Le Bataclan, la vie d’avant, la vie d’après

Focus

Mise à jour le 04/11/2025

Façade du Bataclan depuis la rue
Lieu incontournable de la culture parisienne, le Bataclan a ouvert ses portes il y a cent soixante ans. Son histoire, bien que marquée par les attentats du 13 novembre 2015, renvoie aussi à d’innombrables moments de fête et de communion du public.

Un symbole de la vie parisienne attaqué

Le 13 novembre 2015, à 21 h 40, trois hommes ouvrent le feu devant le Bataclan (11e), puis pénètrent dans la salle où 1 500 spectateurs assistent au concert du groupe américain Eagle Of Death Metal. Quatre-vingt-dix personnes sont tuées et des centaines d’autres sont blessées. Au cours des semaines suivantes, de nombreux hommages sont rendus aux victimes, des centaines de fleurs et de bougies déposées devant l’établissement ainsi que sur la place de la République.
Le 12 novembre 2016, la salle rouvre avec un concert de Sting, accompagné du trompettiste Ibrahim Maalouf. En juin 2018, c’est au tour de Banksy, figure star de l’art urbain, de rendre hommage aux victimes. Il réalise, sur la porte d’une issue de secours du lieu, une œuvre intitulée La Jeune Fille triste. Volée quelques mois plus tard, celle-ci sera finalement retrouvée en Italie, puis restituée aux propriétaires de l’immeuble.

À l’origine, une « chinoiserie »

L’histoire de deux expatriés français en Chine qui participent à un complot pour faire tomber le roi. Ce scénario est celui d’une opérette créée par Jacques Offenbach en 1855. Cette œuvre, que l’on qualifie de « chinoiserie » (une évocation européenne fantaisiste de l’Asie) et qui s’intitule Ba-ta-clan, va inspirer le nom du Grand café chinois-Théâtre Ba-ta-clan, inauguré en 1865. Édifié par Charles Duval, ce bâtiment ressemble alors à une pagode chinoise. À l’intérieur, la grande salle possède environ 2 500 places et un seul balcon.
Avec son architecture chinoise, sa peinture chinoise aux murs, son éclairage au gaz et ses centaines de petites lumières qui forment un « brouillard d’étoiles », la salle devient une attraction, et l’on accepte même de payer pour la visiter sans assister à un spectacle ! Si l’ambiance est exotique (on peut également savourer des thés chinois), sur scène, ce sont des événements plus classiques qui sont organisés, avec des chanteurs, des danseurs, des acrobates ou des orchestres se succèdent.

Quand Prince y jouait en petit comité

Spectacles de revue, théâtre, cinéma, ce lieu connaît différentes vies au gré des changements de propriétaire. C’est dans les années 1970 que le Bataclan va adopter son ADN actuel : du rock et de l’éclectisme. Les artistes les plus mythiques s’y produisent : The Velvet Underground, Deep Purple, Iron Maiden, The Cure, Supertramp, PJ Harvey…
Le lieu est également prisé par une grande star américaine qui aime arpenter les salles parisiennes : Prince. Il s’y produit à plusieurs reprises, notamment quelques heures après avoir joué devant un Zénith plein à craquer. Démarrant aux environs de 3 heures et s’étirant jusqu’au petit matin, ces aftershows sont l’occasion pour le musicien de présenter des morceaux inédits à ses fans ou de lancer un « bœuf ».
Aujourd’hui, la vie musicale a repris son cours dans ce temple de la nuit parisienne. Le Bataclan est toujours debout, et continue d’écrire son histoire, la devise de Paris chevillée au corps : Fluctuat nec mergitur.
Les dates clés
> 1865 : ouverture du Grand café chinois-Théâtre Ba-ta-clan
> 1932 : le lieu devient un cinéma (parlant)
> 1969 : le groupe de rock anglais Soft Machine s’y produit, le Bataclan se mue en salle de concert
> 2015 : une attaque terroriste fait 90 morts et des centaines de blessés
> 2016 : 364 jours plus tard, la salle rouvre ses portes avec un concert de Sting
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