La perchiste Jade El Haouzy vise les sommets

Reportage
Mise à jour le 08/08/2022
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La jeune perchiste Jade El Haouzy compte bien profiter des années à venir pour s’imposer comme senior dans sa discipline. Curieuse, elle fait valoir son côté touche-à-tout dans ce sport de précision.
Quelques jours avant ses 17 ans, le 16 juillet 2022, Jade El Haouzy a passé la barre de 3,96 mètres. Ce qui lui vaut d'être son record, la meilleure performance de l'année en France dans la catégorie U18, et lui offre une première place aux championnats estivaux de France de Mulhouse. Sa concurrente la plus proche est loin derrière, quasiment trente centimètres plus bas. Et si on n’est pas sérieux quand on a 17 ans, ce n’est pas le cas de Jade !
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Licenciée à l’AC Paris-Joinville depuis septembre 2021, la lycéenne s’entraîne tous les soirs, après ses cours, au stade Jean-Pierre Garchery. La perche, elle la saisit pour la première fois en CM2. « C’est ma maman qui m’a introduit à ce sport, elle en a fait un petit peu », explique Jade. Un sport « tellement particulier qu’on y vient souvent par un membre de sa famille », abonde son entraîneur, Christophe Laurent.

« Sauter à la perche, c’est comme enjamber une rivière »

Et ça a matché tout de suite. « Je me suis rendue compte que je n’étais pas si mauvaise. Je me suis focalisée sur l’athlétisme, j’ai arrêté les autres activités que j’avais à côté. » Niveau sensation, Jade se plaît : « Se lever avec un bâton, se faire avancer avec une perche, retomber sur un tapis, c’est cool ! C’est comme si tu enjambais une rivière. »
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Car avant, il n’y a pas eu que le saut à la perche, loin de là. « La gym, la natation, le foot, le judo, le tennis… J’ai touché à beaucoup de sports, mais aussi au théâtre et à la musique. Après le CM2, je me suis mise à l’athlétisme pour tester autre chose. C’est très complet, on trouve forcément une discipline qui va nous plaire entre le sprint, les haies, le lancer… »
Un parcours « dynamique » qui lui permet de garder une « fraîcheur mentale autour de son projet » appuie son entraîneur. À la perche, Jade profite des compétences qu'elle a acquises ailleurs : « On utilise nos jambes pour courir, nos bras pour se soulever et piquer, on a besoin de tout. Quand on retombe sur le tapis, on a besoin d’un minimum de muscles », explique-t-elle.
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Pour Christophe Laurent, place désormais aux choses sérieuses pour sa protégée. « Aujourd’hui, elle va se concentrer sur son activité de perchiste. Il va y avoir de la détermination, des sacrifices », pointe le préparateur physique. Retenue parmi les 50 athlètes en Jeux, Jade El Haouzy profite de l’aide de la Ville de Paris pour du matériel et sa préparation. « Je me donne à fond et je vais voir où cela me mène », poursuit l’athlète.

Une discipline toute en précisions

Déterminée et persévérante, Jade bénéficie aussi d’une technique bien aboutie. « Elle n’a pas de gros défaut dans son saut. Ce n’est pas parfait, mais sa technique est linéaire. Sa curiosité l’aide à comprendre les lois physiques de ce sport » note son entraîneur. Car dans cette discipline, tout est question de réglages : la course d’élan, les marques à poser avant de sauter, le piqué de la perche, la longueur de la perche, les aléas météorologiques…
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Si cette année sportive se finit sur les chapeaux de roue, c’était plutôt du « start and stop » le reste du temps. Trois blessures et autant de retours en compétition. La jeune fille a démontré sa « capacité à rebondir » et sait « revenir très forte aux échéances ». La preuve, sa première place au championnat d'athlétisme de France d'hiver, sa médaille de bronze aux Gymnasiades, à Caen, une compétition internationale des scolaires à Caen. Et, bien sûr, sa barre à 3,96m passée à Mulhouse. Avec une préparation à venir aux petits oignons, la perchiste a de quoi s’envoler encore plus haut.
50 athlètes en Jeux
La Ville de Paris soutient 54 athlètes de haut niveau dans leur préparation pour les Jeux olympiques et paralympiques de 2024. Tous reçoivent une subvention annuelle de 3 000 euros de la Ville via une convention tripartite associant le club, ainsi qu’éventuellement une aide pour trouver un créneau d’entraînement adapté dans un équipement sportif, un logement social ou universitaire, un contrat d’apprentissage ou un emploi. L’objectif : fournir à ces athlètes les meilleures conditions possibles pour leur préparation sportive dans la perspective de 2024.
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