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Vendredi ou la journée en association

Mise à jour le 16/07/2021
La start-up sociale "Vendredi" organise la mise à disposition des compétences de stagiaires et d’employés auprès d’associations. Une journée par semaine, mois ou plus d’un an avant un départ à la retraite, les collaborateurs prêtent leurs talents aux organismes d'utilité sociale.
Donner de son temps, de son argent… et de ses compétences. Une fois par semaine, Pierre Lemonnier met ses talents de consultant à H’Up, une association qui aide les personnes en situation de handicap à lancer leur projet entrepreneurial. Alexandre Mazars, employé depuis vingt ans chez Air Liquide, consacre quant à lui un jour à deux start-up sociales, Biophenol qui recycle des déchets végétaux et Wair, fabricant de foulards antipollution.
Pierre Lemonnier en mission chez H'Up
Crédit photo : Vendredi
Leur mise en relation a été opérée par Vendredi, start-up sociale. L’organisme « démocratise le format méconnu du mécénat de compétence et fait en sorte que cela soit plus simple pour les entreprises de mettre en place ces programmes » indique son fondateur Félix de Monts, 27 ans. Pour cela, elle accompagne les parties prenantes, les conseille et les coache.

Stagiaires sans frontières puis Vendredi

En effet, les entreprises ont la possibilité de faire des dons numéraires et aussi de compétences aux associations d’intérêt général. Depuis 2003 et la loi Aillagon sur le mécénat d’entreprises, elles bénéficient d’un cadre légal plus clair pour notamment faire profiter de leurs ressources humaines. Créée en 2014, la start-up sociale s’était focalisée sur les stages partagés. «J’ai lancé le modèle quand j’étais moi-même étudiant. Je voulais que les jeunes poursuivent leur engagement lors de leur entrée sur le marché du travail. J’ai créé "Stagiaires sans frontières" pour faire concilier engagement citoyen et vie professionnelle, avec un temps partagé entre l’entreprise et l’association.»
La structure grandit et étend son idée aux salariés en entreprise. Entre temps, elle opte pour le nom de Vendredi, du nom de la journée dédiée aux associations. En 2015, une dizaine de salariés expérimente le format, trois ans plus tard, en 2018, 130 personnes sont séduites. Différentes «formules» sont possibles, de quelques jours par an à une journée hebdomadaire ou plusieurs mois en immersion totale pour les collaborateurs en fin de carrière.

Alexandre Mazars en mission Vendredi chez Wair et Biophenol
Crédit photo : Vendredi

« Garder le contact avec le terrain »

Didier Orlhac, 61 ans, passe ses journées à FACE Yvelines, fondation de lutte contre l’exclusion dans le monde professionnel et éducatif. Responsable marketing à Air Liquide, il s’est accordé seul avec son entreprise pour une mise à disposition de presque deux ans à FACE, avant son départ à la retraite en mars 2020. Au quotidien, il fait profiter de ses compétences en ressources humaines – Didier ayant été DRH deux ans – en animation fonctionnelle, conduite de projet, communication, marketing… «Ici, je garde le contact avec le terrain, avec des jeunes qui sont perdus, ne savent pas quoi faire. Je fais des simulations d’entretien RH, je les aide à rédiger des CV et j’anime des ateliers, indique Didier. Je participe au développement de l’association et de nombreux projets (1000 Jeunes, Cordées de la réussite). Pour 2019, je travaille sur le travail des migrants, l’emploi dans l’ESS, les 20 ans de FACE Yvelines et le lancement de petits-déjeuners autour de la responsabilité sociétale des entreprises
Plus d’une trentaine d’entreprises a fait appel aux services de Vendredi pour leur projet de mécénat de compétences auprès de quelque 150 associations. Ces dernières ont été sélectionnées pour leur «impact social, leur gouvernance participative et le réinvestissement dans le social ainsi que leur capacité à accueillir des personnes dans leur bureau», précise Félix. Pour que la greffe prenne bien, Didier conseille de «bien établir, avant, l’aspect logistique et matériel de l’association. Un bureau m’était réservé et j’étais attendu. Mais mieux vaut éclaircir ces points avant. Puis, il faut rester à l’écoute, c’est un nouveau monde!»

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