Belaria et Olympe4000, en duo à la Peacock Society 2025, nous racontent leur Paris

Olympe4000 : Pour moi, la Peacock Society est vraiment un rendez-vous important du calendrier des musiques électroniques à Paris. C’est l’un des tout premiers festivals auxquels j’ai assisté, au début des années 2010. C’était d’ailleurs un moment charnière pour la scène locale, car c’est à cette période qu’elle s’est mélangée à la scène internationale. Cela a tout de suite créé une énergie assez unique.

Belaria : Je suis tout à fait d’accord. C’est un événement hyper renommé dans le paysage des musiques électroniques parce qu’il propose un panel artistique assez large et une belle pluralité musicale, avec aussi bien des artistes house que techno. C’est également un festival que je fréquentais plus jeune. C’est d’ailleurs assez drôle de passer de festivalière à artiste programmée.

Olympe4000 : Je pense que l’on a une vision assez complémentaire de la musique électronique. On aime toutes les deux l’exploration des textures, des grooves, des ambiances, et nos styles se répondent aussi très bien.

Belaria : Oui, c’est ça ! On est hyper complémentaires, notamment dans notre curiosité à s’intéresser à plein de styles différents. Et puis, nos parcours se rapprochent. On a évolué de manière assez similaire.

Olympe4000 : Il y a en effet une évolution intéressante dans la valorisation des artistes féminines. C’est un signal fort qui est envoyé à toute une nouvelle génération d’artistes, mais aussi au public. Et, en même temps, je pense qu’il y a encore beaucoup de chemin à parcourir…

Belaria : C’est très positif tout ce qui se passe ces dernières années. On leur donne enfin la possibilité de prendre leur place et de s’imposer. Il y a de plus en plus d’exemples de carrières féminines assez impressionnantes dans le milieu des musiques électroniques. Et je pense que les choses sont encore vouées à évoluer dans le bon sens ! Peut-être avec des festivals qui ne programmeraient que des meufs ?

Olympe4000 : C’est vrai que la programmation est assez incroyable cette année ! Je suis très impatiente de voir le DJ Yousuke Yukimatsu, qui joue après nous. Il a une approche du mix très étonnante, très chaotique et particulièrement bien faite. C’est très original, parce qu’il entremêle tous les styles possibles et imaginables. Ça fait du bien d’entendre des DJ qui osent aller aussi loin dans le mélange des genres. J’ai hâte de découvrir comment il va construire cette cohérence.

Belaria : Moi aussi, j’ai hâte de le voir, mais également Underworld et Brutalismus 3000. Trois artistes très différents qui reflètent bien la richesse de la scène internationale, en résonance avec ce que l’on défend ici, à Paris.

Olympe4000 : C’est une scène extrêmement diversifiée, où il se passe énormément de choses musicalement. Il y a une vraie liberté, une recherche d’expérimentation assez folle, un croisement des styles que l’on peut ressentir dans les sets, les collectifs, les lieux. Elle cherche sans cesse à brouiller les frontières et à surprendre.

Belaria : Ce qui caractérise la scène parisienne, c’est son éclectisme. On a aussi bien de la house avec Friendsome Records que de l’eurodance avec 2much (ex-La Darude) ou encore du reggaeton avec Divino. Il y a un panel très vaste qui témoigne bien de la richesse culturelle que l’on trouve à Paris, et plus largement en France.

Belaria : Le 14^e arrondissement, car c’est ici, chez mes parents, que j’ai composé mes premiers morceaux.

Olympe4000 : Moi, je suis complètement team 18^e ! J’y ai mon studio, mon appartement. C’est un arrondissement vraiment surprenant.

Olympe4000 : J’aime beaucoup le disquaire A-One Records (11^e), que des amis ont monté. On y trouve une sélection de vinyles incroyable, concoctée par de vrais passionnés. Et puis, j’aime beaucoup faire la fête à la Station-Gare des Mines (18^e). Je citerais également le Doc!, un squat situé rue du Docteur-Potain (19^e). C’est un lieu assez dingue, où l’on peut assister aussi bien à des événements politiques que des expositions ou des concerts. Enfin, en grande fan de photographie, le BAL (18^e) fait partie de mes incontournables !

Belaria : Le club Essaim (10^e) est très cool ! J’aime aussi aller au TLM (19^e), un tiers-lieu solidaire situé sur la petite ceinture et porté par le collectif Au fil du rail. Il y a plein de conférences, des vintage shops, des ateliers… Et puis, c’est un endroit qui favorise la réinsertion professionnelle pour les personnes en situation de précarité. Pour les expos, il y a l’Institut suédois (Paris Centre), avec « Keep Smiling! L’univers imprimé de Pontus Hultén » en ce moment, un super accrochage dédié à ce commissaire qui a énormément œuvré à la démocratisation de l’art. C’est jusqu’au 21 septembre. Je recommande chaudement !