« La condition humaine semble la plupart du temps passer à côté de la jouissance, qui, par excellence, nous déborde … » Jean-Philippe Domecq
«
Les hommes semblent passer leur temps à passer à côté », constate Jean -Philippe
Domecq, écrivain et peintre, dans le livre de jouissances (éd Pocket), nous
dérobant ainsi d’emblée le sol sous les pieds. « A côté de quoi ? » Il ne
rassure pas : « on ne sait, mais à côté ! ». Mais plus tard il ajoute : « De
cette immense vie… »
Comment
faire donc, comment ne pas passer à côté ? Et qu’est-ce que c’est que « vivre »
? « Se vivre depuis le tout sauf soi », propose Jean-Philippe Domecq : « C’est
un détachement qui ne prétend pas à sagesse ou alors élémentaire, puisqu’il
nous vient du premier ressort de la condition humaine : la conscience de notre
mort. »
A
la mort répond la volupté, c’est le jeu d’Eros et Thanatos. Du sexe libertin à
l’orgasme mystique, d’une jouissance à l’autre, le corps reste pourtant au
centre de toutes les jouissances. « Le corps demeure qui se ressent ». Elle ne
le sait que trop bien, Etcha Dvornik, danseuse et chorégraphe, comédienne, pour
qui le corps dansant est la source de jouissances existentielles, et pourquoi
les textes de Jean-Philippe Domecq lui permettent de poursuivre ses recherches
sur le corps et l’être.
Et
comment sommes-nous, hommes et femmes, dans nos jouissances, jouissons-nous
différemment ? Le fameux « continent noir » selon Freud, est-il encore
sanctuaire de l’inconnu ? Pour réfléchir à ces jouissances, Etcha Dvornik
dialogue avec les textes et dessins de Jean -Philippe Domecq, par ses danses,
sa voix, ses mots. Cela donne le spectacle : HOLE/TROU, ou le Vertige de vivre.
En écho à une des propositions de Domecq : « Autant en effet partir du vertige
de vivre, puisque on se sait mortel dès le départ. Autant appuyer nos pas sur
notre ignorance irrémédiable …Rien de plus sûr que le sol absent ».
HOLE/TROU est création chorégraphique de et par Etcha
Dvornik, danseuse, comédienne, chorégraphe contemporaine, d’après » Le
Livre des Jouissances » (éd Pocket) de Jean-Philippe Domecq, écrivain,
peintre :« Qui a peur de la littérature ? » (éd Mille et une
Nuits) Grand Prix de la Critique 2002.
Chorégraphie,
mise en scène et interprétation : Etcha Dvornik
Musique :
Anne Coroller Germanique, John Coltrane