Conservatoire municipal Hector Berlioz

Lieu d’art et de transmission, le Conservatoire Hector Berlioz affirme, au cœur du Xe arrondissement, une présence culturelle exigeante, ouverte et profondément enracinée dans son territoire.

Depuis 1981, il déploie son activité dans un lieu remarquable : l’Hôtel Gouthière, édifié en 1780, dont la façade sur cour et plusieurs pièces classées témoignent d’un patrimoine architectural d’exception. Ce cadre exceptionnel, chargé d’histoire, offre près de 3000 m² consacrés à la pratique artistique et à la transmission. Loin d’un simple décor théâtral, ce lieu incarne un dialogue permanent entre passé et avenir, entre patrimoine et création.

Établissement public d’enseignement artistique spécialisé de la Ville de Paris, le conservatoire accueille chaque année plus de 1500 élèves, accompagnés par une équipe de 150 enseignants : des artistes-pédagogues investis, alliant excellence et bienveillance. La musique, la danse et le théâtre y sont enseignés dans un esprit d’exigence et d’ouverture, à tous les niveaux de pratique, qu’il s’agisse de découvrir, de se perfectionner ou de se professionnaliser.

Le Conservatoire Hector Berlioz se définit comme un espace de formation, mais aussi comme un lieu d’éveil, d’expérimentation et d’épanouissement. Ici, les apprentissages s’enracinent dans la rigueur artistique tout en favorisant la créativité, le travail collectif et l’expression individuelle. Chaque élève est invité à devenir interprète, créateur, citoyen sensible.

Ancré dans son arrondissement, le conservatoire municipal du 10e (CMA 10) participe activement à la vie culturelle et sociale du territoire. Grâce aux Parcours de Sensibilisation Musicale (PSM) et aux Temps d’Activités Périscolaires (TAP), il intervient chaque semaine dans les vingt écoles élémentaires du 10e, offrant à des centaines d’enfants une première rencontre avec la musique ou la danse, dans une approche ludique, sensible et structurante. Ces actions de terrain, menées en lien étroit avec les équipes pédagogiques de l’Éducation nationale, témoignent de l’engagement du conservatoire en faveur de tous les publics, y compris les plus éloignés de la culture.

Le conservatoire développe également de nombreux projets hors les murs, en partenariat avec les maisons de retraite, les hôpitaux, les centres d’animation, les bibliothèques et les structures culturelles associatives de l’arrondissement. Ces collaborations régulières tissent des liens durables entre élèves et publics, valorisent le travail mené en classe et font de la pratique artistique un levier de lien social, d’inclusion et de transformation.

Lieu de création autant que de diffusion, le conservatoire œuvre à construire, chaque saison, une programmation riche et variée, ponctuée de concerts, spectacles, expositions, restitutions, lectures ou conférences. Ces temps forts, gratuits et ouverts à tous, témoignent de la vitalité de l’établissement et de son désir constant de dialogue avec les habitants. Le CMA 10 travaille en étroite collaboration avec la Mairie d’arrondissement, en coconstruisant des manifestations qui font rayonner le travail des élèves.

Le conservatoire du Xe offre aux élèves, en plus d’un enseignement régulier de qualité, l’expertise de personnalités de renom grâce à l’accueil de résidences d’artistes durant une partie de l’année, en musique, théâtre et danse. Les nombreuses master classes – classes de maîtres – enrichissent également la formation des étudiants en apportant des éclairages supplémentaires et complémentaires à ceux des professeurs de l’établissement.

Tourné vers l’avenir, le Conservatoire Hector Berlioz inscrit désormais son action dans une dynamique de renouveau. L’introduction des outils numériques dans les pratiques pédagogiques, le développement de ressources en ligne, l’utilisation raisonnée et contrôlée de l’intelligence artificielle, l’exploration des croisements entre arts et technologies dessinent les contours du conservatoire de demain : plus connecté, plus créatif, plus inventif.

Le Conservatoire Hector Berlioz incarne ainsi une institution en mouvement, fidèle à sa vocation de service public, attentive aux enjeux de son temps, engagée pour une éducation artistique ambitieuse, humaniste et vivante. Il se veut ressource pour les élèves, partenaire des écoles, lieu d’apprentissage, de progression et de passion

En 1772, Pierre Gouthière (1732-1813), célèbre artiste, ciseleur et doreur, tenait boutique à l’enseigne de la Boule d’or, quai Pelletier, près de l'église Saint-Gervais. Devenu fournisseur de la cour, il commence à connaître la célébrité et cherche à asseoir sa réussite par la construction de son propre hôtel particulier. À cette fin, il se rend acquéreur d’un marais dans le faubourg Saint-Martin et confie à l’architecte Joseph Métivier le soin de lui bâtir un grand immeuble.
Hélas, Gouthière ne profite pas longtemps de son bel hôtel : après la mort de Louis XV, la comtesse du Barry, ancienne favorite du roi, ne peut plus honorer le coût des somptueuses commandes qu'elle avait passées (765 000 livres). En faillite, l'artiste voit les créanciers se disputer ses biens et finit par abandonner sa demeure, encore inachevée, en 1783.La maison est finalement rachetée par Nicolas Arnoult, ancien notaire au Parlement de Paris, et, à la mort de celui-ci en 1821, revient à sa fille, Adélaïde Louise Rose Petit. Par la suite, l’hôtel deviendra une fabrique de passementerie et des ateliers seront édifiés dans l’arrière-cour. De ce très vaste bâtiment, ne subsiste aujourd'hui que le pavillon auquel on accède par la rue Pierre Bullet, la Mairie du 10^e ayant été construite sur une partie de la parcelle.

Parmi toute la richesse du patrimoine architecturale parisien, c’est l'une des plus curieuses « petites maisons » du XVIII^esiècle qui nous soit parvenue. Sphinx, bas reliefs à la romaine, gorgones, buste d’Apollon : l'influence antique est visible sur la façade et dans la cour d'entrée, l'architecte choisi à l'époque par Gouthière s’étant formé auprès de Claude-Nicolas Ledoux, l'un des principaux représentants du courant néoclassique en France.L'intérieur comprend également des décors intéressants. C'est le cas dans l'antichambre du rez-de-chaussée, qui comporte une frise sculptée de griffons et candélabres, ou encore du grand salon, dont les portes sont richement décorées (chambranles et corniches à consoles, tympans ornés de bas-relief, grands panneaux à arabesques, entablement à frise ornée…). 
Le petit salon du premier étage comprend également des panneaux en stuc, avec des médaillons à figures ainsi qu'une frise de masques.Enfin, la bibliothèque, bien conservée, dispose d'armoires liées à la décoration de la salle, tandis que la tablette de cheminée, surmontée d’une glace, est supportée par des consoles à volutes, en marbre, avec appliques de bronze.