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Au revoir Agnès Varda, magnifique artiste et amoureuse du 14e arrondissement

Mise à jour le 01/04/2019
Agnès Varda disait : "Je n'habite pas Paris, j'habite Paris 14e". La grande réalisatrice décédée ce 29 mars, à 90 ans, quitte pour toujours la rue Daguerre où elle vécut plus de soixante ans et à laquelle elle vouait un amour particulier.
Rue Daguerre, tout le monde savait où habitait Agnès Varda. Elle y était arrivée comme jeune photographe, à la recherche d’un atelier d’artiste. Elle le raconte en 2013 dans un cahier spécial de Libération "En 1951, j'étais jeune et photographe et je cherchais un atelier dans ce quartier, populaire et artiste (…) Dans les annonces de fonds de commerce, j'ai trouvé un duo : une boutique d'encadrement qui se prolongeait par les ateliers avec, en haut, une grande pièce pour la dorure et une épicerie récemment fermée. Entre les deux, une ruelle. Le tout dans un état de demi-taudis avec pour seul sanitaire un cabinet à la turque dans la cour. L'espace m'a plu et j'ai imaginé vivre là. Daguerre, né avec la Révolution française, me protégerait."
Elle en fit donc sa maison, y vécut avec Jacques Demy et ne l’a plus jamais quittée, jusqu’à ses derniers instants. Elle racontait en s'amusant "Il m'est arrivé de recevoir du courrier ainsi libellé : «Agnès Varda Paris 14e.»
Amoureuse de son quartier, elle en avait fait aussi les décors de "Cléo de 5 à 7" ainsi qu' un film documentaire Daguerréotypes qu'elle présentait ainsi : "Ce n’est pas un film sur la rue Daguerre, pittoresque rue du 14e arrondissement, c’est un film sur un petit morceau de la rue Daguerre, entre le n°70 et le n°90, c’est un document modeste et local sur la majorité silencieuse, c’est un album de quartier, ce sont des portraits stéréo-daguerréotypés, ce sont des archives pour les archéo-sociologues de l’an 2975. C’est mon Opéra-Daguerre. »

Il y a quelques années, elle nous racontait son 14e, lors d'une interview en vidéo

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Nous ne pourrons pas ici résumer tout ce que cette grande réalisatrice a offert au cinéma, au documentaire, à la photographie, à l'art en général. Cette pionnière de la nouvelle vague qui immortalisa en 1961 un suspense intime en temps réel avec Cléo de 5 à 7. Cette amoureuse de Jacques Demy sur lequel elle réalisa une émouvante biographie poétique en 1990. Cette femme de coeur qui signe en 1985 un bouleversant Sans toi ni loi (Récompensé par le Lion d’or au festival de Venise) et qui donne à Sandrine Bonnaire un de ses rôles les plus poignants, en femme SDF.

En 2004, la ville de Paris a donné à une place du 14e le nom de Jacques Demy, son mari défunt, à l'ancienne place du marché de la mairie. On voit sur la photo ci-dessous Agnes Varda et sa fille Rosalie, devant la photo de Jacques Demy
Agnès Varda et sa fille Rosalie en 2004 pour l'inauguration de la Place Jacques demy
Crédit photo : Sophie Robichon / Ville de Paris
Agnès Varda avait mille visages, elle était d’une jeunesse et d’une richesse rares, comme nous le laisse entrevoir le très beau film « Visages, Villages » né de son amitié incroyable avec l'artiste photographe JR

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Elle rejoint Jacques Demy, son mari, et Michel Legrand, son complice de toujours, disparu lui aussi, très récemment.
La Ville de Paris lui rend hommage.

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