Évènement

Cycle « La comédie romantique moderne en 20 films » à la Cinémathèque

Du mercredi 8 au vendredi 24 mai 2024
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Les comédies de Billy Wilder, Woody Allen ou Blake Edwards dans le rétroviseur, Rob Reiner signe, avec Quand Harry rencontre Sally, le grand retour de la comédie romantique au box-office à la fin des années 80. Depuis, Hollywood creuse le sillon avec ferveur et application, tantôt fleur bleue (Pretty Woman), tantôt grivois (Sans Sarah, rien ne va !, Les Femmes de ses rêves) ou méta (Un jour sans fin, Punch-Drunk Love) mais toujours avec un sens parfait du rythme, du casting et du happy end, ingrédients indispensables du genre.

Les temps forts

« Pretty Woman » : mercredi 8 mai
« Quand Harry rencontre Sally » : samedi 11 mai
« Vous avez un mess@ge » : jeudi 16 mai
« Coup de foudre à Notting Hill » : vendredi 17 mai
« The Holiday » : mercredi 22 mai
« Sexe entre amis » : vendredi 24 mai

« To be in love in a movie »

Pur produit de l'industrie hollywoodienne né à la fin des années 80, héritière directe des screwball comedies de l'âge d'or, la comédie romantique repose sur l'alchimie d'un couple de stars et leur met des bâtons dans les roues avant de leur accorder l'amour au bout du chemin. Surnommée « romcom », souvent mal considérée, on lui consent parfois le statut de « plaisir coupable », mais elle a trop de véritables amoureux pour n'être que cela.
On entend souvent que ce sont des bluettes à deux sous, ultraprévisibles, « toujours la même histoire ». On entend aussi beaucoup que c'est un genre rétrograde, axé sur l'hétéronormativité, avec le mariage en ligne de mire. Postulat qu'il faut accepter en effet, tout comme l'idée que le genre est conventionnel, au sens aussi où il obéit à certaines conventions de récit. Ce qui n'empêche pourtant pas certains films de commencer par une fellation (Pretty Woman), ou d'accueillir un orgasme plus réaliste que nulle part ailleurs dans le cinéma mainstream (Quand Harry…).
Mais la vraie subversion, derrière l'écriture au cordeau, les répliques géniales, les seconds rôles attachants, les situations cocasses, c'est d'affirmer que le coup de foudre n'existe pas, que l'amour est un travail, qu'il faut 12 ans et 3 mois à Harry et Sally pour réaliser qu'ils sont faits l'un pour l'autre, ou une multitude de journées similaires à Bill Murray pour parvenir à séduire Andie MacDowell (Un jour sans fin). Taxée de mièvrerie, la comédie romantique ne cesse pourtant d'asséner que le prince charmant n'existe pas, et que deux êtres « que tout oppose » doivent d'abord apprendre à s'accepter l'un l'autre, au prix de péripéties infinies, avant de pouvoir s'accorder, comme en musique (Le Come-back). À ce titre, Pretty Woman, en plus d'être un documentaire renversant sur la naissance d'une star (Julia Roberts), propose la plus belle dernière réplique possible, qui vient balayer les préjugés : la « princesse » ne se contente pas de se laisser sauver par le prince, elle le sauve à son tour, dans une égalité parfaite.
Clélia Cohen
Mise à jour le 17/04/2024

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