Comment Paris s'adapte au changement climatique
Focus
Mise à jour le 08/08/2024
Sommaire
En raison du changement climatique, les vagues de chaleur se multiplient à Paris. Les conséquences sur la santé et la qualité de vie des Parisiennes et des Parisiens sont importantes. Pour s’y préparer, la Ville met en place une stratégie de rafraîchissement, intitulée « Paris s’adapte », qui se déploie en différentes mesures.
L’accompagnement des plus vulnérables avec le dispositif Reflex
Reflex est un dispositif d’aide et d’accompagnement personnalisé en direction des Parisiennes et des Parisiens les plus fragiles lors des fortes chaleurs estivales. Les personnes âgées, malades ou isolées, peuvent s’inscrire à ce fichier. En cas de déclenchement du Plan Canicule, les personnes inscrites sont contactées par téléphone pour s’assurer de leur état de santé et envisager une aide si nécessaire.
Aujourd’hui, plus de 10 000 personnes sont inscrites dans ce fichier et bénéficient d’une aide personnalisée en cas de forte chaleur. Vous pouvez vous inscrire ou inscrire avec leur accord des personnes de votre entourage.
Mise à disposition de salles rafraîchies
En cas de déclenchement du niveau 3 du Plan Canicule, la Ville ouvre des salles rafraîchies en libre accès dans les mairies d’arrondissement.
Renforcement des actions auprès des personnes en grande précarité
Le guide « Solidarités » de l’été 2024 a été conçu pour répondre aux difficultés des personnes en grande précarité ou sans domicile fixe en période estivale. Les dispositifs d’aides y sont recensés. Les maraudes à destination des publics en situation de rue sont renforcées avec des distributions de gourdes fournies par Eau de Paris, qui peuvent être remplies auprès d’une des 1200 fontaines à boire présentes sur le territoire parisien.
Paris s'adapte : les chiffres clés depuis 10 ans
155 000 arbres plantés dont deux forêts urbaines en 2024
Plus de 130 ombrières
175 fontaines 2 en 1 (boisson et rafraîchissement par brumisateur)
80 brumisateurs déployés dans les espaces verts
Création de nouvelles toitures rafraîchissantes « Cool roof »
205 rues aux écoles dont 56 aménagées et végétalisées
83 rues végétalisées
131 cours oasis
5000 rénovations thermiques de logements financées dans le parc social chaque année
Plus de 130 ombrières
175 fontaines 2 en 1 (boisson et rafraîchissement par brumisateur)
80 brumisateurs déployés dans les espaces verts
Création de nouvelles toitures rafraîchissantes « Cool roof »
205 rues aux écoles dont 56 aménagées et végétalisées
83 rues végétalisées
131 cours oasis
5000 rénovations thermiques de logements financées dans le parc social chaque année
Plus de 1 400 lieux frais
Les îlots de fraîcheur à Paris sont des lieux d’accueil, de halte ou de repos, accessibles au grand public et repérés comme source de rafraîchissement à Paris. En période chaude ou caniculaire, ils permettent aux Parisiennes et Parisiens de se rafraîchir en journée.
Plus de vert, moins de bitume et plus d’arbres
La végétalisation est la première solution pour rafraîchir la Ville. Aujourd’hui, 26,2 % du territoire parisien (bois compris) est végétalisé, offrant d’ombre et moins de minéralité. En 10 ans, 45 nouveaux hectares d'espaces verts ont vu le jour.
La Ville s’est fixé un objectif de débitumiser 100 hectares et de planter 170 000 arbres entre 2020 et 2026. Deux forêts urbaines ont d'ores et déjà vu le jour : place de la Catalogne (14e) et au Bois de Charonne (20e) et deux nouvelles sont déjà prévues place du Colonel Fabien (19e) et sur le Parvis de l'Hôtel de Ville (4e). Ces plantations sont encadrées par le Plan Arbre de la Ville.
Plus d’ombre
« Paris s’adapte » met en œuvre le développement de zones ombragées, via des solutions alternatives à la plantation d’arbres lorsque celle-ci n’est pas possible (ou durant la période de développement de jeunes arbres).
La création d'ombrières
Ces solutions alternatives sont appelées « ombrières » et permettent d’ombrager un espace donné, offrant un refuge temporaire aux piétons lors des vagues de chaleur. Une centaine d’ombrières permanentes existent à ce jour dans les parcs et jardins parisiens sous forme de kiosques et de pergolas végétalisées. 33 nouvelles ombrières, réalisées en 2023 et 2024, s'ajoutent à ce total.
Parmi elles, 11 ombrières, qui ont vocation à être temporaires et installées durant la durée d’activation du Plan Canicule, sont expérimentées. Les résultats de cette nouvelle phase expérimentale permettront de fournir des informations pour le plan ombre sur l’ensemble du territoire parisien. Elles font suite à deux précédentes phases d'expérimentations entre 2020 et 2023, fructueuses en termes de gain thermique.
Les onze ombrières sont déployées au sein de plusieurs espaces publics dans cinq arrondissements :
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Paris Plage, Quai de Jemmapes (10e)
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Place du Bataillon du Pacifique (12e)
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Rue du Colonel Rozanoff (12e)
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Place Ferdinand-Brunot (14e)
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Place Jules Joffrin (18e)
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Esplanade Nathalie Sarraute (18e)
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Jardin Jane Vialle (18e)
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Parvis Rosa Parks (19e)
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Jardin Hérold (19e)
Déploiement des ombrières dans l’espace public
Pour l'accueil des Jeux olympiques et paralympiques en 2024, des solutions d’ombrage événementielles seront prévues sur l’ensemble du territoire pour protéger les Parisiens et les visiteurs.
Pour l’été 2025 et les suivants, la Ville de Paris travaille actuellement avec des équipes de designers/architectes la conception d’une gamme de mobiliers permettant l’ombrage de différentes typologies d’espace. Ce nouveau mobilier sera en accord avec le manifeste de la nouvelle esthétique parisienne
Le déploiement des ombrières sera adapté à la saisonnalité et à l’ensoleillement du site. Elles seront modulables et adaptables aux différentes typologies d’espace public et cohérentes avec l’identité parisienne.
Plus de fontaines économes en eau
La ville de Paris, à travers son opérateur Eau de Paris, déploie une politique ambitieuse de rafraîchissement de l’espace urbain tout en veillant à préserver la ressource en eau.
On compte 175 fontaines 2-en-1 dont :
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55 fontaines saisonnières
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50 fontaines Wallace équipées de couronne brumisante,
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70 fontaines « mat-source », la nouvelle fontaine universelle d’Eau de Paris.
Toutes ces fontaines rafraîchissantes complètent les 1100 points d’eau déjà disponibles dans les rues, squares, jardins, cimetières et bois de Paris.
Un réseau additionnel de 80 brumisateurs estivaux est également mis en place dans les parcs et jardins pour l'été 2024. Une expérimentation pour des brumisateurs basse pression sur l’espace public de voirie est également menée en 2024 avec 3 sites installés rue Emilio Castellar (12e), Place Ambroise Croizat (14e) et Parvis Rosa Parks (19e).
Opérée à Paris depuis 2010 par la régie publique parisienne « Eau de Paris », l’exploitation et la gestion de l’eau parisienne offrent une eau de grande qualité. Depuis 2022, la Ville de Paris et Eau de Paris ont initié le mouvement « Ici, je choisis l’eau de Paris » pour rendre l’eau encore plus accessible via un réseau de commerçants partenaires qui permet à chacun et chacune de remplir sa gourde ainsi que de lutter contre le plastique à usage unique. L’objectif est de faire de Paris la première ville zéro plastique à usage unique en 2024.
Des rues végétalisées et les cours Oasis
La débitumisation et la végétalisation de l’espace public sont mises en œuvre par la transformation des rues parisiennes. On compte aujourd’hui 93 rues végétalisées à Paris.
Le programme « Rues aux écoles », qui a pour vocation de sécuriser et piétonniser les espaces autour des établissements scolaires, permet de végétaliser et de rafraîchir ces rues grâce à des revêtements plus clairs. Aujourd’hui, 205 « Rues aux écoles » ont pu bénéficier d’un programme d’aménagement spécifique avec la création de zones piétonnes en revêtement clair et de végétalisation.
Les cours Oasis
Issue de la stratégie de résilience de Paris, la création de cours oasis consiste à débitumer et végétaliser au maximum les cours de récréation des écoles et collèges parisiens afin notamment de les rafraîchir.
En 2024, on compte 131 cours Oasis dans la capitale qui sont autant de havres de nature au cœur des écoles.
Toitures, murs végétalisés, développement de l'agriculture urbaine
La végétalisation à Paris, c’est aussi des toits et des murs végétalisés avec 136,4 ha de bâti végétalisé et un objectif de 150 hectares d’ici 2026.
Paris compte aussi près de 30 ha d’espaces d’agriculture urbaine qui contribuent à la végétalisation du territoire et favorisent les circuits courts. 167 jardins partagés permettent aux habitants de pratiquer le jardinage.
Des bâtiments plus frais
Dans le domaine du logement social, la ville de Paris a engagé avec les bailleurs sociaux un vaste programme de rénovation « Plan climat » tant pour réduire les consommations d’énergie en hiver que pour préserver la fraîcheur en été. Depuis 2014, 528 millions d'euros ont été investi pour lutter contre les passoires thermiques et 44 000 logements sont concernés dont 31 000 ont d'ores et déjà été livrés.
Depuis l’été 2022, le dispositif « Eco-rénovons Paris + » a été lancé pour accompagner gratuitement les copropriétés afin d’engager des travaux de rénovations climatiques de leurs bâtiments grâce à des aides financières de la Ville de Paris et de l’Anah. Chaque mois, 350 nouvelles copropriétés font ainsi appel à la Ville. Le dispositif CoprOasis permet quant à lui, un accompagnement renforcé pour végétaliser et valoriser les eaux de pluie au sein de sa copropriété.
Concernant les équipements publics, la Ville de Paris investit chaque année 100 millions d’euros pour la transition écologique de ses bâtiments.
En complément des solutions de rénovation globale, la Ville de Paris souhaite tester sur certains de ses équipements des peintures ou des revêtements blancs réfléchissants. Ces techniques de rafraîchissement par la toiture sont anciennes et permettent suivant les conditions de gagner jusqu’à 2 ou 3 degrés dans les pièces sous la toiture. Leur rapidité de mise en œuvre peut être une première réponse pour des équipements en surchauffe.
Étude « Paris face aux changements climatiques »
Neuf ans après la première édition, la Ville de Paris a réalisé un diagnostic de robustesse et vulnérabilité dans un contexte de bouleversements climatiques, en se basant sur les derniers modèles scientifiques des évolutions du climat.
Les premiers résultats confortent les politiques menées dans le cadre du Plan Climat de Paris (adopté en mars 2018) en matière d’adaptation : végétalisation de la ville, renforcement de la place de l’eau, solidarité vers les plus vulnérables, maîtrise de la consommation d’eau… Paris reste robuste, mais l’accélération du changement climatique nécessite une vigilance accrue et un renforcement de l’action.
Les premiers résultats confortent les politiques menées dans le cadre du Plan Climat de Paris (adopté en mars 2018) en matière d’adaptation : végétalisation de la ville, renforcement de la place de l’eau, solidarité vers les plus vulnérables, maîtrise de la consommation d’eau… Paris reste robuste, mais l’accélération du changement climatique nécessite une vigilance accrue et un renforcement de l’action.
L'adaptation au changement climatique, c'est quoi ?
Les
mesures d’adaptation au changement climatique visent à préparer le territoire à vivre avec le climat. Il s’agit donc de transformer ou d’adapter certaines de
nos pratiques et nos modes de vie pour faire face à ces bouleversements qui nous affectent ou vont nous affecter au quotidien.
S’adapter au changement climatique ne signifie pas renoncer à lutter contre le changement climatique. Les mesures qui visent à réduire les
émissions que nous produisons en nous déplaçant, en consommant (nourriture,
vêtements, etc.) et celles qui visent à s’y adapter sont complémentaires et
s’articulent entre elles.
À quoi doit-on s'adapter à Paris ?
L’actualisation
du diagnostic en 2020 réaffirme la robustesse
globale du territoire parisien face aux aléas climatiques et à la
raréfaction des ressources, malgré des points de fragilité qui se confirment.
L’enseignement notable de cette nouvelle
étude concerne la temporalité du changement climatique qui s’accélère
fortement. Ainsi, la majorité des risques majeurs attendus en 2050 tendent à
survenir dès 2030.
Vidéo Dailymotion
Les défis climatiques auxquels devra faire face Paris à l’avenir se concentrent sur :
-
la protection des habitants et usagers de la surchauffe urbaine
-
l’anticipation et la gestion des risques liés aux inondations. La fréquence des pluies devrait se stabiliser en volume à l’avenir, mais sur des périodes plus courtes, ce qui entraînera des phénomènes de pluies torrentielles
-
la préservation et le développement de la biodiversité
-
la prévention de la raréfaction de la ressource en eau.
Protéger les habitants de la surchauffe urbaine
Les observations indiquent que le cap symbolique des 2 °C de réchauffement par rapport à l’ère préindustrielle est désormais franchi à l’échelle du territoire parisien. Les températures moyennes augmentent, +20 jours caniculaires (>30 °C) par an, 7 fois plus de nuits tropicales (>20 °C), avec comme conséquence des périodes de sécheresse accrues qui fragilisent la biodiversité et la qualité de l’eau, le secteur de la santé (infrastructure et/ou développement de
nouvelles pathologies), mais également le bon fonctionnement des réseaux
d’énergie ou encore de transports.
Mais la canicule est avant tout un enjeu social, à laquelle sont
particulièrement sensibles les publics fragiles (plus de 65 ans, jeunes
enfants, malades chroniques, femmes enceintes…) ou en situation de précarité
(SDF, mal-logés, étudiants, parents isolés…).
Un certain nombre de mesures d’accompagnement ont ainsi été prises, tel que le Dispositif reflex pour accompagner les plus
vulnérables, les
actions de la Fabrique de la Solidarité ou
plus largement, l’ensemble du Plan
Canicule.
Une carte des 1200 îlots de fraîcheur parisiens est également mise à disposition. Des dispositifs de rafraîchissement
(végétalisation, renforcement de la place de l’eau, adaptation des bâtiments…) sont plus précisément décrits dans la brochure « L’adaptation aux vagues de chaleur à Paris ».
Anticiper et gérer les risques liés aux inondations
Catastrophes
naturelles majeures auxquelles Paris doit faire face, les risques d'inondations tendent à se renforcer avec le réchauffement climatique. Ces phénomènes peuvent paralyser le fonctionnement de la ville pendant plusieurs jours, voire
plusieurs semaines, par des perturbations dans les transports, des coupures sur
les réseaux d’énergie, la dégradation des biens et des bâtiments.
Si les
autorités publiques ont renforcé les
moyens d’information et les moyens
dévolus à la gestion des crues de la Seine (Plan de Prévention du Risque Inondation, modélisation,
exercice de gestion de crise Sequana, aménagements), le risque d’inondation à la suite
d'épisodes orageux nécessite une gestion systémique telle
qu’inscrite dans le Plan Parispluie, qui détaille les solutions techniques (déversoir
d’orage à Austerlitz) mises en place sur la capitale.
Maintenir et développer la biodiversité
Comme
annoncé lors du récent Congrès
mondial pour la Nature,
l’emballement climatique fait peser la menace d’une sixième extinction de la biodiversité, avec la disparition prochaine de 500 à 1 million d’espèces. Or
cette ressource fragile offre des services de régulation telle que le
rafraîchissement et participe du confort thermique des populations, notamment
en période caniculaire. Elle contribue à la régulation des inondations et des
fortes pluies et atténue potentiellement les dommages sur les immeubles, les
infrastructures, etc.
L’érosion de la biodiversité favorise entre
autres l’apparition de nouvelles pathologies via le moustique tigre, par exemple, dont le développement résulte de la
hausse des températures. Ainsi le Plan biodiversité de la Ville de Paris et
les actions de « renaturation » permettent la création de mares, de noues et l’ensemble du programme de végétalisation (+30 ha supplémentaires), contribuent
fortement au maintien et au renforcement des corridors de biodiversité à Paris, dont certains font d’ailleurs l’objet de parcours de découverte.
Prévenir la raréfaction de la ressource en eau
Les ressources en eau, levier essentiel de l’adaptation climatique, sont menacées par les effets du réchauffement, annonçant de nouvelles tensions à partir de 2050. Le zonage pluvial, et plus globalement l’ensemble des mesures du
Plan Parispluie permettent d’optimiser l’infiltration
des eaux pluviales pour limiter les déversements dans les cours d’eau (+100 ha
débitumisés) et limiter les besoins d’arrosage de la végétation sélectionnée en fonction de
critères climatiques (peu gourmande
en eau, résistante à la sécheresse et aux fortes chaleurs).
La maintenance du
réseau d’eau non potable (1 700 km) dans les années à venir permettra également
de continuer à limiter la pression sur l’eau potable. C’est bien l’ensemble
des usages de l’eau qui doit être
rationalisé au regard du changement climatique et des nouveaux besoins qu’il
engendre.
Enfin, pour
faire face au défi climatique, Paris entend aussi utiliser plusieurs outils à sa disposition, notamment :
-
son Plan local d’urbanisme bioclimatique, en cours de révision
-
les leviers financiers (obligations vertes, Paris Fonds Verts)
-
l’Académie du Climat, qui sensibilise, forme et informe les jeunes de 9 à 25 ans, les Volontaires de Paris ou Paris Action Climat.
Cette étude est divisée en 4 cahiers principaux :
auxquels s’ajoutent 3 cahiers complémentaires qui permettent d’approfondir l’étude de certains enjeux d’actualité :
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l’actualité parisienne par mail. Déplacements, transformation de la ville,
nouveaux projets, Jeux olympiques, bons plans, etc., on vous dit tout des temps
forts de l’info municipale.
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