Jouant de ce décalage, de ce
prochronisme, Aude Boissaye (
studio Cuicui) et le Collectif
Les Faux-amis
présentent dans une série surréaliste et onirique, leurs visions des
problématiques contemporaines écologiques, climatiques ou
industrielles… (
Collodion humide et tirages argentiques);
Simon Bartrum fige dans un entre-deux temporel ses vues architecturales du pont Alameda de Valence en Espagne (
Platine-palladium) ou de la Défense à Paris (
tirages papier salé) ;
Kriska et Flow (
La Cage aux fauves)
présentent un triptyque de roses qui se fanent, issu d'un time-lapes
réalisé pour l'occasion. Elles se jouent du temps qu'elles accélèrent et
ralentissent dans des aller-retours étonnants et sublimes entre les
techniques contemporaines et anciennes, comme une empreinte poétique de
la fragilité de l'existence voire du déclin de la biodiversité (
Collodion humide);
Youssef Amghar,
dont les clichés ont été réalisés à Marrakech ou Moulay Driss au Maroc,
nous offre une série de cyanotypes sur les portes, comme un passage
entre le monde d'aujourd'hui et celui d'hier ;
Dans deux triptyques qui s'opposent et se répondent Franck Rondot met en
perspective la dynamique de la ville et la quiétude des natures mortes
comme pour interroger sa propre place dans la vie urbaine parisienne
dans laquelle il vit. (
tirages au charbon et rehausses couleur huile et aquarelle.)
C'est aussi deux triptyques que
Michel Graniou nous propose. Si dans l'un il se joue des formes et des lumières créant des ambiances étranges et poétiques (
palladium), dans le second il frappe notre conscience dans des amoncellements de déchets industriels. (
cyanotypes)
Jean Guy Lathuilière,
quant à lui, nous invite à flotter dans un rêve intérieur désirant
qu'on y découvre peut-être des parts intimes de nous-mêmes ou de
lui-même qui ne peuvent se révéler autrement (
Platine-palladium) ;
Bernard Millot, quant à lui, nous propose ses natures mortes que l'on
pourrait confondre avec des photos d'autrefois, si de subtiles indices
ne nous parlaient précisément pas de
prochronisme (
collodion et tirages pigmentaires au charbon).
Enfin, chaque été, chaque jour, depuis plusieurs années, Jean-Yves Busson réalise un
lumen
à partir d'une plante, d'une fleur de son jardin : dahlia, hortensia,
rose, tulipe… au fil des mois. S'appuyant sur la technique des
photogrammes de William Henry Fox Talbot, il se joue des papiers et de
la chimie pour nous offrir une palette de couleurs inédite.
Trois vidéos ainsi qu'un ensemble de cartels présenteront les principaux
procédés utilisés par les artistes de cette exposition qui se veut à la
fois artistique et didactique.
Une présentation des techniques au Collodion humide aura lieu
le samedi 18 novembre (
sur inscription, plusieurs séances en après-midi, durée 45' @ suivre !)