1 lieu, 3 histoires : la piscine des Amiraux

À l’origine, l’un des architectes de La Samaritaine, Henri Sauvage (1873-1932), souhaitait construire un immeuble de 68 logements avec un cinéma dans sa cour. Résultat ? Les salles obscures ne verront jamais le jour et seront finalement remplacées par… une piscine ! Celle-ci, achevée en 1930, a été bâtie selon le style « paquebot » : des lignes incurvées et des murs occupés par des coursives équipées de cabines.

Le bassin de 33 mètres, lui, a été construit dans la partie basse de l’immeuble. Autre originalité ? Les façades et certains murs sont recouverts de carreaux de faïence blanche biseautée, identiques à ceux du métro parisien.

Pas besoin de jeton ou de pièce de monnaie pour les vestiaires : c’est l’une des particularités de la piscine des Amiraux (18^e). On laisse ses affaires dans l’une des cabines individuelles, installées au-dessus du bassin, et on claque la porte pour la fermer. Pour la déverrouiller et vous changer, rien de plus simple, il suffit de faire un petit signe à l’agent situé au premier étage.

Des bains-douches jouxtent aussi cette piscine. Aujourd’hui, elles sont principalement utilisées par des personnes sans domicile fixe, mais elles ont également servi aux habitants de l’immeuble situé au-dessus. Certains y descendaient encore dans les années 1980 pour y prendre leur douche.

Si elle n’a (encore) jamais accueilli d’écran de cinéma, la piscine des Amiraux a une relation privilégiée avec le 7^e art : on l’aperçoit dans une scène du Fabuleux Destin d’Amélie Poulain, de Jean-Pierre Jeunet, sorti en 2001. Ouvrez bien l’œil ! Dans l’introduction, on voit Raphaël, le père d’Amélie, s’extraire du bassin puis tirer sur son maillot de bain qui lui colle à la peau de manière désagréable.