Rencontre

Sylvain Marconnet, ambassadeur du Village Rugby : « On est entré dans l'ère du spectacle »

Mise à jour le 30/08/2023
Sylvain Marconnet
Cet article fait partie de Village Rugby
Ambassadeur du Village Rugby à la Concorde, l’ancien rugbyman du Stade Français et international français revient sur son lien avec la capitale, la pratique du rugby… et donne même son pronostic pour la Coupe du monde, qui se tient en France du 8 septembre au 28 octobre 2023.

En quoi consistera votre rôle d'ambassadeur, et qu'est-ce que ça représente pour vous ?

Je suis très fier parce que Paris a toujours une place particulière dans mon cœur. Paris a fait ce qu'il faut pour bien accueillir cette fanzone lors de cette Coupe du monde en la logeant place de la Concorde, un lieu quand même chargé d'histoire, un lieu central. Je trouve ça génial puisqu’il y aura certainement des néophytes qui vont découvrir cette Coupe du monde grâce à leur passage sur les Champs-Élysées, ou quand ils se baladeront.
Mon rôle, comme tout ambassadeur, sera de parler de la fanzone et puis ce que je trouve le plus intéressant, c'est d’être présent régulièrement place de la Concorde pour rencontrer des passionnés de différents horizons, éventuellement des enfants qui découvriront la discipline, échanger quelques conseils, faire quelques passes avec eux. C'est aussi ça, le rugby, un moment de partage.

Quelle évolution avez-vous constatée dans la pratique du rugby au cours des dernières décennies ?

Mon arrivée à Paris, en 1997, marque l'arrivée du professionnalisme dans le rugby avec des entraînements au quotidien. Jusqu'à 2007 et la Coupe du monde en France, j'avais l'impression qu’on essayait de trouver le bon rythme sur le professionnalisme. Il a fallu une dizaine d'années pour y parvenir. La Coupe du monde en France a permis de mettre un coup de projecteur sur la discipline, les clubs en France se sont structurés.

Le rugby est un sport qui n'est pas encore à son apogée, mais qui devrait rapidement l'atteindre.

Sylvain Marconnet
Ambassadeur du Village Rugby à la Concorde, ancien rugbyman du stade français
Au début de ce que j'appelle la seconde phase, lors des années 2010, deux écoles s'opposaient. Il y a ceux qui pensaient qu'il fallait encaisser le moins de points possible pour gagner, et ceux qui pensaient qu'il fallait en marquer un de plus pour s'imposer. Je jouais encore à cette époque, et on s’ennuyait un peu lors des matchs. Aujourd’hui, on est vraiment entré dans l'ère du spectacle, avec des rencontres qui sont toujours animées. Il y a toujours des essais, des émotions à vivre. On est dans un sport qui n'est pas encore à son apogée, mais qui devrait rapidement l'atteindre.

Avez-vous senti un changement dans les mentalités parisiennes ?

J’ai connu l'ancien stade Jean-Bouin où on jouait parfois devant deux à trois mille personnes, jusqu’à arriver à 80 000 personnes au Stade de France. J'ai vu l'évolution, lorsque l’on jouait devant un Jean-Bouin constamment à guichets fermés. C'est aussi la particularité de Paris, beaucoup de personnes d'autres régions amateurs de rugby venaient pour des questions professionnelles dans la capitale et en profitaient pour voir un match quand leur ville de cœur y jouait. Petit à petit, ils plongeaient et devenaient de vrais supporters parisiens et allaient acheter les maillots roses. On a gagné des titres et on a converti beaucoup de Parisiens au rugby.

Quel serait votre conseil à un jeune qui se lancerait dans le rugby aujourd'hui et qui voudrait devenir pro ?

Je suis passé par les centres de formation. Sur une centaine de camarades, je suis le seul à être devenu international. Il faut privilégier les valeurs et les études, parce que ça fera de vous une bonne personne. Le rugby, c'est avant tout une discipline, des valeurs. Si quelqu’un se met au rugby, c'est qu'il est à l'aise avec cette discipline. Enfant, j'étais petit et costaud, souvent raillé dans les cours d'école. Le rugby m'a permis de m'assumer physiquement. C'est un sport où on a vraiment besoin de tout le monde.

Quel est votre pronostic pour la Coupe du monde ?

La France, comme des millions de Français ! Je rêve que ce premier sacre mondial soit obtenu cette année, à domicile. Mais il va y avoir de robustes concurrents. On peut en citer quatre. L'Irlande fait office de favori. La Nouvelle-Zélande a été un peu absente des débats internationaux, mais je pense qu'ils seront en mesure de rivaliser. Et forcément, le tenant du titre, l'Afrique du Sud. Je crois beaucoup en notre groupe, en Fabien Galthié, en sa capacité à accompagner ces garçons. Ça reste compliqué, car c'est une Coupe du monde en France, et il va y avoir une pression phénoménale de toutes parts. C'est la gestion des émotions qui va faire la différence, parce que le talent, la France l'a. Cela fait quatre ans qu'ils nous ont montré qu'ils étaient capables de battre n'importe qui.

Vous vivez aujourd’hui dans le sud de la France. Quel lien gardez-vous avec Paris ?

Un lien de cœur, un lien affectif. Je suis monté à Paris à 20 ans. J'en suis reparti 13 ans plus tard. J'ai vécu toutes mes plus belles années à Paris, que ce soit sur le plan sportif ou humainement, avec des rencontres exceptionnelles et des moments de vie. Quand on vit dans la capitale, il y a le sport, mais aussi la ville dans laquelle on évolue, qui est la plus belle ville du monde. Aujourd’hui, j'ai ce lien avec Paris qui fait que j'ai besoin de m'y rendre entre cinq et dix fois par an.

Que retenez-vous de vos treize années passées au Stade Français (1997-2010) ?

Une aventure humaine exceptionnelle, la chance de représenter Paris. Je trouvais génial de défendre les couleurs de la capitale. Avec le Stade Français, sous la houlette de notre président Max Guazzini, on a bousculé les codes avec les tenues vestimentaires, les délocalisations et des concerts d'avant-match. On a fait bouger les lignes et on a vécu une période exceptionnelle.
À savoir
Sylvain Marconnet a été cinq fois champion de France avec le Stade Français et a remporté à cinq reprises le tournoi des 6 Nations, disputé chaque année en février et mars par les équipes masculines d'Angleterre, d'Écosse, de France, du pays de Galles, d'Irlande et d'Italie.

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