Exposition de calligrammes du poète soldat Guillaume Apollinaire
Focus
Mise à jour le 26/10/2018
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« Sous le pont Mirabeau coule la Seine… » Faut-il encore présenter le poète Guillaume Apollinaire qui mit tant de fois Paris en poésie? Mais le poète fut aussi soldat pendant la Première Guerre mondiale, engagé volontaire, qui sur le front composait des calligrammes dont il inventa le terme même et l'esthétique si particulière. Une exposition les fait revivre, à l'air libre, plus de 100 ans après leur publication.
A l'occasion du centenaire de l'Armistice, Paris rend hommage à Guillaume Apollinaire, l'un de ses grands poètes qui fut aussi soldat de 1914 à mars 1916 où il fut blessé, publia Calligrammes en avril 1918 et mourut le 9 novembre 1918, deux jours avant l'arrêt des hostilités.
« Le comité des centenaires de Calligrammes et de la mort de Guillaume Apollinaire », créé autour d'universitaires par Claude Debon, professeure émérite à Paris III et fervente passionnée du poète, a conçu, avec la Ville de Paris, une exposition d'une sélection de calligrammes, à voir à partir du 22 octobre, sur les grilles du square Laurent-Prache (6e) à deux pas de la dernière demeure du poète, boulevard Saint-Germain.
Les calligrammes ou poèmes à voir ont été choisis en raison de leur double rapport à Paris et à la guerre. Qu’il s’agisse de versions manuscrites, de la main du poète lui-même, ou de reproductions imprimées, tous ces calligrammes illustrent le parcours d’Apollinaire de 1914 à 1917 et vous feront entrer dans l'art du poète et dans sa vie sur le front.
Apollinaire pendant la guerre
Lorsque la Première Guerre mondiale éclate, Guillaume Apollinaire a 34 ans. D'origine polonaise mais sujet de l’Empire russe, il est né le 25 août 1880 à Rome. Il s'appelle alors Wilhem Apollinaire Albert de Kostrowitzky.
Après un passage par Aix-les-Bains et Lyon, Angelica, sa mère, s'installe à Paris en 1899. Wilhelm, qui fréquente la bibliothèque Mazarine et fouille les boîtes des bouquinistes, trouve son pseudonyme définitif: Guillaume Apollinaire.
Le 10 août 1914, Apollinaire dépose une demande d'engagement volontaire assortie d'une demande de naturalisation (qui sera acceptée en 1916). Le 4 décembre 1914, il signe son engagement pour la durée de la guerre. Le 6 décembre, il arrive au 38e Régiment d'artillerie de campagne de Nîmes. « J'ai tant aimé les arts que je suis artilleur » écrira-t-il non sans humour.
Il part avec le 38e régiment d'artillerie de campagne pour le front de Champagne le 4 avril 1915. Malgré les vicissitudes de l'existence en temps de guerre, il écrit dès qu'il le peut. En novembre 1915, dans le but de devenir officier, Guillaume Apollinaire est transféré, à sa demande, dans l'infanterie dont les rangs sont décimés. Il entre au 96e régiment d'infanterie avec le grade de sous-lieutenant. Le 9 mars 1916, il obtient sa naturalisation française. Quelques jours plus tard, le 17 mars 1916, il est blessé à la tempe par un éclat d'obus. Évacué à Paris, il y sera trépané le 9 mai 1916 et entamera une longue convalescence.
Mais il ne résiste pas à l'épidémie de grippe espagnole qui l'emporte l'avant-veille de l'armistice, le 9 novembre 1918. Il sera déclaré mort pour la France en raison de son engagement durant la guerre.
Apollinaire, poète en guerre
Sur le front, la poésie ne le quittera pas. Du fond des tranchées, dans les moments de répit, Apollinaire écrit ou dessine ou les deux, devrait-on dire. Dans ses compositions les lettres et les mots sont disposés de façon à former des dessins représentant de près ou de plus loin l’objet dont il est question. En 1916, il invente le mot « calligramme » pour les désigner. Inspiré d'un mot grec signifiant « beau signe, belle écriture», le calligramme est un poème présenté sous une esthétique nouvelle. Ami de Picasso, Apollinaire livre avec ses calligrammes de véritables poèmes-tableaux. On lui doit aussi l'invention du mot « surréalisme ».
L'exposition d'une sélection de ses calligrammes est à voir sur les grilles du square Laurent-Prache (6e), du 22 octobre au 30 novembre 2018.
Pour la petite histoire, on trouvera près de l'entrée du square un piédestal qui porte le buste de Dora Maar, la compagne de Picasso. L'œuvre, baptisée La Poésie, fut sculptée et offerte à la Ville de Paris par Pablo Picasso. Le bronze original fut inauguré en 1959, volé puis remplacé par une copie en 2002. Il rend hommage à la mémoire de Guillaume Apollinaire, ami de jeunesse de Picasso qui habitait alors au 202 boulevard Saint-Germain, tout près du square.
A l'occasion du centenaire, la Ville de Paris a organisé aussi des visites-balades sur les pas du poète dans Paris et une grande cérémonie aura lieu le jeudi 8 novembre à 10h30 au cimetière du Père Lachaise pour le centenaire de sa mort.
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