Le Pont-Neuf, plus vieux pont de Paris, est aussi un refuge pour les oiseaux
Le saviez-vous ?
Mise à jour le 04/12/2025
Sommaire
Malgré ses quatre siècles au compteur, le Pont-Neuf est toujours aussi fringant ! Œuvre royale, pont de toutes les innovations, mis en lumière par un célèbre couple d’artistes il y a quarante ans, il reviendra sur le devant de la scène en juin 2026 grâce à un autre artiste de renom. Voici 5 faits que vous ignoriez peut-être sur le plus mythique des ponts parisiens !
C’est une œuvre royale
Sa première pierre est posée le 31 mai 1578… Il existe avant lui d’autres ponts qui enjambent la Seine, mais aucun
n’a été capable de résister aux crues du fleuve ou de supporter la surcharge
des bâtiments que l’on y avait construits. C’est Henri III qui ordonne donc la
construction d’un pont d’un nouveau genre, en pierre et non en bois, à la
pointe de l’île de la Cité, assurant la liaison entre le Louvre (Paris Centre),
demeure royale, et les nouveaux quartiers de la rive gauche. Mais les guerres
de religion puis des problèmes de trésorerie ralentissent la construction de l’édifice.
Il sera finalement terminé sous Henri IV, en juillet 1606. Le souverain le veut
solide, beau, et surtout, utile aux habitants de la capitale.
Installée sur le Pont-Neuf en 1614, une statue d’Henri IV couronnée de laurier et tenant un spectre est la première statue équestre d’un roi de France érigée sur la place publique à Paris.
Le marché aux fleurs, la tour de l’Horloge, le pont au Change et le Pont-Neuf en 1882 par le peintre italien Giuseppe Canella.
Crédit photo :
CC0 Paris Musées / Musée Carnavalet
Classé monument historique en 1889, le Pont-Neuf (Paris Centre) est inscrit au patrimoine mondial de l’Unesco depuis 1991.
Crédit photo :
CC0 Paris Musées / Musée Carnavalet
Henri IV regarde dans la direction du quai des Orfèvres, tandis que le cheval regarde le quai de l’Horloge.
Crédit photo :
François Grunberg / Ville de Paris
Le Pont-Neuf (Paris Centre).
Crédit photo :
©Henri Garat/Ville de Paris
C’est le pont de toutes les innovations
Avant le Pont-Neuf, les ponts de Paris étaient bordés de maisons : on passait dans des ruelles étroites, sombres, parfois dangereuses. Son ouverture change tout : on n’y construit pas d’habitations, mais on autorise un temps les marchands. Les élégants balcons de ces boutiques permettent d’avoir une belle vue sur la Seine. Le pont devient rapidement le cœur battant du Paris populaire.
Dès son ouverture, à la hauteur de
la deuxième arche du côté du quai de la Mégisserie (Paris Centre), une grande
pompe tire l’eau du fleuve pour l’usage de la Ville. Cet équipement, breveté en
1602, était abrité dans un pavillon sur pilotis orné de sculptures représentant
la femme de Samarie donnant à boire à Jésus ; elle prend ainsi le nom de Samaritaine,
qui donnera plus tard son nom au grand magasin du quai.
C’est aussi, à sa construction, le plus long pont de la capitale, et le tout premier à être doté d’un trottoir !
Le premier trottoir de Paris : un changement radical pour les promeneurs, protégés des projections lorsqu’ils se baladent sur le pont (peinture de Georges-Émile Carette, vers 1900).
Crédit photo :
Paris Musées / Musée Carnavalet - Histoire de Paris
Ses mascarons seraient des caricatures !
Le Pont-Neuf a reçu un décor de 381 mascarons, têtes de satyres qui avaient un rôle de protection contre les mauvais esprits. Ceux-ci supportent le parapet. Sculptés en pierre par l’artiste Germain Pilon, ils sont tous différents et sont, dit-on, des caricatures de courtisans du roi et des ennemis du sculpteur.
Les mascarons visibles aujourd’hui
ne sont pas tous les originaux. Lors des grandes campagnes de réparation et de
restauration du XIXe siècle, on a remplacé, imité ou refait nombre d’entre
eux ; d’autres opérations de remplacement et de consolidation ont eu lieu
en 1993, et plus récemment lors d’entretiens du
pont. Plusieurs mascarons originaux ont été retirés et
sont aujourd’hui conservés au musée Carnavalet (Paris Centre).
Mascaron du Pont-Neuf, au musée Carnavalet (Paris Centre).
Crédit photo :
Paris Musées / Musée Carnavalet - Histoire de Paris
On y préserve la faune locale
En 2024, la Ligue de protection des oiseaux (LPO) alerte les équipes de la Ville sur la présence de nids
de moineaux sur le pont, installés notamment au niveau des projecteurs. Une
démarche de coopération a donc été engagée avec la LPO afin de concilier la
restauration du patrimoine et la sauvegarde d’espèces protégées. Il a été
décidé de procéder à la pose de nichoirs en remplacement de ceux existant déjà. Un
travail de concertation a permis d’établir les différentes caractéristiques de
ces nichoirs, telles que la quantité, la taille, l’emplacement, les matériaux,
la couleur, le type de peinture, le système d’accroche, etc.
Au total, neuf nouveaux nids répartis sur trois nichoirs ont ainsi été assemblés et peints en couleur pierre avant d’être posés sur l’ouvrage.
Christo, Jeanne-Claude… et bientôt JR !
En 1985, Christo et Jeanne-Claude inaugurent The Pont-Neuf Wrapped, œuvre d’art exceptionnelle qui voit le pont emballé dans 41 800 mètres carrés de tissu.
Afin de célébrer le 40e anniversaire de cette installation, les noms du couple d’artistes ont été associés au terre-plein situé entre le square du Vert-Galant et le Pont-Neuf, désormais baptisé place du Pont-Neuf-Christo-et-Jeanne-Claude.
Et, dès le 6 juin 2026, comme un hommage à cette première œuvre, l’artiste JR va transformer l’ouvrage en trompe-l’œil monumental avec La Caverne du Pont-Neuf.
Le Pont-Neuf enrobé par Christo et Jeanne-Claude, septembre 1985.
Crédit photo :
© Edith Gérin / BHVP / Roger-Viollet
Inauguration de la place du Pont-Neuf-Christo-et-Jeanne-Claude (Paris Centre), en septembre 2025.
Crédit photo :
Jean-Baptiste Gurliat / Ville de Paris
L’artiste JR présentera « La Caverne du Pont-Neuf » en 2026.
Crédit photo :
© 2024 JR
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