Reportage

Ces petits pâtissiers solidaires qui cuisinent pour les sans-abri

Mise à jour le 20/01/2023
Petits pâtissiers solidaires
Avec le projet « Les pâtisseries solidaires », des dizaines d'enfants de quatre centres de loisirs de Paris Centre préparent des « gâteaux du cœur » à destination des personnes sans-abri. Et en 2023, pour la semaine de l'éducation, les parents mettent aussi la main à la pâte.
Kimora est impatiente. « À la maison, j’aide ma maman à faire les gâteaux, et j’adore ça. C’est pour cela que je participe à cet atelier », lance la jeune fille de 10 ans. Chaque mercredi jusqu’au 15 février, des enfants issus des centres de loisirs de Paris Centre se relaient à l’école élémentaire Moussy (Paris Centre) pour préparer des desserts solidaires, par groupes de douze en moyenne.
Initié en 2017, le projet « Les gâteaux du cœur » serait né d'un échange entre un enfant et un animateur devant le parvis d'une école. Celui-ci se questionnait sur ce qui était fait pour aider les personnes sans-abri installées devant l'établissement. L’animateur lui aurait alors demandé ce que lui voudrait faire en tant qu’enfant pour les aider. Et sa réponse fut instantanée : « Des gâteaux ! »
Succès immédiat. Depuis six ans, chaque session de cette initiative affiche complet. Une réussite mêlant gourmandise et sensibilisation : « Les enfants adorent. Il y a avant tout l’attrait par la nourriture, ils savent qu’ils vont préparer des desserts, mais ils intègrent également très vite le but de ces ateliers », explique une cuisinière de la Caisse des écoles de Paris Centre, qui participe à titre bénévole à l’encadrement de ces séances.

Quand les parents enfilent la toque

Le projet des « gâteaux du cœur » est reconduit cette année pour une 5e saison. L’année précédente, c’était le personnel de cantine qui dirigeait les préparations. En 2021, un vrai chef pâtissier œuvrait aux fourneaux. Cette année, ce sont les parents qui mènent la danse, comme le veut le Projet éducatif de territoire (PEDT) : inclure les familles dans les projets liés à l’éducation.
Pour cette première séance, c’est sous les ordres de Sofian et d’Asma que les enfants vont évoluer. L’organisation est bien rôdée : « On enfile son tablier et sa charlotte, et on fait des groupes de trois ! », s’exclame Asma. Leur fille Neïla est présente autour de la première table, c’est elle qui a réclamé la présence de ses parents. « La cause est bonne, mais ce serait mentir si je ne disais pas que c’est ma fille qui m’a attendri par le regard… De là, je n’ai pas hésité à me porter volontaire », explique Sofian.
Au menu du jour : fondant au chocolat. Dans chaque groupe, les jeunes travaillent avec application, même s’ils ne privent pas pour goûter chaque étape de leur préparation. « Ne cédez pas à la tentation du chocolat ! », insiste Cyrielle, animatrice en centre de loisirs. Côté enfants, l’exercice est apprécié. L’opportunité de préparer des gâteaux encore plus. « Chez moi, c’est mes parents qui font les desserts, je n’ai jamais demandé à les aider », regrette Lilé, 8 ans. Pour Léna, l’appétit fait son apparition : « Ça donne faim, alors que j’ai bien mangé ce midi… »

Les enfants diplômés, les personnes sans-abri rassasiées

En plus de la distribution des gâteaux, les enfants ont rédigé, au sein des centres de loisirs, des cartes de vœux pour les personnes sans-abri avec des mots chaleureux tels que « Bonne année », « Bon appétit », etc. Après cuisson, les fondants font un court trajet vers l’Académie du Climat. Ils sont conservés jusqu’au lendemain matin où ils sont servis lors de l’accueil des personnes sans-abri avec Emmaüs Solidarité.
Pour récompenser les enfants de leur labeur et de leur solidarité, Karine Barbagli, première adjointe au maire de Paris Centre, remet à chacun des jeunes un diplôme de « Pâtissier solidaire en herbe », sous les applaudissements de leurs camarades, des animateurs et des chefs du jour.
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