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Plongez dans l'histoire du marché de Rungis (1/5)

Mise à jour le 28/05/2019
Le marché de Rungis célèbre cette année ses 50 ans d’existence. A lui seul, il approvisionne toute la population parisienne et près de 1 Français sur 4. Chaque semaine, nous vous proposons une visite dans les coulisses du plus grand marché de produits frais au monde. Première partie: l'histoire de Rungis.
Le marché de Rungis est né d’une problématique ancienne : comment parvenir à approvisionner la population d’une cité ? Dès le XIIe siècle, les souverains s’emparent de cette question et des terrains sont achetés près des actuelles rues Saint-Denis, Montmartre et Saint- Honoré. C’est aussi à cette période que naît le terme de "halles". Finalement, c’est au XVIe siècle que le marché devient quotidien et réellement dédié à l’alimentaire. Puis au XIXe siècle, les pavillons de Victor Baltard deviennent le véritable "ventre de Paris" dans le quartier des Halles jusqu’au fameux déménagement pour la ville de Rungis (Val-de-Marne).
En 2017, 1,207 million de tonnes de fruits et légumes ont transité à Rungis.
Crédit photo : Emilie Chaix / Ville de Paris
Le marché de Rungis ouvrira officiellement le 3 mars 1969, après une transhumance dantesque. Proche d’un aéroport, à la croisée d’axes majeurs de circulation (A86, A6, N7), Rungis trône sur 234 hectares et symbolise une ère nouvelle : celle de la grande distribution. Un demi-siècle plus tard, Rungis reçoit des produits du monde entier et est capable d’en exporter en 24 heures à l’échelle du globe. Un produit arrivé le soir doit pouvoir être le lendemain midi dans votre assiette ! Enorme centrale d’achat pour les détaillants de commerce de bouche, les restaurateurs et les marchés forains, tout y est négocié en gros et de vive voix, sans intermédiaire : ce que l’on appelle les marchés de gré à gré.

Photos de Rungis d'hier à aujourd'hui

Une ville dans la ville

Ce sont 12 000 personnes qui y travaillent quotidiennement et près de 15 000 semi-remorques qui y livrent et chargent chaque jour. Pour éviter l’engorgement, il faut une organisation méthodique et logique. Les grands pavillons classés par spécialités (poisson, produits carnés, fleurs, fruits et légumes produits laitiers et bio) commencent le négoce à des heures différentes, mais pour tous l’essentiel du travail est avant tout nocturne. 1 200 entreprises y sont établies, et pour les salariés, il existe un centre de santé, une pharmacie, une agence de voyage et une laverie. Les opérateurs (grossistes) y louent des emplacements. Une vraie ville dans la ville.

Un savoir-faire reconnu à l'international

Le savoir-faire né du marché de Rungis s’exporte. La société qui en est gestionnaire, la Semmaris, a ainsi passé plusieurs contrats de licence en Asie et en Afrique pour son expertise logistique et sa maîtrise de la chaîne du froid. En France, Rungis prépare l’ouverture d’un pavillon dédié à la filière porcine et, en créant une gamme premium, est parvenu à reconquérir les grands cuisiniers qui l’avaient un temps déserté. Le bio n’est pas en reste non plus, avec l’ouverture en 2015 de la plus grande halle bio d’Europe. En sus de recycler ses propres déchets ainsi que ceux des villes avoisinantes, Rungis est prêt pour les mutations du XXIe siècle. D’ailleurs la ligne 14 doit y être prolongée à l’horizon 2024.

Prochain article : le bio à Rungis

Qu’est ce qu’un MIN ?

Essentiels à l’économie, les MIN (Marchés d’intérêt national) sont des services publics qui couvrent l’ensemble du territoire. Au nombre de 17 en France, ils sont constitués en SEM (Société d’économie mixte à capitaux privés et publics). La Ville de Paris est actionnaire à hauteur de 13 % de la Semmaris, la société qui gère Rungis. Paris perçoit ainsi plus d’un million d’euros de recettes sous forme de dividendes chaque année – 1,450 million en 2018. Au-delà de l’enjeu sanitaire, c’est un enjeu économique pour la ville.

Chiffres-clés

  • 9,4 milliards d’euros de chiffre d’affaires en 2018 (+4%) soit 0,3% du PIB français
  • 1 milliard d’euros de ces recettes proviennent de l’export
  • 6,7 millions d’entrées globales sur l’année
  • + de 1 million de m2 de locaux et environ 200 bâtiments
  • 18 millions de consommateurs français
  • 25 000 visiteurs par an (retraités, scolaires, particuliers)
  • Le Pavillon de la marée représente à lui seul l'étendue de 4 terrains de football

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