Absent de la palette du Paléolithique, le vert est discret chez les peintres de l’Antiquité classique. Il l’est moins chez les artistes du Moyen Âge et de la Renaissance mais beaucoup se plaignent des pigments dont ils disposent : trop chers (malachite), trop peu couvrants (verts végétaux), trop instables et dangereux (verts de cuivre). La tentation est grande de chercher un moyen nouveau pour fabriquer le vert, par exemple mélanger du bleu et du jaune. À partir de quand les peintres européens l’ont-ils fait ? Répondre n’est pas facile. Au XVIIe siècle, de grands maîtres comme Rubens ou Vermeer ne le font pas, mais les enlumineurs et les petits maîtres y ont recours depuis déjà un certain temps.
Plus tard, la peinture de plein air augmente la présence du vert sur les toiles, mais bien des artistes sont trahis par leurs pigments (Monet, Seurat, Van Gogh). D’autres, esclaves des théories scientifiques, ne considèrent pas le vert comme une couleur « primaire » et donc le chassent de leur palette (Mondrian). Certains, tel Kandinsky, le prennent même en aversion, tandis que l’art contemporain l’ignore ou s’en méfie.