Photographe né à
Anvers en 1941, Harry Gruyaert est un des pionniers de la photographie couleur,
au même titre que les grands américains qu’il a très tôt vus et aimés, Joel
Meyerowitz, William Eggleston ou Stephen Shore. Au début des années 70, ses
amitiés avec la nouvelle scène new-yorkaise – Gordon Matta-Clark, Richard Nonas
– confortent ce que Le Désert rouge d’Antonioni, « vu mille fois », avait
déjà distillé en lui : le besoin d’arpenter le monde, de s’y jeter avidement,
non pour le désigner ou nous en informer mais pour le sculpter, le modeler.
Transcrire sa perception des choses et non les choses elles-mêmes. Se faire
voyant, pas témoin. […] – Diane Dufour