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Malgré les intempéries, une foule impressionnante et cosmopolite s’était donnée rendez-vous dans les différents sites de festivités de la Ville de Paris pour suivre, sur écran géant, la retransmission de la cérémonie d’ouverture des Jeux de Paris 2024. Reportage croisé dans deux lieux de la capitale : le parc de Choisy (13e) et le stade Louis-Lumière (20e).
Dans le 13e, un échantillon de l’humanité
« Allez-y, mais la jauge maximale est presque atteinte ! » Ce vendredi 26 juillet, aux
alentours de 19 h, le parc de Choisy est quasiment comble. Et pour cause : la foule est arrivée tôt sur ce site de festivités des Jeux pour profiter des différentes animations proposées par la
mairie durant la journée. Mais surtout, pour assister, en direct, à la
retransmission de la (très) attendue cérémonie d’ouverture des Jeux.
Malgré un ciel menaçant, on
compte près d’une centaine de personnes sur la pelouse centrale, et l’équivalent tout autour, cherchant une place ou faisant la queue à
l’un des food trucks installés pour
l’occasion. L’ambiance est joyeuse, bon enfant. Familles, couples et bandes d’amis forment un public inédit et cosmopolite, venu du quartier ou de l’autre bout du monde.
À l’arrière de la
pelouse, Junko et Mana, deux expatriées japonaises, sont accompagnées de leurs petites filles. Les deux Tokyoïtes de naissance ont
« hâte que cela commence »,
saluent l’ambiance et « la très
bonne organisation » de l’événement. « C’est super de pouvoir regarder cette cérémonie ici avec nos enfants »,
se réjouit Junko.
De la Bolivie aux Pays-Bas, du Brésil au Mali
19 h 30. Le show commence enfin ! L’humoriste Jamel
Debbouze apparaît à l’écran avec la Flamme, puis la tend à… « Zizou ! », s’exclame un
adolescent resté debout près d’un arbre. Il n’est pas le seul : à l’apparition
du légendaire numéro 10, une immense clameur monte dans le parc.
Durant toute la soirée,
chaque performance artistique est acclamée. Des voix timides se risquent même à
chanter Djadja à l’unisson avec Aya
Nakamura, lors de son incroyable performance sur le pont des Arts. Mais, à
l’applaudimètre, c’est sans conteste le défilé des nations qui remporte le
match. À chaque nouveau bateau, des spectateurs crient, applaudissent et
brandissent fièrement des drapeaux qui donnent à la pelouse un air de patchwork
géant et coloré.
Ce soir, il semblerait qu’un échantillon de l’humanité
se trouve dans le parc du sud-est parisien. Des Boliviens côtoient des
Néerlandais, des Britanniques sirotent une bière non loin de Brésiliens, des
Maliens discutent avec des Japonais… Tous profitent de ce moment hors du temps, qu’une météo capricieuse n’aura pas su troubler.
Dans le 20e, des enfants heureux, des parents ravis
Au stade Louis
Lumière (20e), l’ambiance est très familiale. Quelque 800 spectateurs sont venus profiter
de la retransmission sur un écran géant installé face aux longs gradins
couverts. Camille et Martin sont aux premières loges, assis sur des transats :
« Je travaille sur l’île de la Cité, j’ai
vu les décors se construire, j’avais envie de voir à quoi ça ressemblait ! On
pronostique la pluie vers 21 h 30, mais on n’a pas peur d’être mouillés ».
Certaines personnes sont déjà là depuis un
moment, le lieu étant ouvert dès l’après-midi pour proposer aux plus jeunes des
activités sportives. C’est le cas de Mirina, 11 ans, Imrane et Sarah, 6 ans,
des enfants du quartier, qui s’amusent sur la piste de course en attendant le
début de la cérémonie. Ils ont pu s’initier au tir à l’arc et au puissance 4 XXL quelques heures avant. « Maintenant,
on a hâte de voir le spectacle, surtout Aya ! », précise Sarah.
On a été tirés au sort dans les premiers en février 2023, on a acheté des places, on s’est pris au jeu et finalement on reste huit jours !
Plus loin, une
famille grimée en bleu-blanc-rouge arrive en haut des marches à la recherche
d’une place au sec, au cas où. Maud, André et leurs filles Anna et Apolline
viennent de Chatte, pas loin de Grenoble, en Isère. « On a été tirés au sort dans les premiers en février 2023, on a acheté
des places, on s’est pris au jeu et finalement on reste huit jours dans un hôtel
qui n’est pas très loin d’ici », explique Maud. « On avait quand même envie de vivre le moment avec du monde ! On est très
contents d’être ici, le lieu est super », ajoute André. Quelques personnes de nationalités étrangères ont aussi fait le déplacement dans le 20e, comme Holly et Julie, Londoniennes reconnaissables avec leurs bobs.
Mais ce sont surtout
des habitants du quartier, venus en voisins, qui sont présents dans ce stade
qu’ils connaissent bien, comme la petite
Léna, à peine 5 ans, bien décidée à voir toute la cérémonie. « J’ai trop hâte de voir qui va porter la
flamme olympique ! Je pense que ça
sera un garçon ».
Qui sera le ou la chanteuse phare ? Qui
allumera le chaudron ? Chacune et chacun y va de son petit pronostic. Sur les
lieux, on rencontre Benjamin Axus, judoka de haut niveau et dernier porteur de
la flamme de l’après-midi au canal Saint-Martin. « Vous allez dire que je suis hyper corpo, mais j’espère que ce sera
Teddy Rinner, en tant que multimédaillé olympique et Marie-Jo Perec ». Pari
gagné !
Zidane ovationné, Lady Gaga admirée
19 h 30 - Le temps semble suspendu quelques
secondes lorsque retentissent les premières notes de la cérémonie. Puis la
foule ovationne l’arrivée de Zidane à l’écran, s’amuse pour celle de Jamel
Debbouze. Le défilé des bateaux commence sur la Seine… « Elle est belle », commente Lucile quand Lady Gaga ouvre le défilé
des stars attendues.
Un peu timide au début, la foule se déride au
fur et à mesure et n’hésite pas à hocher la tête sur la batterie folle de
Gojira, perché sur la façade de la Conciergerie, à s’enlacer pour le solo
d’Armanet, à s’émerveiller pour le ballet de Diop, à rire aux éclats aux scènes
potaches des minions ou du passage de Philippe Katrine en bleu.
Aya mérite d’être là, c’est un beau pied de nez à tous ceux qui râlaient !
Le climax
ambiance de la soirée ? L’arrivée d’Aya Nakamura, toute d’or vêtue, sur le pont
des Arts. Ça chante, ça danse, Sarah n’en revient pas de voir son idole sur le
grand écran. « Elle mérite d’être là,
c’est un beau pied de nez à tous ceux qui râlaient ! », s’exclame Valentina,
qui se déhanche à côté.
Cécile, venue de Bagnolet avec ses amis, est
particulièrement émue lorsque les statues dorées sont dévoilées. « C’est chouette de voir la sororité célébrée
au même titre que la fraternité et de voir des femmes célébrées qui se sont
battues pour des droits ! Je suis très touchée par ce moment car une des
figures qui a émergé de l’eau fait partie de ma famille, Paulette Nardal. On
travaille depuis longtemps en famille à la mémoire de cette femme. Et
aujourd’hui, elle est vue dans le monde entier ! ».
La pluie donne un côté presque romantique au spectacle…
Entre-temps, la pluie s’est invitée, mais ne
gâche pas le moment pour autant. Camille et Martin, rencontrés plus tôt, gardent le sourire malgré leurs vêtements trempés. « On s’amuse
beaucoup, on est un peu mouillés, mais ça n’est pas grave, c’est hyper sympa
d’être là ». Ici, les spectateurs resteront bien au sec jusqu’à la fin de la
cérémonie grâce aux gradins couverts. « La
pluie donne un côté presque romantique au spectacle », chuchote Martin, très
optimiste.
C’est déjà presque la fin du spectacle. La
course du cheval d’argent sur la Seine a subjugué le public, tandis que le
porteur de flamme masqué, apparu tout au long de la cérémonie, suscite la
curiosité. « On a compris que c’était le
fil rouge de la soirée, peut-être même la personne qui va allumer la flamme ? », tente Olivier.
Les derniers relayeurs se passent la torche, les dernières
interrogations disparaissent, c’est la fin du suspens. Teddy Riner et Marie-Jo
Pérec, côte à côte, allument le chaudron au jardin des Tuileries. La petite
Léna, toujours éveillée, n’en perd pas une miette, les yeux remplis d’étoiles.
Puis Céline Dion, perchée sur la tour Eiffel, vole quelques (nouvelles) larmes d’émotion
aux spectateurs.
L’écran s’éteint, le stade se vide, chacun embarquant dans sa mémoire un petit morceau d’histoire,
et des souvenirs heureux.
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