Focus

Au Père-Lachaise, le Monument aux Parisiens morts pendant la Première Guerre mondiale

Mise à jour le 07/11/2022
Centenaire de l' Armistice : Monument aux Morts de la Première Guerre Mondiale (mur d' enceinte du cimetière du Père Lachaise boulevard Ménilmontant)
Le 11 novembre 2018, date du centenaire de l’Armistice, la Ville de Paris a inauguré son Monument aux 94 415 morts et 8 000 disparus parisiens, de la Grande Guerre de 1914-1918. Il est installé à l'horizontale sur le mur d'enceinte du cimetière du Père-Lachaise, le long du boulevard de Ménilmontant.
Entre 1918 et 1925, près de 30 000 monuments aux morts de la Grande Guerre ont été édifiés en France. Si Paris compte de très nombreux lieux de souvenir, aucun d’eux ne rassemblait l’intégralité des noms des 94 415 Parisiens morts au combat et des 8 000 disparus. Cent ans après, Paris inaugurait son Monument aux morts le 11 novembre 2018.
Le promeneur ne peut qu'être impressionné par cette installation horizontale de 280 mètres de long pour 1,30 mètre de haut qui rompt avec la forme monolithique habituellement utilisée pour les monuments aux morts. Tel un long plan séquence vécu par le marcheur le long du Père-Lachaise, la minute de silence peut se transformer en cinq minutes de marche pour accompagner ces noms de Parisiens, morts au combat.
Les noms sont gravés sur les plaques qui se succèdent par années, de façon chronologique et par ordre alphabétique avec les noms et les prénoms : Albert, Eugène, Alphonse et parfois même les surnoms. Tout le long du parcours, il y a une lecture identique de tous les noms.
Sous la direction de Jean-Louis Robert, professeur émérite à l’université Paris 1, six années de recherches historiques ont été nécessaires pour rassembler les noms, vérifier les identités, supprimer les doublons. À partir de ces recherches, Paris dispose depuis 2016 d’un monument aux morts virtuel, où la mention des Parisiens morts pour la France est enrichie d’actes de décès, de pièces et d’informations historiques.
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Un parcours végétal

Depuis la place Métivier, une première épitaphe ouvre le parcours avec une chronologie croissante de 1914 à 1921, pour que les noms des soldats blessés et morts de leurs blessures après la guerre, apparaissent sur le monument. À l’autre bout, depuis l’entrée du Père-Lachaise, une épitaphe ouvre sur les noms des 8 000 disparus dont les corps n’ont jamais été retrouvés.
Un parcours végétal a aussi été imaginé tout le long du pied du mur. Un pavement spécial et un habillage végétal créent une promenade où l'on peut s’approcher du monument, le toucher même, mais dans une configuration propice au recueillement et au souvenir.
« C’est un cheminement qui a un certain poids, on ne peut pas y rester indifférent. On y lit l’importance du nombre de morts en fonction de l’avancée de la guerre. Quand on connaît bien l’histoire de cette guerre et sa chronologie, on voit vraiment les combats de 14-15 quand les Allemands sont à 50 kilomètres de Paris et aussi quand ils y reviennent en 18 », explique Julien Zanassi, de l'atelier d'architectes Phileas qui a été choisi pour imaginer ce monument.

La symbolique du passage

Pourquoi sur le mur du cimetière du Père-Lachaise ? Julien Zanassi explique : « Il y a une intention extrêmement symbolique d’installer ce monument entre le monde des vivants et le monde des morts. Nous sommes dans la notion de passage, dans l'idée d’honorer la mémoire. Et s’implanter le long de ce mur immense, c’est aussi tout à fait à l’échelle de tous les noms qu'il y avait à inscrire. Nous avons choisi le métal pour les plaques, car il fallait de la légèreté, comme on s’accroche sur le mur et que nous avons aussi voulu qu’elles soient décalées par rapport au mur pour éviter l’effet d’aplat et rendre le monument plus “aérien”. »

Plus haut que la tour Montparnasse… à l'horizontale

Un bras légèrement articulé permet de corriger les déformations du mur. « Vous imaginez bien que, sur 280 mètres de long, on a une importante déformation. Pour s'en rendre compte, si on redresse cette installation, c’est plus haut que la tour Montparnasse, donc on imagine le report de charge. » D’un point de vue technique, il a fallu jouer avec la pente naturelle du boulevard afin de donner une lecture du monument qui ne soit pas biaisé, mais qui reste horizontale.
« On entre ainsi dans la symbolique du trait dans l’horizon et ce trait on l’a voulu connoté par rapport à la France, à l’uniforme, aux armes aussi, bleu sombre, bleu canon de fusil. C’est un trait bleu dans l’horizon qui honore la mémoire de toutes ces personnes qui sont mortes. »
Un monument déjà récompensé

Chaque année, le « Geste d’Or », association indépendante présentant partout en France des métiers du bâtiment, organise un concours récompensant architectes, aménageurs, bâtisseurs, créateurs. En 2018, c’est le Monument aux Morts parisiens de la Grande Guerre qui remportait le grand prix mémoire du « Geste d’Or ».

Le « Geste d’Or » récompense le « bon geste » et la démarche durable et écologique des projets. Le concours a également pour objectif de mettre en valeur la dimension unique du patrimoine bâti, de l’aménagement urbain et paysager.
Ont travaillé pour le Monument : le cabinet de l'adjointe à la Maire, Catherine Vieu-Charier, la Direction des Affaires culturelles, Sous-Direction du Patrimoine et de l’Histoire, la Direction des Espaces verts et de l’Environnement / CE Ingénierie / Atelier 59 / Siméon Côte, chargé de projet, de l'atelier Philéas / RISK CONTROL / Citynox.

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