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Les visages du marché de Rungis

Mise à jour le 28/05/2019
Près de 12 000 salariés travaillent dans les 1 209 entreprises implantées au Marché d'intérêt national (MIN) de Rungis. Parmi eux, des professionnels au savoir-faire indéniable dans les fruits et légumes, la viande, le poisson ou encore à la caisse centrale. C'est le quatrième volet de notre série consacrée au marché de Rungis (4/5).

Rungis, de père en fils

A 58 ans, Didier Ioli est grossiste en fruits et légumes. Il dirige la société Paris select au MIN de Rungis. Hormis d'avoir créé une entreprise florissante, il est fier de l'intégration de son fils, Romain, à son équipe de vendeurs.
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Crédit photo : Emilie Chaix / Ville de Paris
Romain Ioli, 29 ans, vendeur-grossiste en fruits et légumes (à droite sur la photo)
« J’ai commencé à 16 ans comme préparateur de commandes durant les vacances, après j'ai suivi des études d’économie et de management. J’ai ensuite travaillé dans l’industrie du luxe mais la lourdeur des process et le rythme des grosses sociétés me pesaient. Un poste se libérant, mon père m’a proposé de réintégrer l’entreprise familiale comme vendeur et là j’ai retrouvé ce dynamisme et cette rapidité d’exécution propres à Rungis que j’aimais tant. » Les opérateurs de Rungis sont heureux d’intégrer des jeunes et leurs nouvelles compétences pour accompagner les mutations du négoce.
« J’ai enrichi les extractions possibles de notre base de données et modernisé certains process. Aujourd’hui, en deux clics, j’ai une vision à 360 degrés de notre activité », souligne Romain.
Des compétences appréciées par une entreprise qui s’est aussi développée à l’international et notamment par le père de Romain, Didier Ioli, président de Paris select depuis deux décennies.
Didier Ioli, 58 ans (à gauche sur la photo)
« Nous sommes la 4e génération à travailler dans les fruits et légumes - ma grand-mère était déjà aux Halles de Versailles. J’ai débuté comme commis-vendeur dans les années 90 et je suis maintenant à la tête d’une entreprise de 13 salariés tous très professionnels. Nous vendons des produits frais jusqu’en Asie. Le négoce, c’est avant tout des métiers d’affinités et de relations et Rungis est encore l’un des rares endroits où l’on peut réussir si l’on est courageux. Un lieu où la parole a valeur de signature ».

Des relations professionnelles et humaines uniques à Rungis

DRH, attachée de direction… Martine Maisonneuve a eu plusieurs vies professionnelles et de son propre aveu, celle à Rungis est l'une des plus enrichissantes de toutes. Elle est désormais directrice de la caisse centrale du pavillon viandes de Rungis.
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Crédit photo : Emilie Chaix / Ville de Paris
On peut aussi devenir une vraie professionnelle de Rungis après plusieurs trajets professionnels.
« Mon parcours est atypique. Dans une autre vie, j’ai été DRH d’une entreprise de commerce et aussi attachée de direction en cabinets ministériels. Quel changement ! Depuis quinze ans, je suis au marché de Rungis, directrice générale de Mecarungis, le prestataire de services informatiques et caisse centrale du pavillon des viandes. Parallèlement, je préside le Groupement d’employeurs de Rungis ».
Et pour beaucoup des salariés du MIN, l'attachement au marché est aussi fort qu'au temps des halles de Paris.
« Il y a cette ambiance si particulière et le fait de travailler avec des salariés et des entrepreneurs d’un grand professionnalisme, réactifs, disponibles, avec des conditions de travail parfois contraignantes, les horaires, le froid. Il y a aussi ce sentiment d’appartenance à un univers soudé qui a ses règles de vie et ses valeurs. Les rapports y sont cash, mais la convivialité toujours présente. Nous partageons la même fierté pour la qualité de nos produits. L’échange humain est privilégié, la parole sacrée, et ce bien que nous évoluions dans un milieu très concurrentiel ».
Contrairement aux idées reçues, Rungis emploie 40 % de femmes, principalement dans les métiers du tertiaire et n'est plus un univers strictement masculin.
« Il n'est pas plus difficile pour une femme d'y travailler car ce sont les compétences qui sont reconnues avant tout. Auparavant, ce milieu était très masculin. Aujourd’hui, les femmes y sont de plus en plus présentes. Je participe d’ailleurs au Club des Rabelaisiennes pour la promotion et la valorisation de l’emploi féminin au sein du marché de Rungis.»

S'adapter à la demande des consommateurs

Avec près de 94 103 tonnes de poissons et crustacés commercialisés par an, le pavillon de la marée propose des produits des ports français (30%) et étrangers (70%). Kamel Belkatb, vendeur principal à J'Océane, y travaille depuis près de trente ans.
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Crédit photo : Emilie Chaix / Ville de Paris
« Je travaille depuis presque trente ans ici. Mes journées de travail, c’est du 23h, avec les arrivages, jusqu’à 10h du matin. Je dors entre quatre et six heures par nuit. Je fractionne ma nuit de sommeil », explique Kamel Belkatb, vendeur dans le pavillon depuis près de trente ans.
« Avec les métiers de bouche, on travaille tout le temps. Même en temps de guerre, on doit manger ! En tout cas, notre travail est dépendant de la situation économique et sociale du pays. Notre marchandise varie alors en fonction. On doit vraiment s’adapter », conclut Kamel Belkatb.

Vendeur à Rungis depuis ses 16 ans

L'entreprise LAG compte parmi les 78 sociétés du pavillon des produits carnés (bœuf, veau, agneau, porc, volaille et gibier, triperie…). Depuis quarante et un ans, Eric Simon apprécie l'ambivalence de son métier, de la découpe à la vente aux bouchers en passant par la négociation avec les fournisseurs.
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Crédit photo : Emilie Chaix / Ville de Paris
« Je suis vendeur de veau depuis quarante et un ans. J’ai commencé à 16 ans » indique Eric Simon, à droite sur la photo.
« Dans mon métier, j’apprécie le contact avec les clients. On travaille avec les bouchers, les détaillants, les petits commerces. Tous les jours, j’ai les fournisseurs au téléphone, ils sont basés en Bretagne, dans le Limousin, dans le Sud-Ouest, aussi en Belgique et en Hollande. Les bêtes qu’on vend pèsent entre 150 et 200 kilos », poursuit l'employé de la société LAG, spécialiste en viande de bovins et de veaux.
« Je me lève à 1 heure du matin pour finir ma journée à Rungis autour de 10-11h. Alors c’est sûr, le week-end, on a envie de dormir ! » Même si, comme d'autres salariés, Eric n'avait pas tellement l'air fatigué!

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