Une balade à vélo à la découverte des maisons d'artistes, ça vous dit ?

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Mise à jour le 02/05/2024
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Chanteurs, écrivains, peintres… Découvrez quelques adresses secrètes ou incontournables de résidences d'artistes ayant posé leurs valises à Paris. Enfourchez votre bicyclette : c'est parti pour un circuit de 3 heures !
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1 - L'adresse mythique de Dalida

11 bis, rue d'Orchampt (18e)

La balade débute à deux pas de la place du Tertre (18e), dans les hauteurs de Montmartre, au virage d'une petite rue pavée. Derrière le grand portail, se trouve l'ancienne demeure de Dalida, un hôtel particulier de style 1900, ressemblant à un château de dessin animé. La chanteuse l'avait acquis en 1962 et y a vécu jusqu'à sa mort, vingt-cinq ans plus tard. Et même si aujourd'hui la maison ne se visite pas, transformée depuis en appartements luxueux, son porche reste un lieu de culte pour les nostalgiques de l'interprète de Bambino.
  • Il est l'heure de reprendre la route, en empruntant la pentue rue Lepic, à dévaler jusqu'au métro Blanche.

2 - La cité Véron, le repère de Boris Vian et Jacques Prévert

92, boulevard de Clichy (18e)

Juste à côté du Moulin Rouge se trouve un petit passage, qui, de premier abord, ne paie pas de mine. En réalité, il fut l'adresse de nombreuses personnalités. En 1953, Boris Vian, écrivain, trompettiste et chanteur, emménagea avec sa femme Ursula Kübler au 6 bis, tout au bout de l'allée (qu'il vaut mieux grimper, pied à terre). Jacques Prévert, son ami, habita lui aussi dans cet immeuble. Ce fut, parait-il, le lieu de grandes fêtes et de grandes conversations où d'autres artistes de l'époque, Queneau, Miró, Ernst ou Gide étaient conviés dans le cadre du Collège de Pataphysique, une « société de recherches savantes et inutiles ».
  • La suite de la balade se poursuit via la place de Clichy, en longeant la gare Saint-Lazare.

3 - Le premier atelier de Coco Chanel

21, rue Cambon (Paris Centre)

Si une grande boutique du même nom occupe tout un îlot quelques numéros plus bas, c'est bien au 21 de la rue Cambon que Gabrielle Chanel ouvrit sa première boutique de chapeaux en 1910. Aujourd'hui, il ne reste rien de son passage dans l'entresol de l'immeuble, mais on imagine facilement des femmes élégantes sortir du magasin les mains chargées de boîtes encombrantes.
  • Ce point de rendez-vous permet notamment d'emprunter les prestigieuses rues de Rivoli, des Champs Elysées, l'avenue Montaigne, et de traverser une partie du 16e pour se rendre non loin de la porte de la Muette.

4 - La résidence d'Edith Piaf

67, boulevard Lannes (16e)

L'adresse est aussi cossue que discrète. Pourtant, si l'on cherche bien, une plaque commémorative, à droite de la porte d'entrée, annonce cette bâtisse comme étant la dernière demeure de la chanteuse Edith Piaf. Dix ans avant sa mort, elle s'installe avec Jacques Pills dans un appartement au rez-de-chaussée. C'est dans ce logement dépouillé de toute décoration qu'Edith Piaf recevait le Tout-Paris. La légende raconte même qu'un jour, Charles Dumont joua sa nouvelle composition sur le grand piano du salon, ce qui subjugua la chanteuse. C'est la naissance du grand classique « Non, je ne regrette rien ».
  • Après avoir poussé la chansonnette, on file côté Seine pour découvrir un étonnant écrin de verdure.

5 - L'atelier de Balzac

47, rue Raynouard (16e)

Complètement cachée, cette petite maison -et surtout son jardin- offre une belle vue sur la Tour Eiffel. Afin de fuir ses créanciers, l'écrivain Honoré de Balzac, sous le pseudonyme de M. Breugnol, loua de 1840 à 1847 cette drôle de cabane construite sur un terrain très pentu. C'est là que l'auteur écrivit, à la lueur des bougies, « La Comédie Humaine ». Presque soixante ans plus tard, en 1908, un fervent admirateur de l'homme de lettres, Louis Baudier de Royaumont, loua les lieux pour en faire un musée. Aujourd'hui, le pavillon et ses extérieurs sont classés aux monuments historiques et le musée appartient à la Ville.
  • Une petite pause bien méritée dans le jardin (toute la propriété est en accès libre, sauf en cas d'exposition temporaire), puis il est temps de traverser le fleuve pour se rendre derrière la gare Montparnasse, en longeant une bonne partie du métro aérien.

6 - La bicoque de Brassens

7, impasse Florimont (14e)

En 1944, profitant d’une permission, Georges Brassens se fait la belle et cherche un logement discret. Il trouve refuge dans la petite maisonnette d'une amie, située dans une impasse lugubre, dans laquelle il restera plus de vingt-deux ans. C'est ici qu'il a, entre autres, composé les chansons populaires Le Gorille, Le Fossoyeur et Margot. Aujourd'hui, il faut se glisser derrière la station-service pour trouver ladite maison.
  • La balade se poursuit non loin d'ici, proche de la station d'Alésia (14e).

7 - Le repère de Chana Orloff

7, villa Seurat (14e)

A vrai dire, c'est toute l'impasse qui vaut la peine d'y passer. En 1924, le peintre Jean Lurçat et son frère l'architecte André Lurçat ont l'idée de construire, en place d'un ancien entrepôt de pommes, une cité d'artistes bon marché, pourvu du confort moderne de l'époque. Il est émouvant de déambuler dans la petite rue, sur les pas des nombreuses personnalités qui y ont pris un jour leurs quartiers comme Dalí, Jean Vilar, Mario Prassinos, Chaïm Soutine, Anaïs Nin et Henry Miller. En 1926, l'architecte Auguste Perret conçoit la maison-atelier de Chana Orloff, célèbre sculptrice figurative. L'endroit, doté d'une magnifique verrière par laquelle on aperçoit quelques œuvres de l'artiste, se visite le week-end sur réservation.
  • Rendez-vous ensuite dans une rue proche du cimetière du Montparnasse, pour un clin d'œil cinématographique.

8 - La dernière demeure d'Agnès Varda

86, rue Daguerre (14e)

Dans cette jolie rue commerçante se cache une adresse bien connue des gens du quartier et de celles et ceux qui pleurent encore la mort de la réalisatrice. C'est ici qu'a vécu Agnès Varda, grand nom du cinéma français, pendant plus de soixante ans. Sa petite maison rose en rez-de-chaussée (qui a été repeinte depuis, notamment en faisant disparaître sa porte bicolore mais que l'on repère toujours entre les façades monochromes) était son lieu de vie, son atelier, sa galerie… Agnès Varda était une passionnée de la vie de quartier, si bien qu'elle réalise même un documentaire sur ses voisins (Daguerréotypes, 1975 à retrouver dans les bibliothèques de la Ville). Aujourd'hui, la maison ne se visite pas, car habitée.
  • On reprend son vélo, direction la villégiature d'une autre célébrité française disparue.

9 - L'incontournable maison de Serges Gainsbourg

5 bis, rue de Verneuil (7e)

Aux tags présents sur les murs avoisinants, il est facile de deviner qui était l'illustre propriétaire des lieux. Cette adresse du très chic quartier de Saint-Germain-des-Prés a accueilli, pendant vingt-deux ans, le chanteur Serge Gainsbourg et sa famille. En 1967, il achète un ensemble de boutiques, anciennes écuries d'un hôtel particulier, pour le transformer en demeure familiale. Depuis sa mort en 1991, sa fille Charlotte, héritière, conserve les lieux en l'état. C'est ainsi qu'à la fin 2023, un musée ouvre, permettant aux visiteurs de se balader à l'intérieur en ayant l'impression que le chanteur y réside toujours.

10 - Le dernier repère de Camille Claudel

19, quai de Bourbon (Paris Centre)

L'hôtel de Jassaud, sur l'Ile Saint Louis, est beau. Tout en pierre de taille, posé face à la Seine, il cache, au fond d'une cour, un atelier minuscule et misérable où Camille Claudel résida jusqu'à son internement. Entre 1899 et 1913, la sculptrice tombe peu à peu dans la folie. Elle se cloître dans son antre, victime de troubles profonds, d'idées paranoïaques et d'obsessions sombres. Elle finira sa vie dans un asile où elle mourut dans l'indifférence. Une plaque commémorative attend les visiteurs, désireux de rendre hommage à cette artiste maudite et pourtant extrêmement talentueuse.
  • Le circuit se poursuit rive droite, de l'autre côté du fleuve.

11 - La jolie adresse de Victor Hugo

6, place des Vosges (Paris Centre)

Un petit tour sur la très royale place des Vosges et le rendez-vous est donné devant l'hôtel particulier de Rohan-Guéménée, un bel immeuble en briques à l'architecture ordonnancée. De 1832 à 1848, Victor Hugo y vécut, au deuxième étage. Il y a signé quelques-unes de ses œuvres majeures et une grande partie des Misérables. Désormais musée de la Ville (en accès gratuit pour les collections permanentes), l'exposition retrace une partie de la vie de l'auteur, invitant le visiteur à entrer dans son intimité.
  • Il ne reste plus qu'à traverser le bas-Marais pour arriver à destination.

12 - La maison de Nicolas Flamel, la plus ancienne de Paris

51, rue de Montmorency (Paris Centre)

On continue de remonter le temps puisque la visite se termine devant la maison la plus ancienne de Paris, construite en 1407. Intrigante par sa façade en pierres surmontées d'une inscription énigmatique, elle l'est aussi par son histoire. Longtemps, la bâtisse a accueilli des démunis que le propriétaire, Nicolas Flamel, hébergeait gracieusement contre quelques prières. L'évocation de ce nom ne laissera pas indifférents les fans d'Harry Potter. Dans la saga, Nicolas Flamel, c'est surtout le créateur de la pierre philosophale. Dans la réalité, il n'était qu'un écrivain ayant fait fortune dans l'immobilier, notamment grâce à l'héritage de sa femme Pernelle. En tout cas, au rez-de-chaussée se trouve désormais un restaurant, style auberge bistronomique,une bonne table pour clore cette balade !
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