Le saviez-vous ?

Quels sont ces arbres qui bruissent au-dessus de nos têtes ?

Mise à jour le 06/12/2023
Cèdre à lencens "Calocedrus decurrens", arbre remarquable.
Quelles sont les essences d'arbres qui nous entourent ? Quel arbre a été le plus planté ces dernières décennies ? Quelles espèces nous rendent le plus de services face au changement climatique ? Que plantera-t-on demain ? Avec les experts du service de l'arbre de la Ville de Paris, on vous apporte quelques réponses.
Planter des arbres ne date pas d'hier… Les premières plantations d'arbres d'alignement à Paris le long des nouvelles voies de promenade et de circulation remontent à 1597, autour de l'Arsenal, puis du Cours la Reine (8e) en 1628 sous l’impulsion de Marie de Médicis. Outre leur beauté et le fait que sans arbre, il y aurait moins d'oiseaux et moins de biodiversité en ville, planter des arbres est aujourd'hui devenu un enjeu pour demain : ils permettent de lutter contre l’accumulation de la chaleur dans les villes, ce qui en fait de précieux alliés face au changement climatique.
C'est pourquoi la ville plante et entretient un patrimoine bien installé, qui nous rend déjà service.

Un objectif de 170 000 arbres

Ces plantations concrétisent le Plan arbre, qui prévoit de planter 170 000 nouveaux arbres entre 2020 et 2026 partout où cela est possible. Et pour que cela soit possible, le projet de plantation doit répondre à des critères bien précis.
On choisit un arbre en fonction du lieu où il sera planté afin qu'il puisse s'épanouir tant en aérien qu'en souterrain. Car il lui faut de la place pour faire pousser ses branches et ses racines, une terre adaptée et suffisamment d'eau. Il est aussi choisi en fonction des usages : pas d'espèces avec de grandes épines dans les cours d'écoles, par exemple…
La Ville vient d'ailleurs de publier dans son nouveau Guide des Essences un livret de recommandations pour les porteurs de projets de plantations (particuliers, aménageurs, etc.)

Non, le platane n'arrive pas en tête des dernières plantations

Le champion de la saison, c'est l'érable, suivi du charme et du chêne. On trouve aussi des micocouliers, des arbres de Judée, des merisiers, des aulnes, des essences fruitières comestibles (pommiers, poiriers…), comme des essences ornementales de floraisons abondantes ou des arbres sans fruits ni floraison, mais intéressants pour leur feuillage coloré et rafraîchissant. En tout, plus de 200 espèces différentes ont été plantées, avec une priorité donnée aux espèces indigènes et de la région.
Sophora du Japon au parc des Buttes-Chaumont.
Sophora du Japon au parc des Buttes-Chaumont.
Crédit photo : Guillaume Bontemps / Ville de Paris
En revanche, le platane tient bien la vedette dans le patrimoine arboré, qui compte des spécimens ayant plus de 100 ans.
Dans les rues de Paris, les arbres les plus nombreux sont les platanes, les marronniers, les tilleuls et les sophoras. Dans les parcs et jardins, les tilleuls, les érables, les pins et les arbres du genre Prunus (cerisiers à fleurs, merisiers…) arrivent en tête. Dans les bois, on trouve principalement des chênes, des hêtres, des érables et des tilleuls, aux côtés de pinèdes et autres conifères (cèdres, séquoias et thuyas, par exemple).
Les cimetières parisiens sont aussi des lieux arborés qui comptent plus de 30 000 arbres. Plus des deux tiers des arbres des cimetières sont constitués d’érables, de marronniers, de platanes, de tilleuls et de frênes. Le cimetière du Père-Lachaise, le plus grand espace vert de Paris intra-muros (44 hectares), compte plus de 4 000 arbres.

Le choix des espèces évolue en fonction du réchauffement climatique

Un important travail a déjà été mené pour augmenter la part d’espèces régionales dans la capitale, conformément au Plan biodiversité de Paris 2018-2024. En plus de cela, une étude comparative sur la résistance à la sécheresse et le potentiel rafraîchissant de neuf essences d’arbres à Paris est en cours et permettra de mieux comprendre le comportement de ces arbres lors de vagues de sécheresse ou de canicule.
Caserne des Minimes, logements sociaux, 3e
Les nouveaux aménagements comme ici la Caserne des Minines dans le 3e se parent de nouveaux arbres
Crédit photo : Joséphine Brueder / Ville de Paris
Un guide des essences vient d'être mis en ligne pour mieux connaître les espèces déjà présentes à Paris, en découvrir qui ne sont pas encore plantées dans la Ville et, parmi toutes, identifier celles qui seront les plus adaptées pour les projets de plantation et qui rendront un maximum de services écosystémiques. Les palettes végétales utilisées par les services de la Ville ont déjà évolué et continueront de le faire. Les hêtres, par exemple, rendent de grands services mais ils souffrent de plus en plus de la sécheresse. Ils seront remplacés par d'autres espèces.

Les arbres du patrimoine sont déjà nos alliés face au climat

Hêtre pleureur au parc de Bagatelle
Hêtre pleureur au parc de Bagatelle
Crédit photo : Guillaume Bontemps / ville de Paris
Planter de nouveaux arbres va aider à mieux adapter la Ville aux conditions futures. Mais les arbres déjà grands et plantés depuis longtemps sont les plus efficaces aujourd'hui, en captant le CO2 et la pollution, en fournissant un ombrage et en régulant les températures grâce à l’évapotranspiration.
C'est pourquoi les arbres font l'objet de soins ou de surveillance quasi quotidien par le service de l'Arbre et des Bois de la Ville de Paris. Il s'agit de faire durer ces arbres le plus longtemps possible et de prendre des décisions en fonction de leur évolution.

Les espèces méditerranéennes ne sont pas nécessairement les plus appropriées au futur climat parisien

Quand on pense au réchauffement climatique, on songe naturellement aux épisodes de sécheresse et de forte chaleur qui vont s’intensifier et se produire de façon plus régulière. Mais cela ne doit pas faire oublier qu’il restera des périodes de froid avec des gelées (moins intenses et moins fréquentes néanmoins). Il faut donc rechercher des espèces tolérantes à l’ensemble de ces conditions pour assurer la durabilité du patrimoine arboré. Pour cela, les services de la Ville recherchent des espèces présentes plus au sud en France, mais aussi plus à l’est, en direction des zones connaissant aujourd’hui un climat continental (chaud et sec l’été, froid l’hiver).

Pour préserver les arbres, il faut diversifier les plantations

A l'ombre des arbres dans le Parc Kellerman
A l'ombre des arbres dans le Parc Kellerman
Crédit photo : Clément Dorval / Ville de Paris
La diversification des essences est la seule réponse efficace, économique et durable aux pathologies végétales. En effet, de nombreuses maladies ou ravageurs n’attaquent qu’une seule espèce. Afin d’assurer une protection à long terme contre le risque épidémiologique de l’ensemble du patrimoine, les services de la Ville privilégient l’utilisation d’essences variées sur les nouveaux alignements d’arbres créés et s’efforcent de diversifier les palettes végétales à l’occasion du renouvellement des arbres.

Un arbre est chouchouté 8 à 10 ans en pépinière et suivi de très près une fois planté

Les arbres sont cultivés en pépinière en moyenne 8 à 10 ans avant d’être plantés en ville. Les arbres plantés à Paris sont majoritairement issus des pépinières de la Ville de Paris. Réparti sur 44 hectares à Rungis et 20 hectares à Achères, le Centre de production horticole de la Ville de Paris consacre 30 hectares de sa surface à la production des arbres. Le reste des arbres plantés à Paris provient de pépinières spécialisées de France, d’Allemagne et des Pays-Bas, capables de fournir en grande quantité des arbres de qualité.
Une fois planté, l'arbre est arrosé régulièrement (des capteurs sont répartis sur les jeunes plantations pour évaluer leurs réels besoins en eau et déclencher les arrosages nécessaires) ; un tuteur est installé pour lui assurer une bonne stabilité le temps que les racines d’ancrage soient suffisamment développées. Puis des tailles de formation sont réalisées pour lui donner progressivement une forme adaptée à son emplacement, respectant son développement naturel.
Après trois années, l’arbre en pleine croissance ne nécessite plus de soin particulier, mais il continue de faire l'objet d'une surveillance de la part du service de l'Arbre et des Bois de la Ville de Paris, qui assure les opérations d’entretien nécessaires (tailles).

Un arbre peut être classé pour son caractère symbolique remarquable

Ginkgo Biloba, arbre remarquable au parc de Montsouris
Ginkgo Biloba, arbre remarquable au parc de Montsouris
Crédit photo : Guillaume Bontemps / Ville de Paris
Un arbre est classé remarquable pour son ampleur et son empreinte dans le paysage. Un arbre peut aussi être classé remarquable pour son caractère historique. On pense au robinier du square Viviani, dans le 5e. Un arbre peut aussi être classé pour son caractère botanique remarquable. Par exemple, dans le square des Batignolles (17e), un plaqueminier lotier originaire du Caucase est classé remarquable pour sa rareté botanique.
Certains arbres sont remarquables pour leur caractère symbolique. Dans le jardin Anne-Franck (14, impasse Berthaud, Paris Centre), un marronnier a été planté il y a une vingtaine d'années. Cet arbre est issu du semis du véritable marronnier qu'Anne Frank voyait depuis son grenier, à Amsterdam, où elle et sa famille se cachaient des nazis pendant la Seconde Guerre mondiale.
En 1945, l’ancien rond-point de la Villette est renommé « place de la Bataille de Stalingrad ». Le 4 novembre de la même année y est planté un tilleul en mémoire de la victoire des Alliés et de la Libération de Paris.
Plus récemment, un chêne a été planté place de la République, en hommage aux victimes des attentats terroristes de l'année 2015 à Paris.

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