Vrai / Faux

Mais qui gère vraiment les transports en commun à Paris ?

Mise à jour le 11/04/2024
Le tramway passe devant le Palais des Congrès de Paris, à porte Maillot.
Qui s’occupe des métros, des bus et des tramways dans la capitale ? Qui les finance ? Qui fixe le prix des abonnements ? Et comment se prennent toutes les décisions ? Décryptage.
Ce n’est pas la Ville de Paris qui exploite les transports publics parisiens (métros, bus et tramways), mais la Régie autonome des transports parisiens, plus connue sous le nom de RATP. Cette dernière a signé un contrat avec Île-de-France Mobilités (IDFM) : un établissement public administratif, présidé par la Région, qui organise, coordonne et finance les transports publics de voyageurs à Paris et dans le reste de l’Île-de-France.
Ceci étant, la Ville de Paris est forcément partie prenante en la matière. Mais à quel niveau ? On vous explique le vrai du faux.

La Ville finance les transports publics

Vrai

Paris apporte une contribution financière à IDFM. En 2024, celle-ci représente 441,4 millions d’euros, soit 6,1 millions de plus par rapport à 2023 (source : budget primitif de la Ville). Le financement d’IDFM est d’abord assuré par les entreprises franciliennes (48 %), les voyageurs (33 %) puis les concours publics, au sein desquels on trouve la Région, la Ville de Paris et les autres départements franciliens (source : iledefrance-mobilites.fr).
Outre sa contribution, la Ville s’engage en faveur de la mobilité des jeunes Parisiens via différentes mesures : depuis 2020, remboursement intégral du pass Imagine R aux collégiens et lycéens (coût de 20,8 millions d’euros en 2024), contribution au dispositif Imagine R Scolaire pour les élèves boursiers ou encore le remboursement intégral du pass Imagine R Junior pour les écoliers de 4 à 11 ans.
La Ville soutient également la mobilité des seniors et des personnes en situation de handicap à travers la gratuité, depuis 2018, sous condition de revenus, du Pass Paris Seniors et du Pass Paris Access’ : deux abonnements qui permettent de voyager sur le réseau francilien.

La Ville a son mot à dire sur les politiques de transports

Vrai

Les politiques de transports publics dans le territoire francilien sont impulsées par le conseil d’administration d’IDFM. Composé de 31 membres, il est dirigé par le(la) président(e) du conseil régional d’Île-de-France. La majorité des membres (16 sur 31) sont des représentants élus parmi le conseil régional.
De son côté, la Ville compte 5 représentants issus du Conseil de Paris, qui participent donc aux prises de décision, sans être majoritaires.

Le prix de l’abonnement Navigo est fixé par la Ville

Faux

Le tarif de l’abonnement aux transports en commun franciliens est fixé par IDFM. Les ventes de tickets et d’abonnements Navigo représentent 33 % de son budget de fonctionnement (source : iledefrance-mobilites.fr).
Hector Guimard, station de métro Chardon-Lagache.
Station de métro Chardon-Lagache (16e)
Crédit photo : Clément Dorval / Ville de Paris

La Ville gère l’organisation du réseau de bus

Pas tout à fait

L’aménagement de la voirie est une prérogative de la Ville de Paris, tout comme l’entretien de l’espace public et la gestion des feux tricolores. Le contrôle de la circulation se fait conjointement avec la préfecture de Police. En revanche, l’organisation du réseau de bus n’est pas directement assurée par la Ville.
Ce réseau, largement restructuré en 2019 avec de nouvelles lignes et une meilleure répartition des dessertes, est décidé par IDFM. Mais tout cela se fait en lien étroit avec la RATP et la Ville, qui fut coresponsable de la concertation donnant lieu à la restructuration de 2019.

La Ville décide du nom des stations de métro

Faux

La mairie nomme les rues et les équipements publics (gymnases, médiathèques, etc.), mais le nom des stations est choisi par la RATP et IDFM. Dans le cas d’une nouvelle station, des études de dénomination sont engagées par la RATP et IDFM, et des propositions sont soumises aux élus locaux (source : groupe RATP).
Il arrive également que des stations de métro changent de nom, comme ce fut le cas pour la station Rue Montmartre (9e), devenue Grands Boulevards en 1998, pour mettre un terme aux confusions des touristes qui pensaient trouver là une fameuse butte.
Pour tout changement de nom, la RATP a le dernier mot. En 2015, le Conseil de Paris a demandé à ce que la station Belleville (10e) soit renommée Belleville-Commune de Paris 1871. Une volonté soutenue par l’association Les amies et amis de la Commune de Paris 1871, mais qui n’a pas abouti à ce jour.

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