Joycelyn Elders

Actualité

Mise à jour le 30/06/2025

Portrait de Joycelyn Elders
Crédit photo : © Robinson Coulon
Première femme noire administratrice de la santé publique des États-Unis d’Amérique (1933 - 1994)

Biographie

Pauvreté, racisme, sexisme : voilà les obstacles que Joycelyn Elders a dû franchir pour devenir médecin. Un parcours qu’elle résume dans le titre de son autobiographie : Une fille de paysan devenue administratrice de la santé publique des États-Unis. Connue pour ses prises de position sur la légalisation des drogues, l’éducation sexuelle ou la distribution de contraceptifs au lycée, elle défend une politique de santé publique fondée sur l’éducation plutôt que la répression. Pour elle, les grossesses adolescentes relèvent de l’esclavage moderne et l’avortement est une liberté individuelle.
Née en 1933 dans une fratrie de huit enfants en Arkansas, l’un des États les plus pauvres du pays, elle poursuit ses études grâce à une bourse de l’église, tandis que ses frères et sœurs travaillent dans les champs de coton pour financer son transport.
À 16 ans, elle assiste à une intervention d’Edith Irby Jones, première Afro-Américaine admise à l’école de médecine d’Arkansas. La vocation est immédiate. D’abord aide-soignante, elle rejoint l’armée en 1953, où elle est formée comme kinésithérapeute, puis intègre à son tour l’école de médecine. Elle y accumule les diplômes : médecine générale, pédiatrie, endocrinologie.

La santé, c’est plus que l’absence de maladie ; il s’agit d’économie, d’éducation, d’environnement, d’émancipation et de communauté.

Joycelyn Elders
Première femme noire administratrice de la santé publique des États-Unis d’Amérique
Dans les années 90, elle fait progresser l’accès à la vaccination, au dépistage du VIH et à la contraception, tout en sensibilisant à la santé des jeunes. Elle devient directrice de la santé d’Arkansas, puis administratrice de la santé publique des États-Unis, nommée par Bill Clinton. En 1994, elle figure parmi les 100 femmes de l’année de Time Magazine, mais doit démissionner après avoir affirmé que la masturbation devait être abordée à l’école dans les cours d’éducation sexuelle.

Aller plus loin

  • Avortement aux États-Unis, la grande fracture
    Film documentaire, Cyril Denvers et Sophie Przychodny, 2024.
  • From Sharecropper’s Daughter to Surgeon General of the United States of America
    Joycelyn Elders et David Chanoff, Harper Perennial, 1997.

Le saviez-vous ?

Aux États-Unis, en juin 2022, la Cour suprême a annulé l’arrêt Roe v. Wade, qui garantissait depuis 1973 le droit des Américaines à avorter et a rendu à chaque État sa liberté de légiférer. L’avortement est désormais interdit dans 14 États.
Et à Paris…
L’idée que notre santé est le produit d’un ensemble de déterminants sociaux, environnementaux, économiques, éducatifs ou liés à notre degré de liberté - et non uniquement de notre accès à des soins médicaux - et qu’elle appelle donc des réponses politiques intersectorielles, est inscrite dans les textes de l’Organisation mondiale de la santé depuis la Déclaration d’Alma-Ata de 1978. Elle a été reformulée en 2006 par l’Union européenne sous l’expression « santé dans toutes les politiques ».
Car si l’accès aux soins demeure, à juste titre, une préoccupation forte des Parisiennes et des Parisiens, c’est aussi et surtout en luttant contre les inégalités sociales, en favorisant l’éducation et en améliorant le cadre de vie que l’on améliore durablement l’état de santé global d’une population. Ainsi à Paris, l’urbanisme, les mobilités, l’aménagement et la végétalisation de l’espace public, la protection de la biodiversité, la rénovation et la construction de logements abordables, l’éducation sont autant d’actions conduites au prisme de la santé.
Default Confirmation Text
Settings Text Html