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Actualité

La Chapelle des Baptêmes retrouve ses ors à Notre-Dame-de-Lorette

Mise à jour le 16/04/2024
Classée au titre des Monuments Historiques depuis 1905, la Chapelle des Baptêmes de l’Église Notre-Dame-de-Lorette révèle à nouveau les œuvres d’Adolphe Roger.
Cette restauration d'envergure qui a été menée sous la maîtrise d’œuvre de la Direction des Affaires Culturelles de la Ville de Paris - Conservation des œuvres d’art religieuses et civiles. a été rendue possible grâce au mécénat du World Monuments Fund® avec le soutien d’American Express.

Sacrement et liturgie du baptême au cœur de l'édifice

Chapelle des Baptêmes
Crédit photo : © Claire Pignol
Le très riche programme de la Chapelle présente plusieurs baptisés célèbres : Jésus recevant le sacrement de son cousin Jean- Baptiste, l’empereur romain Constantin, le roi mérovingien Clovis…. Si l’enfant est encore de nos jours baptisé par l’eau et revêtu du vêtement blanc, symbole de pureté, le prêtre ne célèbre plus certains rites encore d’usage avant Vatican II : il ne met plus dans la bouche de l’enfant du sel (sel de la sagesse), ne lui souffle plus sur la tête pour le libérer du Mal (exorcisme), ne lui touche plus l’oreille avec de la salive (ephpheta ou « ouvre-toi » aux choses de Dieu).

Adolphe Roger (1800-1880)

Élève du baron Gros, Adolphe Roger séjourne en Italie où il étudie les Primitifs italiens qu’il admire et auxquels il se réfère en employant, entre autres, les fonds d’or. Il est également marqué par l’influence des Nazaréens allemands, mouvement artistique naissant au début du XIXe siècle. Il se consacre à la Chapelle dédiée au sacrement du baptême qu’il achève en 1840. A Paris, deux autres églises conservent des peintures de Roger : Sainte Élisabeth et Saint-Roch.

La restauration des œuvres

Une technique novatrice : la peinture « à la cire froide »

Habituellement, les artistes utilisent pour des décors religieux de cette ampleur la peinture à l’huile ou la fresque. Orsel et Roger élaborent un procédé spécifique capable de résister aux conditions climatiques de l’église, la peinture dite « à la cire froide ». Cette dernière se veut comparable à la fresque par la matité et la fraîcheur des tons tout en conservant de la technique de la peinture à l’encaustique (ou cire chaude) une forte résistance à l’humidité.

Une restauration délicate

Chapelle des Baptêmes
Crédit photo : © Jean-marc Moser
En 2016, la restauration de la Chapelle des Baptêmes a été menée sous la maîtrise d’oeuvre de la Direction des Affaires Culturelles de la Ville de Paris - Conservation des oeuvres d’art religieuses et civiles.

Dix-neuf restaurateurs sont intervenus sur les peintures détériorées par de multiples infiltrations d’eau. En 1879 déjà puis en 1933 et 1981, de grandes campagnes de restauration avaient été menées sans compter des opérations plus ponctuelles menées entre 1857 et 1925. Cette restauration a consisté en un dépoussiérage et un décrassage de la totalité des 220 m2 de peintures, un retrait du vernis oxydé, un traitement des zones de couche picturale déformées avec le retrait des repeints débordants et désaccordés, la reprise des enduits préparatoires par endroits, le refixage des nombreux soulèvements et une réintégration de la couche picturale au niveau des lacunes et des usures, ainsi que de la dorure servant de fond à certaines scènes.
Pour éviter toute pénétration des produits de restauration dans la couche picturale d’origine, un protocole spécifique a été mis en place avec l’aide du Pr. Richard Wolbers de l’Université du Delaware (USA. Cette restauration s’est effectuée sous le contrôle scientifique de l’État (DRAC Île de France). La balustrade, le baptistère et les plinthes de marbre ont également été restaurés par une équipe de restaurateurs spécialisés conduits par Sabine Cherki.

Le plan de rénovation du patrimoine cultuel

Entre 2014 et 2020, la Ville de Paris consacrera 80 millions d’euros pour sauvegarder, restaurer et valoriser le patrimoine cultuel parisien.
INFOGRAPHIE : plan cultuel, la carte
Crédit photo : Mairie de Paris
L’Etat s’associe à cet effort en soutenant le Plan pour le patrimoine cultuel à hauteur de 11 millions d’euros supplémentaires. Les souscriptions, le mécénat et les financements privés assurent également un apport essentiel à ce plan de restauration. La restauration de la Chapelle des Baptêmes de l’Église Notre-Dame-de-Lorette, a été rendue possible grâce au mécénat du World Monuments Fund® avec le soutien d’American Express. L’église Notre-Dame-de-Lorette a fait partie de la liste du 2014 World Monuments Watch, un programme mis en oeuvre tous les deux ans en faveur du patrimoine et qui vise à attirer l’attention de la communauté internationale sur les sites du patrimoine culturel mondial menacés.

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