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Actualité

Le nouveau visage de la Grande Pagode

Mise à jour le 31/05/2017
La Grande Pagode après rénovation
Samedi 29 mai, la Grande Pagode du bois de Vincennes a été inaugurée après d’importants travaux de rénovation financés par la Ville. D’abord pavillon du Cameroun lors de l’exposition coloniale de 1931, ce bâtiment en bois à l’architecture très particulière fut affecté au culte bouddhiste en 1974.
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Crédit photo : Agence Pierre-Antoine GATIER
Située à quelques mètres du lac Daumesnil, la grande Pagode du bois de Vincennes est cachée des regards par une longue palissade en bois. Située à l’extrémité du terrain, qui s’étend sur deux hectares arborés, elle attire pourtant la curiosité, tant par sa hauteur (28 mètres) que par son architecture toute en bois et son histoire…
On peut y voir la plus grande statue d’Europe de Bouddha, œuvre du sculpteur François Mozès, haute de 10 mètres et réalisée en six parties dans les ateliers du peintre Miro à Paris.
Depuis 35 ans, toutes les grandes fêtes des communautés bouddhistes installées en France sont célébrées dans ce lieu. L'Union bouddhiste de France (UBF) a inauguré le samedi 30 mai la pagode rénovée lors de sa traditionnelle Fête du bouddhisme, organisée tout le week-end, avec tables rondes, conférences, stands et animations.

Les travaux de restauration

L’édifice principal, inscrit aux Bâtiments de France, vient d’être rénové grâce au concours de la Ville de Paris, qui a subventionné les travaux à hauteur d’un million d’euros. Sa restauration lui permet de retrouver l’état du bâtiment tel qu’il était en 1974. Sur ses façades, les motifs géométriques datant de l’exposition coloniale ont été recréés.
La Pagode présentait de nombreux désordres au niveau de ses parements extérieurs faits de matériaux atypiques de tradition africaine, de ses couvertures en essentes de bois (notamment celles des galeries basses extérieures), de ses baies vitrées métalliques…
Les travaux portaient essentiellement sur la restauration du clos et couvert. L’enjeu de cette restauration était également d’intégrer la stratigraphie historique du bâtiment, en rétablissant les qualités architecturales extérieures encore présentes lorsque l’édifice accueillait le musée du bois, et ce dans le respect de l’affectation actuelle.
La Pagode présentait de nombreux désordres au niveau de ses parements extérieurs faits de matériaux atypiques de tradition africaine, de ses couvertures en essentes de bois (notamment celles des galeries basses extérieures), de ses baies vitrées métalliques…
Détail des travaux réalisés :
– la restauration en conservation des charpentes en bois ;
– la restauration en conservation de la couverture haute en essentes de bois et la réfection à l’identique des couvertures des galeries basses ;
– le rétablissement, au plus près de leur physionomie originelle, des poteaux des galeries périphériques ;
– la reprise des enduits et badigeons extérieurs avec un mélange de plâtre de Paris et de fibres végétales réalisé dans un jaune lumineux qui rappelle la couleur de la robe de certains moines bouddhistes ;
– la création de fenêtres de sondage présentant les décors originels conservés sous le badigeon actuel ;
– le rétablissement partiel du portique d’origine par le prolongement des deux poteaux bois latéraux existants, la création d’un linteau reprenant les charges du poteau central conservé en l’état et la suppression du linteau courbe actuel au devant de la façade d’entrée ;
– la réfection des installations d’électricité, de sécurité incendie et l’amélioration des conditions d’accueil des personnes handicapées.
- Les piliers en mélèze entourant le bâtiment ont été refaits, de même que la "roue du dharma" ornant l'entrée, un symbole des sagesses bouddhiques.

Un peu d’histoire…

Construit pour l’exposition coloniale de 1931 organisée dans le bois de Vincennes - dans le prolongement de l’expérience du jardin d’agronomie tropical -, le pavillon du Cameroun, alors ancienne colonie allemande, est présenté au sein d'un ensemble de plusieurs pavillons, dont celui du Togo, lui aussi passé sous le protectorat français en 1918.
Conçus par l’architecte Louis-Hyppolite Boileau et Léon Carrière, son collaborateur-dessinateur, les quatre bâtiments encore visibles aujourd'hui dans l’enclos bouddhique devaient avoir une vie éphémère. Les techniques employées mêlaient celles pratiquées en France sur les grands chantiers des années 1930 et les modes traditionnels de construction vernaculaire de l’Afrique Centrale : toit en chaume, légèrement bombé, soutenu par une imposante charpente en bois, soubassement de tiges de feuilles de palmier raphia, façades en crépi de terre enduit de larges dessins géométriques aux couleurs noir, bleu et blanc. A l’intérieur, un dallage de carreaux de grés prolonge le décor peint. En bon état, il est toujours visible aujourd’hui.
Deux années plus tard dès 1933, et après quelques consolidations du bâti, le pavillon est reconverti en musée du bois, pour lequel l’Etat cherchait un nouvel emplacement dans Paris. Le toit est couvert en essentes de bois, les verres colorés sont remplacés par des verres « cathédral » plus adaptés à l’orientation muséale du lieu. Les poteaux latéraux et frontaux sont consolidés en leur base par des fondations en ciment.
1975 : le bâtiment est protégé au titre des Monuments historiques. Cette reconnaissance accompagne la modification d’usage du bâtiment, destiné à abriter à partir du 1e janvier 1976 l’Union Bouddhiste de France.
Cette nouvelle transformation, en grande Pagode, provoque quelques modifications dans l’esthétique du bâtiment. Les peintures colorées sont gommées, et laissent place à une façade aux références bouddhistes. Ainsi un portique de style shintoïste est ajouté devant l’entrée principale du bâtiment.

L’Union Bouddhiste de France (UBF)

Elle bénéficie aujourd’hui d’une convention d’occupation du domaine public établie en 2007 pour une durée de neuf ans. Chaque année d’avril à octobre, l’UBF anime et coordonne, dans les différents bâtiments de cet enclos, les manifestations et célébrations liées au culte bouddhique. L’enclos du bois de Vincennes est devenu un lieu de vénération majeur et mondialement connu de la communauté bouddhiste depuis que les reliques du Bouddha ont été installées, en 2009, dans la grande Pagode.
Propriétaire : Mairie de Paris
Maître d’ouvrage : Direction des Affaires Culturelles de la Ville de Paris, département des édifices cultuels et historiques
Affectataire par convention d’occupation : Union Bouddhiste de France
Maîtres d’oeuvre : Agence Pierre-Antoine GATIER, ACMH architecte mandataire

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