Évènement

DE NOS FRÈRES BLESSÉS • Rencontre avec Hélier Cisterne et Gilles Manceron

Le mercredi 23 mars 2022
Mercredi 23 mars à 20h, séance suivie d'une rencontre avec Hélier Cisterne et Gilles Manceron, historien et spécialiste de l'histoire coloniale de la France. Séance en partenariat avec le Maghreb des Films.
MERCREDI 23 MARS • 20H
DE NOS FRÈRES BLESSÉS
De Hélier Cisterne
FRANCE I 2022 I 1H35
Avec Vincent Lacoste, Vicky Krieps, Jules Langlade
Séance suivie d'un débat avec Hélier Cisterne et Gilles Manceron, historien et spécialiste de l'histoire coloniale de la France. Séance en partenariat avec le Maghreb des Films.
« Fernand lveton, 30 ans, ouvrier, Communiste et anticolonialiste, a été guillotiné à Alger 11 février 1957. Inspiré du roman de Joseph Andras, le film d'Hélier Cisterne raconte ce destin brisé. Entretien avec le réalisateur. Propos recueillis par FRANÇOIS FORESTIER.
Comment en êtes-vous venu à vous interesser à Fernand lveton, le personnage principal de De nos frères blessés ?
Hélier Cisterne : Avec Katell Quillévéré, qui a coécrit le film avec moi, nous avons d'abord découvert le livre de Joseph Andras. C'est un auteur mystérieux, anonyme, qui vient, en mai 2016, de refuser le prix Goncourt du premier roman. Son traitement de l'engagement, a travers le couple d'Hélène et de Fernand Iveton au coeur de la guerre d'Algèrie, est puissant. Tous les thèmes du roman autour de l'intime du couple, de la fidélité, de la justice et de l'insoumission nous ont profondément touchés. Et l'attitude de l'auteur, qui veut séparer son activité de militant et son travail d'écrivain en se réfugiant derrière un pseudonyme, suggère l'intégrité de sa démarche. »
« Vous ne saviez rien de cette histoire ?
Vincent Lacoste : Rien. Hélier Cisterne est venu me voir, et m'a expliqué ce qu'il voulait faire: raconter le destin de Fernand Iveton et l'histoire d'amour avec sa femme, mais aussi parler de la guerre d'Algérie, conflit peu présent dans le cinéma français. Il m'a dit que c'était le récit d'un couple dans la tourmente, et ma expose tout le processus qui a mené à la condamnation à mort. La guerre d'Algérie, pour les hommes de ma génération, est lointaine, et le livre de Joseph Andras m'a beaucoup appris.
Les valeurs portées par le film vous touchent?
Oui, très fort. Voici un homme qui se prépare à une vie sans histoire, mais qui va mourir pour ses idees. Est-il un mauvais Français ou un bon Algérien ? En plus, en toile de fond, on sait que les différents camps étaient déchirés: il y avait des Français engagés dans le combat anti colonial, se battant contre les colons, et il y avait des Algériens qui prenaient position pour Messali Hadj quand d'autres se rangeaient sous la bannière du FLN. Tout était contradictoire, compliqué. Le film a de l'ampleur. C'est un cadeau pour un comédien.»
Entretiens avec Hélier Cisterne et Vincent Lacoste par François Forestier pour L'Obs.

Mise à jour le 15/03/2022

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