À l’automne 2019, Estelle Riquelme et Julie Dorey, étudiantes à l’école Boulle en joaillerie, postulent à Créart’UP. Ce dispositif porté par la Maison étudiante s'adresse aux porteurs de projets culturels ou artistiques qui souhaitent se professionnaliser. Cette année, les candidatures sont acceptées jusqu'au 24 octobre 2022.

« Nous avions l’idée de créer des bijoux à partir de matériaux de seconde main. Ce n’était pas notre truc d’utiliser des pierres qui viennent du bout du monde, dont l’origine n’est pas tout le temps traçable », pointe Estelle.

Les deux étudiantes rédigent leur projet, encore peu concret. « Nous voulions utiliser nos techniques pour sertir autre chose. Au départ, nous avons utilisé les chutes des ateliers de l’école que nous avons travaillées avec des métaux précieux, de l’or et de l’argent recyclé. »

Désignées lauréates quelques mois plus tard, Estelle et Julie bénéficient d’un accompagnement pour se professionnaliser. Elles suivent des cours du soir à la MIE Bastille une à deux fois par semaine. Les deux partenaires apprennent les rouages de la communication pour maîtriser la façon de présenter leur travail, des notions d’économie pour apprendre les statuts des structures possibles. Des professeurs leur enseignent les rouages de l’entrepreneuriat.

Deux jours avant l’exposition du travail des lauréats de Créart’UP, tout est bouclé : c’est le confinement. Les porteurs de projets reçoivent quand même les sommes dédiées à la présentation pour filmer et valoriser leur projet. « Sans Créart'UP, nous n’aurions pas pensé à en faire notre activité tout de suite. »

Les deux créatrices de l'atelier Fables sont désormais installées aux Ateliers de Paris (11^e). Entre réparations de bijoux, commandes sur mesure, expositions et cours, elles assurent pouvoir vivre de leur activité durable. « Nous détenons aussi le label Fait à Paris qui nous permet de gagner en visibilité. »

Jérôme Rousseau, tout juste diplômé d'un Master 2 management par le sport, débute son entrée dans le monde du travail à la tête de son association Novosport. Pendant un an, il résidera avec son équipe à la MIE.

Retour deux ans en arrière. Jérôme fonde avec Madushan Muralethran « NéoSport », une structure pour organiser des activités sportives pour jouer ensemble, personnes en situation de handicap et valides. Son association est lauréate du prix Start'in ESS 2020-2021, un appel à projets de la MIE, et reçoit une aide financière et un accompagnement.

Tous les lundis et jeudis, des séances de volley et foot inclusifs sont proposées dans le gymnase de Nanterre-Université. « C’est une pratique différente du handisport. Pour le volley inclusif, nous utilisons un gros ballon de 75 cm qui passe en dessous du filet. Dès qu'il sort du terrain, le point va à l’adversaire. Tout le monde peut pratiquer, en fauteuil électrique ou manuel, debout. Pour frapper la balle, les participants vont utiliser leur bras, le pare-chocs ou leurs jambes comme au foot classique. »

Début octobre, l'association renommée Novosport résidera dans les locaux mis gracieusement à leur disposition par la MIE. « C’est vraiment un plus pour qu’on puisse travailler dans de bonnes conditions et faire de la mise en réseau. Cette année doit nous permettre de former les entreprises au sport inclusif, pour que nous puissions tous jouer ensemble de manière performante ou en loisirs. »

Christopher Pacte, champion du monde de pentathlon moderne, et Philippe Pozzo di Borgio, ses parrains, comptent bien aider Jérôme et son équipe à atteindre cet objectif.

Louise Soulié-Dubol lâche rarement son sourire. Fraîchement diplômée d’un Master 2 en danse, la jeune femme transmet son énergie dans des ateliers de Paris Anim' d’éveil à la danse. Avec sa compagnie l'Êttre-Louve, elle a été lauréate de Créart’UP pour son projet d’« action poétique ». Derrière ce terme, entendez une improvisation géante mêlant danse, chant et poésie. La performance a été délivrée en avril dernier au Point Ephémère (19^e).

« Devant un public de 4 à 83 ans, nous avons dansé pendant une heure et demie. Dans un premier temps, une ambiance plutôt bal avec des pas de bourrée. Ensuite, avec un DJ afro-électro, l'ambiance était électrique. Il y avait des performances de body painting, de la peinture lumineuse. C’était extraordinaire. »

À l’issue de sa sélection à Créart’UP, Louise et son équipe suivent des formations en politique culturelle, droits d’auteur et du coaching avec des professeurs de la Ville de Paris à la MIE. « J’ai un lien fort avec la MIE, j’y ai travaillé plusieurs mois à l’accueil. J’ai aussi beaucoup répété dans des salles de répétitions. J’y ai même passé mon certificat de formation à la gestion associative, où j’ai suivi des formations. »

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