"Cette tentative de capturer la mort à travers un portrait est née d’un accident photographique"
Vernissage le mercredi 9 février 2023
On maquille les morts pour les embellir, on peut aussi les photographier, ce qui se faisait couramment au début du siècle dernier. Aujourd’hui en Occident, c’est un acte plus rare, plus confidentiel, qui questionne.
J’ai photographié plusieurs fois la mort, en m’en cachant la plupart du temps, j’avais peur d’une incompréhension, de créer un malaise dans mon entourage. Mais, ce que j’imaginais être un acte répréhensible, je le vivais au fond comme une victoire, celle de lui reprendre… ce qu’elle me volait.
Et puis j’ai continué à la regarder à travers le filtre des vivants, en créant la série “Les Beaux Endormis”.
… à l’accident photographique.
Cette tentative de capturer la mort à travers un portrait est née d’un accident photographique. Lors d’une prise de vue, j’ai demandé à la comédienne que je photographiais de poser en fermant les yeux. En retravaillant la photo brute quelques jours plus tard, j’ai longuement regardé le visage “endormi” de mon modèle…
Elle n’était plus là, elle était ailleurs…
J’ai cherché à intensifier cette impression, en travaillant la lumière comme si je la préparais à retrouver l’Autre… J’ai demandé par la suite à mes modèles de me parler de leurs disparus, et nous avons travaillé sur l’expression photographique de la disparition.“
L’exposition présente à la fois les versions en noir et blanc et leurs versions couleur, inédites. Chaque photographie évoque la disparition à travers la perte ou la mort d’un être proche.