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De la ceinture grise à la ceinture verte, comment le Périphérique va se transformer

Mise à jour le 18/05/2022
Porte Maillot
Paris enclenche la métamorphose de son Boulevard périphérique en s'appuyant sur un Livre Blanc, fruit du travail de l'Apur et des différentes parties prenantes. Objectifs : réduire la pollution sur l’ensemble de sa métropole et permettre aux plus de 500 000 Franciliens concernés de vivre mieux et en meilleure santé. Les transformations se dérouleront en plusieurs phases, avec des échéances à 2024 puis 2030.
Végétalisation, apaisement du trafic, plus de liens avec la petite couronne… La première étape de ces changements en profondeur interviendra pour les Jeux olympiques de 2024, puis se poursuivra jusqu'en 2030, avec à terme la création d’une véritable ceinture verte.
La création des Ateliers du Périphérique, instance de dialogue inédite pour échanger avec l’ensemble des parties prenantes sur cette infrastructure parisienne, a permis de construire une vision partagée et concertée sur les perspectives d’évolution du Boulevard périphérique.
C’est de ces ateliers qu’est sortie la volonté de transformer le Périphérique en nouvelle ceinture verte, incluant une bande de 500 mètres de part et d’autre de l’infrastructure.
Périphérique : périmètre corridor vert
Future ceinture verte incluant une zone de 500 mètres de part et d'autre du Périph'.
Crédit photo : Apur

Les multiples objectifs de ces transformations

  • Santé environnementale : garantir de meilleures conditions de vie pour les 550 000 riverains du Périphérique, Parisiennes, Parisiens, habitantes et habitants des départements de petite couronne, en lien avec la mise en œuvre de la ZFE par la Métropole du Grand Paris ;
  • Lien métropolitain : recréer du lien avec les communes limitrophes, notamment sur les portes de Paris, pour effacer la frontière du périphérique ;
  • Végétalisation : renforcer la place de la nature en ville aux abords du périphérique, notamment par des plantations sur les talus et les délaissés urbains du périphérique ;
  • Qualité urbaine : recréer, à ses abords, des services urbains (logements, commerces, administrations, etc.) dans des espaces qui en sont aujourd’hui dépourvus et souffrent de ce déficit d’équipements.
  • Amélioration des conditions de vie : mettre en place la gratuité des transports (plus de 18 M€ d’aides par an pour plus de 70 000 aides versées pour les moins de 18 ans) et le développement d’aides pour l’achat et l’entretien de véhicules non polluant.

Le projet et son calendrier

Le périphérique va opérer sa mue progressivement en deux temps : à court terme d’ici 2024, à moyen terme d’ici 2030 ainsi qu'à plus long terme.

À l’horizon 2024

  • Mise en place de la voie dédiée aux covoiturage/bus/ taxis (voie qui sera réservée aux transports officiels, médias et transports en commun pendant la période des Jeux olympiques et paralympiques) ;
  • Transformation de 5 portes en places : porte de Clichy, porte de la Chapelle, porte Brancion, porte Maillot, porte Dauphine ;
  • Intensification des plantations sur les talus (près de 50 000 arbres dont plus de 18 000 ont déjà été plantés entre 2020 et mai 2022), plantation du terre-plein central (500 arbres) ; aménagement de certaines voies latérales (2 500 arbres) ;
  • Développement de l’urbanisme temporaire et événementiel ;

À l’horizon 2030

  • Transformation du périphérique en un boulevard urbain, embelli par son paysage, au service d’un projet de plantations ;
  • Homogénéisation du nombre de voies avec 2X3 voies incluant la voie covoiturage/bus/taxis ;
  • Transformation de 13 nouvelles portes en places ;
  • Plantation sur les files reconquises sur le périphérique (10 hectares à végétaliser) et des voies latérales, des bretelles et des échangeurs reconquis (20 000 arbres) et encore des îlots privés ;
  • Exploitation des tunnels ;
  • Livraison de nouveaux quartiers aux abords.

Les transformations phares

Transformer les portes en places

Au total, 22 portes deviendront des places d'ici 2030.
  • 2022 : 4 places déjà livrées (porte Pouchet, porte des Lilas, porte de Vanves et porte de Pantin)
  • 2024 : 5 nouvelles places livrées (porte de Clichy, porte de la Chapelle, porte Brancion, porte Maillot, porte Dauphine) et 6 autres engagées (porte de Saint-Ouen, porte de Clignancourt, porte de Montreuil, allée Paris-Ivry, quai d’Ivry, porte d’Orléans, quai d’Issy).
  • 2030 : 7 dernières portes entièrement réhabilitées en place (porte d’Aubervilliers, porte de la Villette, porte de Bagnolet, porte de Vincennes, porte de Bercy, porte de Vanves, porte de Sèvres).

Végétaliser

Permettre aux riverains du Boulevard périphérique de mieux vivre et mieux respirer implique de laisser une plus grande place à la nature dans un univers ultraminéral et pollué. Ces projets de végétalisation se dérouleront en deux phases (2022-2024, 2024-2030) :
  • Création des places vertes
  • Intensification des plantations
  • Développement des mobilités douces
  • Meilleures liaisons avec les communes riveraines
Pour parvenir à ces objectifs, une large ceinture allant de 500 mètres de part et d’autre du Boulevard périphérique sera végétalisée :
  • 45 000 arbres seront plantés d’ici 2024, dont 18 000 déjà plantés entre 2020 et mai 2022.
  • Seront également végétalisées les voies latérales dans les quartiers jouxtant le Boulevard, grâce notamment aux projets lancés dans le cadre de la démarche « Embellir votre quartier ».
  • À cela s’ajouteront la végétalisation des futures places et la création de places vertes, ainsi qu’une intensification des plantations dans les grandes parcelles.

Optimiser et prolonger le réseau de transport

Cela se traduira notamment par :
  • le prolongement de la ligne T3 des boulevards des Maréchaux jusqu’à la porte Dauphine pour 2023 ;
  • le prolongement de la ligne 8 du tramway qui reliera le quartier Front populaire d’Aubervilliers à la gare Rosa Parks ;
  • l’ouverture de lignes de bus à haut niveau de service ou le prolongement du RER E en 2024 ;
  • l’incitation aux mobilités douces, avec la poursuite de la gratuité des transports
  • la fin des travaux du Grand Paris Express.

S’appuyer sur l’héritage olympique

Les Jeux olympiques et paralympiques de 2024 représentent une formidable opportunité pour repenser l’avenir du Périphérique.
Dans le souci d’assurer une desserte optimisée des sites officiels des Jeux et des temps de parcours fiables et constants, les parties prenantes de Paris 2024 (État, COJOP et collectivités hôtes, au premier rang desquelles la Ville de Paris) se sont engagées à activer des voies olympiques et paralympiques réservées aux déplacements des athlètes, du 1er juillet au 15 septembre 2024, sur 185 km de voies routières en Île-de-France, dont le Boulevard périphérique parisien.
Au-delà des Jeux, la Ville de Paris souhaite pérenniser la voie olympique et réserver 25 km aux transports collectifs (covoiturage, bus, taxis). Cette nouvelle installation entraînera des aménagements spécifiques sur près de 85 km le long du Périphérique et de ses voies radiales.

Une concertation inédite avec toutes les parties prenantes

Le 13 mai 2019, la Mission d’information et d’évaluation du Conseil de Paris sur le devenir du Périphérique, mission transpartisane, a présenté un rapport adopté en Conseil de Paris.
Celui-ci préconisait d’une part de créer une voie réservée aux transports en commun et au covoiturage, tout en passant à 2X3 voies (dont la voie réservée), d’autre part de remettre en terre et de végétaliser les voies abandonnées.
Afin de poursuivre la réflexion autour de ce rapport et d’ouvrir la concertation avec les différentes parties prenantes, la maire de Paris a décidé la création des Ateliers du Périphérique en juillet 2019.
Accompagnée par l’Apur, cette assemblée de dialogue partagé s'est réunie une dizaine de fois et a conduit 5 ateliers exploratoires entre 2019 et 2022 avec toutes les collectivités et parties concernées par le futur du Périphérique.
Lors de ces ateliers, tous les acteurs ont pu présenter leurs visions de l’avenir du périphérique au travers de différents aspects : évolution des voies urbaines rapides, enjeux de la qualité de l’air, végétalisation et coupures urbaines.
En outre, quatre ateliers territoriaux, qui ont tenu compte des spécificités géographiques propres à certaines zones limitrophes, ont permis de construire une culture commune de transformation nécessaire.
C’est ainsi qu’un consensus a été trouvé pour transformer le Périphérique en nouvelle ceinture verte, incluant dans la réflexion une bande de 500 mètres de part et d’autre de l’infrastructure proprement dite.

Le Périph', un ouvrage vieillissant et polluant

555 200 habitants, dont 307 200 Parisiens, habitent dans une bande de 500 mètres de part et d’autre du Boulevard périphérique, soit 8 % de la population de la Métropole du Grand Paris, ou encore 1 habitant sur cinq de l’ensemble des communes bordant cette autoroute urbaine de 35 kilomètres.
D’autre part, 378 000 salariés y travaillent. La population y est soumise à un niveau de pollution de l’air six fois supérieur aux recommandations de l’Organisation mondiale de la santé (OMS), selon une campagne de mesures effectuées en 2020 par Airparif. 130 000 riverains sont ainsi exposés à des niveaux de pollution au-dessus des valeurs limites de la directive européenne (40 microgrammes/M3), et le Périphérique représente plus du tiers des émissions d’oxyde d’azote (34 %) et de particules PM10 (39 %) de la capitale.
Concernant les nuisances sonores, 90 % des sites testés par Bruitparif en 2020 connaissent un dépassement des valeurs limites européennes dans la journée valeurs limites (68 décibels (dB) dans la journée et à 62 dB la nuit). On enregistre même des pointes dépassant les 75 dB près de l’échangeur avec l’autoroute A4. Les sites qui ne sont pas dans cette situation de dépassement sont protégés par des écrans acoustiques.
Une évolution est donc d’autant plus nécessaire qu’avec l’essor des transports en commun en Île-de-France, l’alternative au transport individuel se développe. De 2020 à 2030, ce ne sont pas moins de 169 gares et stations RER/métro/Tramway qui seront créées, améliorant notamment les trajets inter- banlieues. À terme, 98 % des habitants de la Métropole du Grand Paris se trouveront à moins de 2 km d’une gare.

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