C’est une première mondiale. L’exercice de crise qui a associé la population parisienne, intitulé « Paris à 50 °C », a eu lieu ce 13 octobre 2023, journée nationale de la résilience, dans le 13^e arrondissement (place de Rungis) et dans le 19^e arrondissement (Danube).

Il s’agissait d’un jeu de rôle en conditions quasi réelles avec des habitants de ces quartiers, des résidents d’Ehpad, des classes d’école élémentaire et de collège, et des partenaires de la Ville comme la préfecture de police de Paris, les associations de sécurité civile, les opérateurs de réseaux ou encore la Brigade de sapeurs-pompiers de Paris.

L'exercice s’est appuyé sur un scénario de canicule d’une longueur et d’une intensité inédite, avec un dôme de chaleur à 50 °C.

Le scénario : nous sommes le 25 juin 2032. Pour la première fois, après plusieurs jours de températures oscillant entre 38 et 42 °, un pic à 50 ° est annoncé. La Ville de Paris déclenche une série de mesures de mise à l'abri des personnes vulnérables dans des lieux naturellement frais (tunnel de la petite ceinture, parkings, etc).

Suivez Franck Oudrhiri, directeur de l'EHPAD Annie Girardot dans le 13^e qui a participé à cet exercice grandeur nature.

Dans un second temps, le 17 octobre, un exercice de crise sur table a été organisé dans la salle de crise de la Ville de Paris. Il a permis de tester la capacité de la Ville et de ses partenaires à faire face à un dôme de chaleur à l’échelle du territoire parisien et à déployer des dispositifs à la hauteur de la situation.

Cet exercice permettra d’analyser les conséquences d’un tel événement sur la vie des habitants et tester la fluidité des décisions de la municipalité et de ses partenaires.

Un retour d’expérience permettra d'en tirer des leçons et d’inscrire de nouvelles actions dans la stratégie de résilience de Paris, qui sera présentée en Conseil de Paris mi-2024.

Il s’agira de faire évoluer les politiques publiques parisiennes de manière à être mieux préparés collectivement aux canicules intenses.

Si Paris ne devrait pas connaître de telles températures dans les prochaines années, le but est de se préparer à des canicules extrêmes à venir.

Car la population parisienne pourrait y être confrontée dans la deuxième moitié du XXI^e siècle, en particulier si l’objectif fixé par l'Accord de Paris (contenir le réchauffement climatique global sous les 2 °C) n’est pas atteint.

C’est ce qu’ont conclu les chercheurs du Groupe régional d’expertise sur le changement climatique et la transition écologique en Île-de-France (l’équivalent du GIEC au niveau francilien), dans une note publiée en juin 2023, à lire ci-dessous.

Au cours des dernières années, sous l’effet du changement climatique, les vagues de chaleur ont été de plus en plus fréquentes, précoces et intenses à Paris, atteignant jusqu’à 43 °C en juillet 2019 et 40 °C en juin 2022.

Les projections climatiques sur le territoire parisien annoncent une hausse très significative des températures dans les décennies à venir. Les épisodes de canicule vont se multiplier et s’intensifier. Or leurs conséquences sont considérables, tant sur la qualité de vie des Parisiennes et des Parisiens que sur leur santé, la biodiversité ou encore le bon fonctionnement urbain.

La Ville de Paris met d’ores et déjà en œuvre une politique ambitieuse en matière de lutte contre le changement climatique, d’adaptation au changement climatique et de résilience à travers son Plan Climat et de sa stratégie de résilience, tous deux en cours de révision.