Avec les boutiques Bis Solidaire, le « prêt-à-reporter » devient tendance !

Actualité
Mise à jour le 05/10/2023
Photo
Située au 20, avenue de Clichy (18e), la quatrième boutique Bis Solidaire vient d'ouvrir. Avec toujours le même objectif : favoriser le recyclage et la réinsertion sociale, l'idée initiale de son fondateur qui, depuis onze ans, prouve qu'acheter des vêtements de seconde main peut être chic et tendance. En plus d'être une action citoyenne.
Sitôt ouverte, sitôt prise d'assaut. La nouvelle et quatrième boutique Bis solidaire fait déjà le plein, quelques jours après son ouverture. Les amateurs de belle mode à petits prix l’attendaient avec impatience. « Je fréquente les trois autres boutiques, et j'avais hâte de découvrir celle-ci ! », se réjouit Eléonore, venue en voisine depuis Montmartre, à deux pas de là. La jeune quadragénaire a fait de cette enseigne un de ces lieux de chine favori. « On y trouve de jolies marques, mais aussi des chapeaux, des chaussures ou des foulards à des prix très bas. Ce qui me plaît, c'est que tout est propre, bien étiqueté et rangé par couleur.»
C'est l'idée de Rémi Antoniucci quand il se lance il y a onze ans dans l’aventure de Bis Solidaire : proposer des vêtements de seconde main soigneusement sélectionnés, avec un niveau de qualité constant. Et une méthode infaillible pour éviter l’entassement : une offre renouvelée plusieurs fois par jour. Trois cents pièces sont prévues quotidiennement, et comme elles partent très vite (presque la moitié d'une boutique est vendue en une journée), les magasins sont réapprovisionnés plusieurs fois par jour. Le tout à des prix très serrés : 15% maximum du prix neuf.
Image

450 salariés accueillis en insertion

La particularité du lieu est de ne pas fonctionner sur le principe du don. Les lots sont achetés à une quinzaine d’associations parisiennes qui ne peuvent pas tout trier ou écouler. Rémi se fournit aussi en région, via un réseau de structures d’insertion qui n’arrivent pas à vendre en local. « Par exemple, les plus gros collecteurs de vintage sont en province, notamment en Bretagne, mais là-bas il n’y a pas de marché, alors qu’il y a une forte demande à Paris.»
Si Rémi Antoniucci vient de la mode et l'adore, il précise : « L’objet social de Bis, c’est de faire de l’insertion et d’accompagner des personnes en difficulté vers l’emploi. Nous sommes une entreprise d’insertion et une SAS (société par actions simplifiée), propriété d'associations. 30% du capital est détenu par le Secours catholique [un de leur premier partenaire, ndlr] et les 70% restant sont détenus par l’association Cité Caritas , un acteur médicosocial qui voulait se lancer dans l'insertion. Depuis onze ans, on a pu accueillir 450 salariés en insertion ».
Bis a pu aussi compter sur le soutien de la Ville de Paris pour cette récente installation, grâce à une subvention de 22 000 euros et un soutien financier récurrent pour ses parcours d’insertion, qui a atteint 59 000 euros en 2023.
Aujourd’hui, Bis compte quatre boutiques et une cinquantaine d'employés : 32 en insertion (13 vendeurs et 19 en centre de tri). Les autres personnes sont des encadrants techniques et des responsables de boutique, en CDI qui viennent tous de la mode pour s’occuper des magasins et faire tourner l’atelier.
Image

750 tonnes de textile chaque année

Tout le tri est assuré dans un atelier qui s’étend sur 1000 m2 à Vitry-sur-Seine. Car il faut de la place pour traiter chaque année 750 tonnes de vêtements, soit près de 2 millions et demi de pièces, dont 10 000 triés chaque jour. Avec une exigence et des critères précis : de la qualité, à la mode et en super état !
Résultat : seulement 10% de ce que Bis achète est revendu dans les quatre magasins, et 5 % est donné à des associations, ce qui permet d’habiller 5 à 6 000 parisiens gratuitement chaque année. Quant aux 85% restant, ils partent chez un industriel en proche périphérie où le tout est à nouveau trié et distribué dans les friperies, en export et en recyclage chiffon. En bout de course, seulement 1 % des vêtements sont incinérés.
Rémi se réjouit évidemment de l’ouverture de cette quatrième boutique avec laquelle il poursuit son maillage parisien, commencé dans le 3e arrondissement, puis le 9e et le 15e. « Une ouverture comme celle-ci représente plus d'un an de travail, mais on pense déjà à la prochaine, peut-être dans le 14e. On veut vraiment devenir une enseigne reconnue de la seconde main à Paris. » Vu l’afflux de Parisiennes qui se pressent ce jour-là devant la boutique, le pari est déjà quasiment gagné.