Depuis le début de l’invasion de l’Ukraine par Vladimir Poutine, le 24 février dernier, Alexander Gronsky étudie la façon dont ses concitoyens continuent de vivre pendant le conflit. « Je prends parti contre la guerre en tant qu’être humain. Cela n’a rien d’héroïque ». Le photographe russe Alexander Gronsky, né à Tallinn, l’actuelle capitale estonienne, en 1980, est pourtant doublement menacé : de prison en raison de son engagement, et d’être envoyé sur le front à la cause de la « mobilisation partielle » décrétée par le chef du Kremlin. Arrêté lors de commémoration d’un ancien opposant à Poutine tué fin février 2015, Gronsky a déjà eu à faire avec les autorités de son pays. Mais malgré les risques, il choisit de rester au pays pour se battre, à sa manière, et pour témoigner.
Son travail questionne, sans chercher à apporter de réponse. Au contraire, il explore la complexité par la richesse des détails. « Ce n’est pas mon rôle d’être en opposition directe avec le régime. Mon travail est volontairement neutre. Je préfère qu’il le reste afin qu’il ne se transforme pas en propagande, pour qui que ce soit. Et je fais ce que je peux pour aider ».