Écrans et enfants : comment trouver le juste milieu ? Témoignages de parents
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Mise à jour le 12/05/2025

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Entre vidéos pédagogiques, dessins animés bien choisis et temps de console limités, de plus en plus de familles posent leurs propres règles face aux écrans. Sans diaboliser, mais avec fermeté. Dans le cadre de la semaine « Mon enfant et les écrans » organisée par la Ville, nous avons compilé les témoignages de quelques parents, qui avancent entre intuitions, vigilance et… un peu de lâcher-prise.
Chez Aurélie, la télé, c’est comme le chocolat : avec modération
Quand Jules, 7 ans, a vu son premier dessin animé, c’était à l’école, en maternelle. « Il pleuvait, la maîtresse avait mis un film. Il n’avait jamais vu d’écran chez nous. Il avait l’air très détaché. » À la maison, les écrans sont arrivés par petites touches, mais toujours dans un cadre bien précis. « Quelques fois, on allume la télé quand on fait à manger, en fin de journée, quand les devoirs sont faits, mais jamais le matin, et jamais en fond sonore. »
Le week-end, c’est parfois un dessin animé en famille, qu’ils choisissent ensemble. Jules a aussi une console, qu’il peut utiliser une demi-heure, et une boîte à histoires. « C’est vraiment top, ça permet d’occuper un enfant sans écran. »
Et si Jules a déjà utilisé l’ordinateur de sa mère « pour faire comme les grands », il n’a utilisé qu’un logiciel de traitement de texte pour apprendre à tapoter. Et ses parents sont là pour lui expliquer ce qu’il pourrait voir sur les écrans, notamment via internet. « On parle beaucoup avec lui : des fake news, des contenus bizarres qu’il pourrait voir, des dangers de croire tout ce qu’on lit. On veut qu’il se sente libre de poser des questions. »
Mon enfant et les écrans - Une semaine pour bien vivre le numérique en famille
Du mardi 13 mai 2025 au jeudi 22 mai 2025

Victor : « On fait un peu au doigt mouillé, mais on tient le cap »
Maxime, 7 ans, a grandi sans portable, avec très peu de télévision, et beaucoup de livres à manipuler. « On avait lu pas mal d’articles de vulgarisation, et à la Protection maternelle et infantile (PMI), on était choqués de voir autant d’enfants sur des téléphones. On a tenu bon. » Chez eux, le dessin animé, c’est uniquement le week-end, et dans la catégorie « enfants ». « C’est important que ce soit adapté à son âge, sinon il peut faire des cauchemars. C’est un âge étrange : encore petit, mais déjà un peu "ado". On essaie de respecter son rythme. »
La boîte à histoires fait partie des compagnons fidèles, et pas question de tablette pour l’instant. « Il est en pleine lecture plaisir, alors quand son grand-père a proposé une tablette, on a préféré un dictionnaire pour son anniversaire. » Et quand les parents consultent leurs téléphones ? « On regarde parfois ensemble des vidéos d’animaux ou de cuisine. On essaie d’en faire quelque chose de partagé. » Exception notable : un vol de cinq heures en avion, où Maxime a eu le droit de jouer à des jeux sur smartphone, mais c’était exceptionnel !
Ludivine : « On avance par étapes, le smartphone n’est pas une fin en soi ! »
La fille de Ludivine est entrée en 6ᵉ cette année. Dans sa classe, 90 % des élèves ont déjà un téléphone. « Pour l’instant, elle utilise le mien pour parler avec ses copines, et on regarde parfois ensemble des vidéos sur les réseaux. » Cinéphiles à la maison (son père travaille dans le milieu), les écrans sont vus comme des temps partagés. « Le week-end, on choisit les films ensemble. En version originale, comme ça, elle continue d’apprendre. » Sur la tablette familiale, elle écoute de la musique et apprend une langue. Mais tout est comptabilisé dans le même temps dédié !
Ludivine reste lucide : pour elle, certaines applis abrutissent les enfants. Alors, la prévention est de mise. « On a déjà parlé des algorithmes, des faux comptes… Et on regarde ensemble Arte Journal Junior pour qu’elle puisse suivre l’actu, à son niveau. » Le prochain grand virage ? Le smartphone, à la rentrée prochaine. « Elle va récupérer le mien, avec un petit forfait. Elle devra gérer sa consommation. Et, bien sûr, on garde le contrôle parental. On avance par étapes, pour éviter qu’elle ne se jette dessus. »
Julien : « On essaie de lui montrer un bon équilibre, pas d’écran sans limite ! »
Julien, père de Lucas (12 ans) et Théo (9 ans et demi), a instauré un système d’équilibre avec les écrans à la maison. « Ils ont accès à une console et à une tablette, mais tout est sous contrôle parental avec des horaires bien définis. » Le plus grand, qui va bientôt avoir son propre téléphone, va découvrir ce nouveau monde un peu plus tôt que prévu. « On voulait attendre la 4ᵉ, mais finalement on lui en donne un en fin de 5e. Tous ses copains en ont déjà, donc on s’adapte. »
Lucas a également un ordinateur fourni par le département du Val-de-Marne, mais tout est paramétré pour qu’il reste dans un cadre sécurisé. « Je me suis rendu compte qu’il avait regardé une série à la mode, mais pas du tout adaptée à son âge. Alors, on a ajouté un contrôle parental sur la télé aussi. »
Malgré les envies de leur fils d’avoir toujours plus d’écrans, Julien et sa femme savent poser des limites. « Lucas en veut toujours plus, mais on lui dit d’aller faire autre chose. Heureusement, il est aussi très occupé par d’autres activités. » Mais il y a un petit bémol dans son raisonnement : « J’aimerais qu’une voix tierce, comme l’école, fasse de la prévention sur les addictions aux écrans. Cela aurait encore plus de poids que notre voix de parents. »
La fille de Sandra a réactivé le contrôle parental toute seule
Chez Sandra, la question du smartphone s’est posée dès l’entrée en 4e. « On a tenu le plus longtemps possible, mais à un moment, toutes les communications passaient par WhatsApp. » Résultat : un téléphone avec contrôle parental, extinction automatique la nuit, et des temps d’utilisation limités sur certaines applis. Puis à 15 ans, l’option peut être désactivée. « Elle a même réactivé le contrôle parental toute seule après l’avoir désactivé un mois. Elle se rendait compte qu’elle y passait trop de temps. » Aujourd’hui, sa fille utilise beaucoup l’appli Webtoon pour lire des mangas. « Finalement, son téléphone lui sert presque de liseuse. »
Sandra a aussi accompagné sa fille dès l’enfance dans la découverte d’internet : « Je regardais avec elle, on décryptait les vidéos, on parlait de pub cachée, de contenus mensongers… C’est comme ça que l’on éveille l’esprit critique. »
Un cadre, du dialogue… et pas mal de bricolage
Pas de vérité absolue chez ces parents, mais une conviction partagée : les enfants ont besoin de repères pour apprivoiser le numérique. Cela passe par :
-
des règles claires et tenues ;
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des outils adaptés (applications, contrôle parental, boîte à histoires…) ;
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et surtout, des discussions régulières, pour développer l’esprit critique.
Alors oui, parfois, un dessin animé de trop passe entre les mailles. Mais au fond, ce que retiennent tous ces parents, c’est qu’un bon cadre, ce n’est pas pour empêcher, c’est pour accompagner.
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