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La place des femmes dans l'esport

Mise à jour le 23/07/2019
La nouvelle Maison de l'Esport dans le 20e, accueillera-t-elle plus de femmes ?
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L’esport est une discipline mixte mais pourtant peu de femmes sont présentes lors des compétitions. Pour qu'elles trouvent leur place, des compétitions exclusivement féminines sont organisées. Rencontre avec Marion Lopez, esportive.
Les femmes ont souvent été très peu présentes dans les compétitions du fait d'un environnement très masculin, et parfois, de remarques sexistes. Autre cause de la place réduite des joueuses : historiquement, les jeux vidéo étaient plus orientés vers un public de jeunes garçons.
Nous avons pu rencontrer Marion Lopez ("mar1on423") joueuse semi-professionnelle sur Counter-Strike (Counter-Strike: Global Offensive), un jeu de tir. Elle nous donne son avis sur les femmes dans l’esport.
Précision : cet entretien a été réalisé en juin 2018.

« Les compétitions féminines ont une mauvaise réputation, car les gens partent du principe que le jeu vidéo ne demande pas de compétences physiques et donc ne comprennent pas pourquoi il y aurait des compétitions féminines, explique-t-elle. Je pense que les filles devraient faire des compétitions mixtes pour s'améliorer, mais ce n'est que mon humble avis. »

Sur les jeux plus récents, il n'y a pas de tournois féminins et cela pousse tout le monde à jouer ensemble

Marion Lopez
esportive

Pourquoi y-a-t-il encore peu de place en compétition pour les femmes ?

« On n'a pas forcément le même niveau de jeu pour plusieurs raisons : les joueurs masculins pratiquent depuis plus longtemps et il y a plus d'hommes que de femmes. Sur les jeux plus récents, il n'y a pas de tournois féminins et cela pousse tout le monde à jouer ensemble. Les filles qui arrivent à un très haut niveau restent rares. »
Afin de motiver et d’attirer plus de femmes dans ce milieu, des joueuses se mobilisent. Des compétitions exclusivement féminines, notamment pour le jeu League of Legends, se sont créées. Elles permettent de montrer aux femmes qu’elles ont leur place mais aussi d’obtenir plus de sponsors.
La communauté des joueuses s’agrandit de jour en jour. Que l’esport devienne à terme un domaine complètement mixte serait une belle consécration. Que les équipes ne choisissent pas les joueurs en fonction de leur sexe, mais vraiment en fonction de leurs compétences serait aussi une victoire. Car, après tout, que l’on soit un homme ou une femme en esport, peu importe, puisque les personnages sont virtuels.

Le parcours de Marion Lopez

e-sport Marion Lopez, joueuse pro
e-sport Marion Lopez, joueuse pro
Crédit photo : François Grunberg/Mairie de Paris
Marion Lopez a commencé à jouer très jeune vers 16 ans, au jeu Counter-Strike (CS). Au début, elle jouait pour s’amuser mais étant une femme très compétitive, elle a décidé de participer au LAN («local area network », le réseau local des joueurs). Au fur et à mesure de son avancée, elle a intégré la meilleure équipe de France qui a terminé à la 3e position de la coupe du monde de 2010.

À l’époque, il y avait plus de compétitions féminines et plus de femmes qui jouaient en France. Counter-Strike Global Offensive est arrivé en 2012 : elle y a joué pendant un an, puis arrêté pour se consacrer à ses études.
« Je suis dans une équipe qui représente la structure eParadise. On peut dire qu'on fait partie des cinq meilleures équipes du monde. On n'a pas encore réussi à gagner une compétition. Il y a une équipe qui a dominé la scène pendant près de deux ans, mais cela tend à changer car ce ne sont pas elles qui ont gagné les deux dernières compétitions. On a participé à la WESG, une compétition où les joueurs de chaque équipe doivent venir du même pays. On a dû faire une équipe française, on a fini en troisième position à Barcelone et on est allées en Chine mais on n'a pas gagné. Malgré tout, ça reste une belle compétition. »

Marion Lopez se dit semi-pro car elle n’est pas rémunérée. Pour être une joueuse professionnelle, il faudrait pourvoir vivre de ce métier. La scène féminine est moins regardée, il y a donc moins de sponsors, d'investissement et de communautés.

Dans quel esprit est-elle lors des compétitions ?

« On participe toujours à une compétition pour gagner. C'est la raison qui nous pousse à nous entraîner dur et à se préparer mentalement. J'apprécie le côté humain et voir notre stratégie en marche. »
Son meilleur souvenir c’est avec l’équipe française : elle a été appelée car une des joueuses ne pouvait pas participer à la Coupe du monde en 2012. Une superbe compétition même si elles ont fini troisièmes des épreuves. Puis, avec son équipe tous les souvenirs sont bons puisqu'elles ont une bonne atmosphère entre elles.
« Avec mon équipe on s’entraîne trois à quatre heures tous les soirs sauf le vendredi et le samedi. C’est difficile de s’entraîner en équipe vu que certaines travaillent, étant donné que nous ne sommes pas rémunérées. À part en période de compétition, on fait un bootcamp, où l’on s’entraîne entre quatre jours à une semaine de 13 heures à minuit, on joue et on fait des stratégies avec des team building. »
Son père a toujours été très heureux de la vie qu’elle a choisie : c'est aussi un compétiteur et il l'a soutenue, car il voyait l'esport comme un loisir comme les autres. Quant à sa mère, elle a pris plus de temps pour l'accepter, craignant que cela n'influe de manière négative sur ses études.

L’esport au JO 2024 ?

« Pourquoi pas. Mais cela ne concernera jamais mon jeu, car il est jugé violent. Les personnes sont restées sur le fait que c’est un jeu de guerre alors que c’est plus un jeu de stratégie. Il est plus facile à comprendre que Dota 2 ou League of Legends. »

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