Ana Sanchez Palomo (23 ans) diplômée d’un master de gestion culturelle, est venue de Barcelone. Elle a postulé à un service volontaire européen (l'équivalent du service civique chez nous) au sein de Concordia, qui œuvre pour favoriser les échanges intergénérationnels et interculturels autour de chantiers internationaux de bénévoles. L’association lui a tout de suite proposé d’être hébergée à la Maison des Volontaires dans le 13e arrondissement de Paris: une nouvelle structure entièrement dédiée aux Volontaires, qu’ils soient européens mais aussi franciliens ou provinciaux. «On essaye d’avoir un tiers de chaque explique Guillaume Champetier, administrateur du lieu, afin de créer un mélange intéressant. On les héberge le temps de leur service – entre 6 et 12 mois – mais on a aussi une mission d’accompagnement. On les aide dans leurs démarches pendant leur service mais aussi à anticiper la fin de ce service, en commençant à chercher du travail et trouver un autre logement quand ils devront nous quitter.»

Ainsi, fraîchement débarquée il y a trois semaines, Ana a pu prendre possession de son petit studio où «il y a tout ce qu’il faut: lit, bureau, cuisine, salle de bain, pour vivre très bien dit-elle enthousiaste. On a même accès à une salle de sport et si on veut se réunir avec d'autres, on a un lieu de vie que l'on peut animer comme on souhaite, c'est parfait, et sans cet hébergement, je n’aurais pas pu venir ici, à Barcelone les logements sont chers mais à Paris encore plus!»

Pour Anna Diarra, la fondatrice et déléguée générale de la Maison, il y a bien, à l’origine du projet, le constat de la difficulté de se loger dans la région pour les jeunes volontaires, en raison des prix des loyers trop élevés. D'où l'idée d'offrir des logements à loyers très modérés mais aussi de proposer aux jeunes résidents (ils ont entre 18 et 30 ans) de s'impliquer dans la vie de la Maison ou d'associations locales. «Nous avons souhaité que la MdV soit un lieu ressource pour le quartier où elle est implantée, une ZAC du 13e arrondissement qui cumule les difficultés sociales et économiques. Ainsi, chaque volontaire doit donner deux heures de son temps par semaine à une association locale. De la même manière, l’habitant partage ensuite avec lui un service, un savoir-faire ou une compétence.»

Le principe a tout de suite plu à Ana Sanchez Palomo, d'autant qu'il lui a été proposé de travailler dans des missions d'accueil pour le Théâtre 13. «Pour moi qui adore le théâtre c'est idéal – j'en faisais d'ailleurs à Barcelone – et puis cela permet d'être au cœur de la ville. Je suis une amoureuse de Paris, de tout ce qu'elle offre pour la culture, les musées presque gratuits pour les jeunes… Et puis j'adore parler français! s'exclame-t-elle d'ailleurs presque sans accent, je suis donc ravie d'être ici».

Alors, si Anna Diarra et Marco Paoli (cofondateur) sont si motivés par ce beau projet c'est bien parce que «le volontariat a démontré sa pertinence, dans les parcours d’insertion des jeunes, comme outil de remobilisation et d’acquisition de compétences psychosociales.» Depuis son ouverture l’année dernière, la MdV a déjà accueilli 65 volontaires, tissé des liens avec 42 associations d'accueil de volontaires et 25 associations locales en organisant de nombreux événements (ateliers, world café, projection, concert). De plus, grâce au soutien de nombreux partenaires, elle accueille aussi cinq jeunes réfugiés qui s’investissent pleinement dans les activités.

Cette inauguration après un an, était finalement l'occasion de revenir sur cette première année d’expérimentation et de présenter un projet abouti à Jérôme Coumet, maire du 13e arrondissement, Pauline Véron, adjointe à la maire de Paris chargée de la démocratie locale, de la jeunesse et de l’emploi, ainsi qu'aux partenaires, aux volontaires et aux acteurs locaux.

Et de poser aussi l'objectif de la Maison des Volontaires : essaimer dans d’autres grandes villes et petit à petit, faire émerger une véritable culture du volontariat au sein de la société toute entière.