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L'étrange histoire du chrysanthème, fleur d'or des cimetières

Mise à jour le 26/10/2023
Chrysanthèmes au cimetière de Montmartre
Si le muguet du 1er mai fait l’unanimité, le chrysanthème de la Toussaint divise. Admiré par certains pour ses multiples couleurs et formes, il provoque chez d’autres une réaction épidermique. Peut-être parce qu’il est la fleur des cimetières à l’occasion de la fête des morts le 2 novembre. À la Ville de Paris, sa production est abondante et il resplendit aussi dans les massifs de rue et les jardins. Histoire d’une fleur.
Chaque année, il se vend environ 23 millions de chrysanthèmes en France, dont 22 millions pour fleurir les tombes à la seule période de la Toussaint. À la Ville de Paris, la production avoisine les 75 000 plants et les fleurs ornent abondamment les massifs et les plates-bandes des cimetières.

Retour dans le passé : la fleur des morts à la guerre

C’est en 1919 que la funèbre destinée du chrysanthème est scellée en France. Il devient alors la fleur des morts et la fleur des veuves -de guerre- lorsque Raymond Poincaré, alors président de la République, exigea le 11 novembre 1919, que tous les monuments aux morts de France soient fleuris.
Le chrysanthème, qui n’avait pourtant rien demandé mais déployait fièrement une floraison spectaculaire à ce moment-là, fut choisi. Avec le temps, cette tradition de fleurissement des cimetières s’est développée et a finalement été associée à la fête des morts du 2 novembre. Pourtant l’histoire de cette fleur avait commencé sous de meilleurs auspices.
Chrysanthèmes au cimetière de Montmartre
Crédit photo : Jean-Pierre Viguié

De l'Asie où le chrysanthème naquit dans la joie…

Le terme de « chrysanthème » vient des deux mots grecs, « chrusos » qui signifie « or » et « anthemis » qui signifie « fleur ». Cependant, si son appellation est d’assonance grecque, sa naissance, elle, nous vient d’Asie. La fleur d’or était déjà cultivée en Chine il y a 2 000 ans. Les Chinois la vénéraient et la travaillaient à la manière des bonzaïs. Au Japon, offrir des chrysanthèmes est un symbole d’éternité. On jette d’ailleurs ses pétales lors des mariages. À Tokyo, tous les ans, dans le parc principal, est exposée une présentation de chrysanthèmes spectaculaires. Les Tokyoïtes s'y rendent par dizaines de milliers.

… à Rungis où sa joyeuse tradition persiste

Aujourd’hui le chrysanthème trouve toujours grâce aux yeux des jardiniers, véritables amateurs de ses couleurs et de ses formes. À la ville de Paris, c’est pour certains jardiniers une véritable passion.
Et pour fleurir les espaces verts et les 20 cimetières parisiens, les jardiniers de la Ville vont mettre en scène pas moins de 75 000 chrysanthèmes.

Toutes les plantes ont été produites dans les pépinières municipales.

Deux sites se partagent la tâche. La pépinière de Longchamp, qui est la plus ancienne pépinière de Paris, produit les plus gros chrysanthèmes, à raison de 5000 potées.
Chrysanthème rungis
Chrysanthème rungis
Crédit photo : Emilie Chaix
Mais pour composer les innombrables massifs du 1er novembre, un renfort de plus de 70 000 chrysanthèmes est indispensable. Cette mission revient au centre de production horticole municipal localisé à Rungis.

La Toussaint se prépare depuis le mois de février

La production a débuté par une campagne de bouturage sous serre de février à avril. Après qu’ils ont raciné, les chrysanthèmes du centre de production horticole (CPH) sont plantés en mai, soit en pots soit en plein champ. Ils sont bichonnés jusqu’à fin septembre puis arrachés en octobre : destination, les jardins et les cimetières.
Au centre de production de Rungis, on évalue des cultures tests pour les futures plantations et on essaye les nouvelles variétés résistantes aux maladies.
Cette année, trois nouvelles variétés ont rejoint le catalogue et les calendriers de production ont été réajustés pour assurer une fleuraison de tous les chrysanthèmes à leur maximum le jour J !
Depuis 1999, la collection de chrysanthèmes initialement conservés à la pépinière de Longchamp est agréée par le Conservatoire des collections végétales spécialisées (CCVS).
À Bagatelle, la collection de botaniques est localisée au pied du belvédère et les horticoles seront présentés entre autres à chaque entrée du parc.

Les cimetières vous accueillent pour la Toussaint

Chrysanthème toussaint
Chrysanthème toussaint
Crédit photo : Jean-Baptiste Gurliat
La Toussaint : un moment traditionnel de recueillement et de souvenir, mais aussi une belle manière de découvrir les cimetières, fleuris à l'occasion de ce jour particulier. La Ville de Paris met en place un dispositif spécifique d'accueil dans les cimetières pendant toute la semaine.

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