La piscine Solita Salgado ouvre dans le 18e

Les deux bassins (25 mètres et 15 mètres de long) accueillent rue Belliard (18^e) ses premiers nageurs sur plus de 3000 mètres carrés. En construction pendant près de deux ans sur l’emplacement d’un ancien parking, cette piscine « est tournée vers l’apprentissage de la nage », précise Nicolas Rouleau, architecte de l'établissement nautique. La piscine va bénéficier notamment aux habitants du 18e, entre les portes de St Ouen et de Clignancourt.

Un parvis vous accueille devant l'équipement nautique, qui fait office d'entrée. Tous les publics, notamment les personnes à mobilité réduite, peuvent y accéder sans obstacle. Vous pourrez aussi rejoindre cette entrée via le terrain d’éducation physique Jesse Owens, qui borde la piscine, grâce à un escalier et un ascenseur. Ses deux bassins sont surplombés par une charpente de bois, qui ondule au-dessus de l’eau, à 13 mètres de hauteur. Le bois utilisé pour la charpente est issu de forêts françaises.

Le bâtiment utilise des matériaux biosourcés comme le bois, le pacte Fibois et la piscine est conçue pour servir de support à la biodiversité, avec la création de toitures-terrasses végétalisées au-dessus des bassins, de murs végétaux et l’installation de nichoirs.

La piscine porte le nom d'une grande dame de la natation : Solita Salgado. Née en 1914 à Bogota (Colombie) et installée en France dès les années 1920 (elle est naturalisée française en 1927), Solita Salgado est d’abord une athlète remarquable. Plusieurs fois championne de France de dos ou de nage libre entre 1929 et 1934, et recordwoman d’Europe en 1930 de l’épreuve de nage libre sur 500 mètres, elle s’engage dans les Forces françaises de l'intérieur en juin 1944. Puis elle rentre dans l’Armée de l'Air en septembre 1945, y fait carrière, et est décorée de la Croix de Guerre.

Son héritage dépasse les podiums : elle su aussi briser les carcans d’un milieu alors dominé par les hommes. Pionnière d’une vision inclusive du sport, elle a consacré sa vie à démocratiser la natation, transformant les bassins en espaces d’émancipation. Elle a créé des programmes éducatifs adaptés aux enfants défavorisés et aux personnes en situation de handicap et elle a milité en faveur d’infrastructures publiques accessibles, notamment dans les quartiers populaires de Paris.

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