Reportage

Start-up: « Fighters », le programme inclusif de Station F

Mise à jour le 16/05/2019
Dédié aux entrepreneurs qui ne sont pas partis avec les mêmes chances, le «Fighters Program» de Station F garantit un bureau à plein temps et l’accès à un réseau d’entrepreneurs gratuitement.
«Si vous avez pu vous payer une grande école: ça n’est pas pour vous!» annonce d’emblée la page de candidature du «Fighter Program», un dispositif d’incubation géré par Station F (13e). Lancé en octobre 2017, ce programme s’adresse à ceux «qui n’ont pas bénéficié des mêmes chances», mais «qui ont ce qu’il faut pour créer une start-up et y travaillent déjà». Conçu pour les jeunes pousses en amorçage, il accueille des candidats provenant d’un quartier défavorisé, des immigrés ou réfugiés, ou avec une histoire personnelle difficile.
Crédit photo : Emilie Chaix/ Ville de Paris

Des « Fighters », pas des diplômes

Pas d’argent, pas de réseau ou pas de ressources comptent parmi les raisons proposées pour postuler. Avec un taux de sélection de 6% pour 2017 et 9% pour 2018, les élus ont mis en avant dans leur candidature « un challenge qu’ils ont dû surmonter ». Car leur adversité remplace largement les diplômes. «Selon qu’on a eu accès à une école de commerce, un réseau important ou non, le risque pris et les chances de succès ne sont pas les mêmes, appuie la directrice de Station F, l’Américaine Roxanne Varza. Nous, on cherche des Fighters, pas des diplômes».
Default Confirmation Text
Settings Text Html

Un écosystème entrepreneurial

Pendant un an, les start-up en amorçage bénéficient gratuitement d’un bureau à temps plein et d’un accès aux ateliers et rencontres organisés par Station F. Les entrepreneurs profitent aussi d’avantages tarifaires sur les services et les logiciels.
Parmi ses locataires, l’incubateur compte aussi des fonds d’investissement, des grands groupes de l’univers du numérique (Amazon, Google, Apple) et une trentaine de services publics (Trésor public, Urssaf, Pôle emploi).
Le but : fournir sur place toutes les ressources dont les start-up ont besoin pour accélérer leur croissance. Au sein du « Tech Lab », des imprimantes 3D et atelier de découpe laser sont disponibles pour fabriquer les prototypes sur place.
Crédit photo : Emilie Chaix / Ville de Paris

A2job: l’application pour faciliter le recrutement paramédical

Avant d’être sélectionné, Karim et Samir, respectivement 32 et 34 ans, ont dû convaincre Xavier Niel, fondateur d’Iliad et financeur de lieu, en dix minutes et en anglais.
Les associés ont prouvé l’intérêt de leur plateforme de recrutement de personnel dans le secteur médico-social, A2JOB. Intégrés au programme depuis octobre 2017, ses «Fighters» apprécient la proximité avec les partenaires. «Nous côtoyons d’autres fondateurs, certains sont devenus leader de leur secteur au niveau européen, indique Karim à l’origine du projet. Le fait d’être proche d’autres entreprises plus matures nous permet d’avoir plus de retours et d’échanges
Crédit photo : Emilie Chaix/ Ville de Paris
Issu d’un milieu modeste, Karim, ancien éducateur de la protection sociale à l’enfance a fait grandir son idée depuis l’été 2015. Elle vise à pallier le manque de personnel compétent dans le secteur médico-social. En quelques heures, leur service promet de mettre à disposition des structures des aides-soignants, infirmiers et autres auxiliaires de vie qualifiés.
Logés dans ce bâtiment de 34 000 mètres carrés avec plus de 3 000 entrepreneurs, c’est ici «l’occasion de se construire un réseau». Leur startup bénéficie «d’énormément de ressources, d’échanges au niveau technique», appuie Samir, à la pointe sur l’informatique. Fiers de partager un projet «qui donne un sens à leur travail», les deux entrepreneurs préparent une levée de fonds pour élargir leur activité au-delà de la Région Ile-de-France. Un nouveau challenge pour ces battants.
Crédit photo : Jean Baptiste Gurliat / Ville de Paris

Paris.fr ne fait aucun suivi publicitaire et ne collecte aucune donnée personnelle. Des cookies sont utilisés à des fins statistiques ou de fonctionnement, ainsi que d'analyse (que vous pouvez refuser ici), nous permettant d'améliorer le site en continu.

Plus d'informations