Actualité

On a fouillé dans la malle aux trésors des musées de Paris

Mise à jour le 20/09/2023
Musée Carnavalet
On ne le dira jamais assez : les expositions permanentes de tous les musées de la Ville sont gratuites ! Riches de collections exceptionnelles de toutes époques, ces lieux recèlent nombre de trésors inestimables, méconnus du grand public. On vous propose de découvrir dix d'entre eux.

Au musée d'Art moderne

Nu couché à la toile de Jouy, de Léonard Foujita

Quand il s’installe à Paris, en 1913, Foujita participe à la grande effervescence de Montparnasse. Délaissant le style italianisant teinté de japonisme et l’influence du Douanier Rousseau, il réalise une série de nus d’après plusieurs modèles vivants. Nu couché à la toile de Jouy, réalisé en 1922, s’inspire librement de l’Olympia de Manet et des odalisques de Titien et d’Ingres. Le corps sensuel dont les formes se dilatent est d’une blancheur d’émail, cerné par un trait à l’encre noire. Sensible aux détails du folklore français, le peintre fut qualifié de « peintre francisé aux yeux des Japonais et de pur Japonais vis-à-vis des Occidentaux ».
Nu couché à la toile de Jouy, Léonard Foujita
Nu couché à la toile de Jouy, Léonard Foujita
Crédit photo : Musée d'art moderne - Fondation Foujita / Photo Eric Emo

Maison de Balzac

La canne d'Honoré de Balzac

Quand cet objet est créé en 1834, Balzac considère que l'artiste règne sur le monde et qu'il est donc en droit de s'affirmer comme un prince de la mode. Mais il est trop lucide pour ignorer que petit, rond, les dents ébréchées et le cheveu gras, il ne correspond en rien à l'image du dandy… Montrant qu'il n'est pas dupe, il commande un accessoire excessif en tout, extravagant notamment par l'énormité du jonc comme du pommeau en or et ses armoiries. L'objet fit sensation à l'époque, journalistes et caricaturistes glosant largement sur cette canne, intrigués par son aspect et la personnalité de son propriétaire…
La canne de Balzac
La canne de Balzac
Crédit photo : Maison de Balzac / Paris Musées

Musée Carnavalet – Histoire de Paris

Le berceau du prince impérial Louis-Napoléon (1856-1879)

Le 13 mars 1856, un magnifique berceau est exposé au public dans la salle du Trône de l’Hôtel de Ville. Les Parisiens se précipitent pour l’admirer. Deux jours plus tard, le berceau est transporté aux Tuileries et le Prince impérial naît au matin du 16 mars… Trois mois auparavant, Haussmann en avait confié la conception à l’architecte Victor Baltard. Sculpteurs, peintres, émailleurs, fondeurs, ciseleurs et ébénistes participent à la réalisation du berceau. Baltard y multiplie les symboles, donne à la nacelle la forme d’une nef, orne sa proue d’un aigle impérial, et dresse à l’autre bout une figure féminine représentant Paris…
BERCEAU DU PRINCE IMPÉRIAL LOUIS-NAPOLÉON (1856-1879)
Berceau du prince impérial Louis-Napoléon (1856-1879)
Crédit photo : Victor Baltard / photo Musée Carnavalet

Musée Cernuschi – musée des Arts de l'Asie

Buddha Amida

Depuis plus d’un siècle, l’imposante statue du Buddha Amida trône, imperturbable, au milieu de la grande salle aux larges verrières, attirant le regard du public, l'enveloppant de l’atmosphère de quiétude qu’elle dégage. Assis sur un siège de lotus, cet Amida, figure centrale du bouddhisme de la Terre Pure (Jōdokyō), est représenté la main droite levée, paume en avant, le pouce et l’index se touchant. Réalisée à l’aide d’une technique d’assemblage complexe, cette pièce exceptionnelle compte parmi les plus grandes statues japonaises en bronze en dehors du pays du Soleil levant.
Grande salle du musée Cernuschi avec au centre, un Buddha Amida, bronze époque Edo (1603-1868), XVIIIe siècle, Japon
Crédit photo : François Grunberg/ Ville de Paris

Musée Cognacq-Jay

Le Retour de chasse de Diane, de François Boucher

À l’ombre d’une clairière, la déesse Diane délace son brodequin et se repose après la chasse en compagnie de trois nymphes. Elle a déposé ses armes, ses habits et son gibier… La figure de Diane réunit ici les traits féminins prisés sous le règne de Louis XV : le teint laiteux, le visage menu et le corps généreux, tout en courbes. Les corps souples de ses compagnes confèrent à la scène un érotisme subtil, brossé avec minutie par François Boucher. Un morceau de bravoure comparable aux natures mortes du contemporain de l’artiste, le célèbre peintre animalier Jean-Baptiste Oudry.
Le Repos des nymphes au retour de la chasse, dit Le Retour de chasse de Diane
Le Repos des nymphes au retour de la chasse, dit Le Retour de chasse de Diane
Crédit photo : Boucher, François (1703 - 1770)

Palais Galliera – musée de la Mode

Robe volante, vers 1730

Cette robe appartint probablement à Anne Françoise de La Chaize d’Aix, membre d'une famille qui compta parmi ses membres le célèbre confesseur de Louis XIV. Elle est l'exemple même de la mutation du vestiaire féminin de la fin du XVIIe et du début du XVIIIe siècle : à la robe jusque-là en usage, au corsage baleiné, à la traîne, s'ajoute désormais une famille de manteaux et robes de chambre. Très rares, seules cinq robes volantes sont conservées dans les collections publiques internationales, dont deux au Palais Galliera.
ROBE VOLANTE, VERS 1730
Robe volante, vers 1730
Crédit photo : © DE BAECQUE & Associés - Maison de ventes aux enchères

Musée de la Libération de Paris

Le poste de commandement du colonel Rol-Tanguy

Moment phare de l’exposition permanente du musée de la Libération (14e), la visite en immersion sonore de « l’abri de défense passive » se mérite : une centaine de marches mène à ce lieu, à l’origine conçu pour permettre aux services administratifs de fonctionner en dépit des bombardements. Le public y découvre un cyclo-pédaleur pour assainir l’air de l’abri, et visite des pièces occupées par le colonel Rol-Tanguy et son état-major à partir du 20 août 1944. Pour une expérience encore plus immersive, une visite en « réalité mixte » vous glisse dans la peau d’un journaliste résistant venu interviewer le colonel !
Poste de commandement du Colonel Rol-Tanguy pendant la Libération de Paris
Poste de commandement du Colonel Rol-Tanguy pendant la Libération de Paris
Crédit photo : Photo Pierre Antoine, Paris musées

Petit Palais

Soleil couchant sur la Seine à Lavacourt, effet d’hiver, de Claude Monet

Lavacourt est un village de la région parisienne, face au Vétheuil (Val-d'Oise) où Monet s’installe en septembre 1878. L’hiver 1879 est particulièrement rigoureux. Monet entreprend, malgré le froid intense, une vingtaine de peintures, observant le lent dégel de la Seine… L’orangé du soleil couchant posé bien au centre de la composition rappelle la célèbre toile de 1872, Impression, soleil levant, dont le titre est à l’origine du qualificatif d’impressionniste. Cette manière de peindre donne une impression de hâte, d’instabilité, d’éphémère qui correspond bien à l’heure du crépuscule.
Soleil couchant sur la Seine à Lavacourt, effet d’hiver  Claude Monet Paris, 1840 - Giverny, 1926
Soleil couchant sur la Seine à Lavacourt, Claude Monet, 1880
Crédit photo : CC0 Paris Musées / Musée des Beaux-Arts de la Ville de Paris, Petit Palais

Musée de la Vie romantique

Portrait de George Sand, d'Auguste Charpentier

Quand il débarque au printemps 1838 à Nohant, où se trouve la fameuse maison de George Sand, le jeune peintre Auguste Charpentier est ébloui par l'aura de l'autrice de La mare au diable. Dans ce portrait de Sainte Tranquille, comme l’appelait sa mère, seule transparaît ici la présence exceptionnelle de celle qui apparaît aujourd’hui comme la première femme moderne de la littérature française. Quelques fleurs placées dans les cheveux, de modestes bijoux : une mise en scène simple, d'autant plus puissante.
Portrait de George Sand  Charpentier, Auguste , Peintre  Entre 1837 et 1839
Portrait de George Sand Charpentier, Auguste , Peintre Entre 1837 et 1839
Crédit photo : CC0 Paris Musées / Musée de la Vie Romantique

Maisons de Victor Hugo Paris/Guernesey

Victor Hugo, buste héroïque, d'Auguste Rodin

Ce buste fut réalisé d'après le Monument à Victor Hugo auquel Auguste Rodin travailla entre 1893 et 1897 et qui a connu plusieurs études et variantes. Hugo y est représenté nu, drapé, à demi allongé, entouré dans la version finale (après 1900) des allégories de la muse tragique et de la méditation. Rodin a eu l'idée de tirer un grand buste d'après cette figure. C'est à l'Exposition Universelle de Dresde en 1897, qu'il présente un plâtre où le buste du poète est sectionné aux épaules, relevé à la verticale la tête penchant sur la poitrine.
Victor Hugo, buste héroïque  Rodin, Auguste , Sculpteur Rudier, Alexis , Fondeur
Victor Hugo, buste héroïque Rodin, Auguste , Sculpteur Rudier, Alexis , Fondeur
Crédit photo : CC0 Paris Musées / Maisons de Victor Hugo Paris-Guernesey

Vous ne connaissez toujours pas ?

Sélection des bons plans intemporels, mais qui valent le coup toute l'année !

Paris.fr ne fait aucun suivi publicitaire et ne collecte aucune donnée personnelle. Des cookies sont utilisés à des fins statistiques ou de fonctionnement, ainsi que d'analyse (que vous pouvez refuser ici), nous permettant d'améliorer le site en continu.

Plus d'informations