Focus

Paris sans plastique, c’est fantastique !

Mise à jour le 03/09/2021
Yann Leymarie de l'association Surfrider Europe
Alors que l’accueil des prochains Jeux olympiques et paralympiques arrive à grands pas, la Ville de Paris compte bien s’appuyer sur l’événement planétaire pour accélérer sa transformation écologique. Focus sur l’un des objectifs majeurs de 2024 : la sortie du plastique à usage unique, menée avec l’aide des Parisien.ne.s et des différentes associations environnementales qui font battre le cœur de la capitale.
Qu’est-ce qui a pu pousser Surfrider Foundation Europe – association créée par une bande de surfeurs aux débuts des années 90, devenue une référence dans le combat pour la protection des océans – à mener des actions dans notre capitale, pas vraiment réputée pour ses spots à grosses vagues ? « C’est une excellente question », rétorque Yann Leymarie, chargé des sujets liés à la jeunesse et aux sports chez Surfrider Europe. « Il faut savoir que 80 % des déchets qui polluent les mers et les océans proviennent des terres. Notre présence ici est donc vraiment cruciale. » Comme le reste de la planète, qui en produit 100 millions de tonnes par an, Paris est submergée par la déferlante des déchets plastiques.
Yann Leymarie de l'association surfrider
Yann Leymarie, de Surfrider Europe : « 80 % des déchets qui polluent les mers et les océans proviennent des terres. Notre présence ici est vraiment cruciale. »
Crédit photo : Louis Tardy
Dans la capitale, chaque habitant produit en moyenne 156 kg de déchets plastiques par an, à coups d’emballages, de bouteilles en plastique, mais aussi de microparticules issues de nos vêtements ou des pneus des automobilistes. En mars dernier, des dizaines de bénévoles de l’antenne parisienne de Surfrider lancés dans un grand nettoyage autour du bassin de la Villette ont ainsi récolté 594 gobelets en plastique, 451 petites bouteilles, 363 bouchons, 335 paquets de cigarettes et 242 pailles et touillettes, le tout en seulement… une heure. Si ces déchets finissent habituellement par être captés, pour la quasi-totalité, dans les circuits de nettoyage et de gestion des ordures, certains finissent irrémédiablement dans les sols et dans la Seine. Et au sein même des circuits, il est parfois complexe ou trop coûteux de recycler. Dans la capitale, seuls 15 % des détritus plastiques ménagers ont une seconde vie. Pas de quoi s’emballer. S’il n’est certainement pas à négliger, le tout-recyclage n’est de toute façon pas une porte de sortie envisageable au vu de la quantité de plastiques produits chaque jour. L’enjeu est d’agir à la source, en consommant moins et mieux. En somme, d’entrer dans une nouvelle ère.

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L’écologie dans les starting-blocks

À Paris, les Jeux de 2024 seront alors un rendez-vous à ne pas manquer pour accélérer cette transformation écologique ô combien nécessaire. « On est souvent enclin à taper sur les événements sportifs et culturels, remarque Yann Leymarie. Lorsque l’on parle d’environnement, certaines personnes ont tendance à nous prendre pour des hippies… passer par un événement d’une telle ampleur permet de transmettre le message à un maximum de gens, de les impliquer. » Parce que la nature est son terrain de jeu privilégié, le sport semble en effet être le lieu idéal des prises de conscience écologiques, même chez les plus jeunes. « L’année dernière, on a accompagné une classe de collégiens faire de la voile et nettoyer des plages en Normandie. Revenus en région parisienne, ils ont décidé de mettre en place un système de tri des déchets et tout un tas de mesures pour lutter contre la pollution plastique dans leur établissement ! », s’étonne Yann Leymarie, pourtant habitué à mener des missions d’éducation et de sensibilisation dans les écoles avec Surfrider.

Des Jeux nouvelle vague

Ces Jeux, Paris compte bien les jouer avec de hautes ambitions environnementales : compensation carbone globale au-delà de la simple neutralité, transports en commun et moyens de mobilité douce pour la flotte olympique et les spectateurs, produits issus de l’alimentation durable et de l'économie circulaire, gestion de l’eau responsable et, bien sûr, exit les bouteilles en plastique !
Comme pour les sportifs, le compte à rebours a déjà commencé ; la Ville de Paris a amorcé en 2020 la disparition des pailles en plastique et de la vaisselle jetable, et vient de dévoiler un guide pour sortir du plastique à usage unique dédié aux acteurs de l’événementiel et des loisirs. Le sport amateur suit déjà : dix clubs parisiens se sont engagés début 2021 dans le projet Sport Zéro Plastique, un défi interclubs qui récompensera les meilleures pratiques dans la lutte contre le plastique à usage unique. L’esprit de compétition au service de la cause environnementale. S’ils ne sont pas tous surfeurs, les Parisien.ne.s vont prendre une bien belle vague. Qui les propulsera très haut, vers des Jeux inédits, durables et spectaculaires.

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