À Paris, l'Europe célébrée partout dans les rues

Le saviez-vous ?
Mise à jour le 07/05/2024
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La journée du 9 mai commémore la déclaration de Robert Schuman marquant la création de l'Europe. À un mois des élections européennes, le 9 juin, découvrez les lieux dédiés au continent dans la capitale.

21 villes européennes cohabitent dans un quartier

À quelques encablures de la gare Saint-Lazare (8e), on peut passer de Madrid à Liège, puis traverser Lisbonne ou encore Rome et Naples sans même prendre le train… et sans même quitter l’arrondissement ! Cet ensemble de voies, dont une bonne partie part de la place de l’Europe - Simone-Veil (rues de Londres, de Vienne, de Liège, de Madrid, de Saint-Pétersbourg et de Constantinople), baptisé Quartier de l’Europe, date de 1826 !
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Trois ans plus tôt, l’entrepreneur Sylvain Mignon, serrurier du roi Charles X, et le banquier suédois Jonas-Philip Hagerman signent une entente pour fusionner leurs parcelles respectives, formant ainsi un ensemble de près de 50 hectares afin de développer un ambitieux projet immobilier. La vaste place octogonale se dessine alors. Elle est pavée dès 1827.
Si le développement du chemin de fer et la construction de Saint-Lazare, qui s’appelait à l’origine « gare de l’Ouest », remettent en cause une partie du projet, l’aménagement des immeubles se termine tout de même vers 1865. S’y adjoignent ensuite les rues de Parme, de Copenhague et de Budapest. Au total, ce sont 21 villes qui sont ainsi mises à l’honneur dans le quartier.
Mais attention, d’autres capitales européennes ont aussi donné leur nom à des voies en dehors de cet îlot urbain, notamment le square de Berlin (8e), la rue de Prague (12e) et la place de Varsovie (16e).

Paris honore des figures de la construction européenne

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Robert Schuman (1886-1963), ministre français des Affaires étrangères de 1948 à 1953, a élaboré le Plan Schuman, soit la création d’une Communauté européenne du charbon et de l’acier (CECA). Le texte, adopté le 9 mai 1950, acte la naissance de la construction européenne. La Belgique, l’Italie, le Luxembourg, les Pays-Bas, la France et l’Allemagne le signent, à Paris, en avril 1951. Le père fondateur de l’unification européenne, qui a ensuite présidé l’Assemblée parlementaire européenne (1958-1960), méritait bien son avenue à Paris (7e), une plaque en son hommage à l’adresse où il a vécu, au 6, rue de Verneuil (7e), mais aussi un square et une statue en bronze (réalisée par Jean-François Hamelin en 1985) dans le 16e arrondissement.
« Continuez, continuez, il n’y a pas pour les peuples d’Europe d’autre avenir que dans l’union », affirmait Jean Monnet (1888-1979), qui a consacré une partie de sa vie à la cause de l’intégration européenne. C’est lui qui est l’inspirateur du Plan Schuman. Il a d’ailleurs été le premier président de la Haute Autorité de la CECA (1952-1955). À Paris, au moins trois endroits lui rendent hommage : la place Jean-Monnet (16e), une plaque au 18, rue de Martignac (7e), ancien siège du Commissariat général du Plan, qu’il a dirigé de 1946 à 1952, ainsi qu’une plaque, apposée à l’occasion du 100e anniversaire de sa naissance au 94, boulevard Flandrin (16e), lieu où il a créé et a animé, de 1955 à 1975, le comité d’action pour les États-Unis d’Europe.
D’autres figures marquantes de l’histoire de l’Union européenne sont célébrées dans nos rues, à commencer par la place du Chancelier-Adenauer, dans le quartier de la Porte-Dauphine (16e). Konrad Adenauer, premier chancelier de la République fédérale d’Allemagne (1949-1963), a œuvré pour l’unification de l’Europe.
En 1988, c’est une rue du 13e qui a pris le nom de Louise Weiss. Journaliste puis élue du Parlement européen, cette dernière s’est engagée toute sa vie en faveur de la paix et pour le droit de vote des femmes.
En 2019, une allée au nom de Nicole Fontaine voit le jour dans le 6e. Elle est la deuxième femme présidente du Parlement européen (1999-2002), ardente promotrice de l’Europe qui a supervisé l’adoption de l’euro.
Simone Veil, dont le nom est accolé à la place de l’Europe (8e) depuis 2017, a elle aussi œuvré en faveur d’une Europe unifiée.
Enfin, deux quais ont pris en 2003 les noms des anciens présidents de la République Valéry Giscard d’Estaing (dans le 7e) et François Mitterrand (dans Paris Centre). Alors qu’il n’était encore que député, le premier a exprimé à l’Assemblée nationale sa « foi raisonnée » dans l’Europe, appelant à la ratification du traité de Rome. C’est ensuite sous son mandat (1974-1981) que l’Europe a avancé vers plus d’intégration politique, économique et monétaire. Plus tard, il a été élu député européen, puis président de la Convention européenne. Le second, à la tête de la France de 1981 à 1995, a quant à lui été l’artisan de la réconciliation entre la France et l’Allemagne après la Seconde Guerre mondiale.
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Un monument hommage dans le 7e
Le monument aux Droits de l’homme et du citoyen, installé en 1989 dans les jardins du Champ-de-Mars (7e) à l’occasion du bicentenaire de la Révolution et inspiré des mastabas égyptiens, est constitué de pierres provenant chacune de l’un des pays de la communauté européenne de l’époque avec le nom des capitales gravées et leur sceau en bronze.

Les citoyens européens de Paris se font entendre

Depuis 2019, le Conseil parisien des Européen.ne.s (CPE), instance consultative, éclaire la Ville dans ses actions, notamment sur les sujets liés à l’Europe : vie associative, accueil des étrangers européens, tourisme, relations internationales…
Ses 61 membres – tirés au sort – peuvent aussi se saisir de sujets qui les intéressent et formuler des propositions. Ils peuvent notamment soumettre un vœu par an au Conseil de Paris.
Ainsi, en décembre 2023, le CPE a fait adopter à l’unanimité un vœu requérant que la collectivité s’inspire d’initiatives réalisées dans différentes villes européennes pour optimiser la gestion de l’eau et de l’énergie à Paris.
En vue des élections européennes du 9 juin prochain, le CPE a travaillé à la création d’un flyer illustrant les valeurs de solidarité, de paix, d’unité, d’inclusion et de diversité, fondements de la citoyenneté européenne.

1 500 mètres carrés sont dédiés à l’Union européenne dans le 8e

Vous ne comprenez pas vraiment les enjeux des élections européennes ? Vous ne connaissez ni vos députés ni leur rôle ? Et vous vous demandez même quel impact peuvent avoir la législation, la politique et le financement de l’Union européenne (UE) sur votre vie quotidienne ? Toutes les réponses à vos interrogations, vous pourrez les trouver dans un musée gratuit situé place de la Madeleine (8e) : Europa Expérience.
Porté par les institutions européennes, ce lieu – qui existe également dans douze autres capitales de l’UE – embarque le visiteur dans une aventure savante, certes, mais interactive et ludique. L’exploration se fait au rythme de chacun, que vous vouliez comprendre les relations entre le Parlement, la Commission ou le Conseil, ou bien, équipé d’une tablette fonctionnant grâce à la réalité augmentée, vous déplacer sur une gigantesque carte de l’Europe afin de découvrir les projets soutenus par l’UE.

De Bruxelles à Paris, il n’y a qu’un pas

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Celles et ceux qui aiment débattre des projets et dossiers européens sans être nécessairement des spécialistes ou des convaincus peuvent se retrouver à la Maison de l’Europe de Paris (17e).
Basée dans un hôtel particulier, cette association permet aux Parisiens de « vivre l’Europe au quotidien », notamment en ouvrant (gratuitement) son centre d’information, Europe Direct, au public, en co-organisant la Fête de l’Europe et en programmant des conférences-débats et des sessions de formation pour les scolaires, les étudiants étrangers, les jeunes des missions locales…
La Maison de l’Europe de Paris a développé l’appli Pop Europe, un jeu mobile pédagogique pour tester vos connaissances sur l’Union européenne, la culture, l’histoire et la géographie.

La tour Eiffel se pare parfois de bleu

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La Dame de fer s’est métamorphosée à plusieurs reprises pour l’Europe :
  • le 9 mai 2006, pour fêter les 20 ans de la Journée de l’Europe ;
  • du 30 juin au 31 décembre 2008, pour soutenir la présidence française du Conseil de l’Union européenne (UE) pendant le second semestre 2008 ;
  • durant tout le mois de janvier 2022, pour célébrer une nouvelle fois la présidence française du Conseil de l’UE en 2022.

Où applaudir la création européenne ?

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Enfin, depuis 1990, le théâtre de l’Odéon (né en 1872) est devenu Odéon-Théâtre de l’Europe, une « maison commune du théâtre européen » destinée à « vivifier le patrimoine dramatique de l’Europe ». La programmation met depuis à l’honneur des spectacles en langues étrangères surtitrés en français, avec des saisons hispanique, russe, d’Europe de l’Est, anglaise, irlandaise…
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