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L'art urbain de 1968 à aujourd'hui

Mise à jour le 06/12/2022
L'ouverture de l’exposition « CAPITALE(S) » à l’Hôtel de Ville, consacrée à l’art urbain à Paris est l’occasion de revenir sur l’histoire d’un mouvement artistique né dans la rue il y a bientôt 60 ans, et dont Paris fait figure de proue.
En flânant à Montmartre ou dans le 13e, il suffit d’être attentif et l’on aura peut-être la chance d’apercevoir un pochoir de Miss Tic, figure emblématique de l’art urbain récemment disparue. Pionnière dans les années 80, elle est l’une des rares artistes dont l’héritage, toujours visible dans l’espace public, a survécu au temps.

Des années 1960 aux années 1980, l’art urbain essaime dans Paris

Car l’histoire de l’art urbain s’écrit pendant la seconde moitié du 20ème siècle, et ils sont rares les témoignages du début du mouvement encore visibles aujourd’hui.
Certains artistes, à l’image de l’affichiste Jacques Villeglé, sont précurseurs dans les années 60, mais les slogans politiques de mai 68, qui naissent dans la rue et s’expriment sur les murs, ne sont pas encore véritablement considérés comme de l’art urbain. Pour autant, leur puissance revendicatrice va bel et bien inspirer des artistes comme Miss Tic, Jef Aérosol ou les Frères Ripoulin, dans les années 80 et 90, marquant ainsi un véritable essor du mouvement.

Pochoirs, graffitis… Les années 1990 marquent l’essor du mouvement

Pochoirs, tags et graffitis fleurissent partout dans Paris à cette époque mais leur expression est sévèrement réprimée. La rue et l’espace public appartiennent à tous… Ce qui n’empêchera pas un Blek le rat d’écoper en 1992 d’une amende en correctionnel pour « dégradation des biens appartenant à autrui ». Les décennies 80 et, surtout, 90, marquent pourtant le faste d’un mouvement jusqu’alors minoritaire. Les artistes investissent la rue et les techniques se diversifient.
Le graffiti arrive des États-Unis et les artistes français importent les œuvres de graffeurs américains constitutifs du mouvement hip-hop dans la capitale : les tags se multiplient sur les palissades du Louvre en chantier ou de Beaubourg, sur les Quais de Seine ou sur le mythique terrain de Stalingrad.

Dans les années 2000, l’art urbain s’expose

Mais c’est surtout depuis une quinzaine d’années que l’art urbain trouve son expression autorisée. Les murs à programmation, qui donnent à voir le processus créatif, et les espaces permettant aux artistes de s’exprimer se multiplient. Dans les quartiers Belleville et Oberkampf, près de Ménilmontant ou dans le 13e, des fresques monumentales témoignent de l’engouement pour l’art urbain et d’une production effervescente. Production qui s’expose aussi dans les galeries d’art, où les ventes et les expositions sont florissantes.
Le centre Pompidou, avec l’exposition Brassai, a même rendu hommage il y a quelques années aux fragments exposés sur les murs parisiens. Preuve que l’art urbain né dans la rue, a su s’imposer comme un mouvement artistique majeur en une cinquantaine d’années.
Les artistes et les aficionados plébiscitent aujourd’hui sa reconnaissance dans les musées. Parions que l’exposition CAPITALE(S) leur donnera raison.

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