« Nous avons accepté l’extension du terme surréaliste, mais tout d’abord en nous arrogeant le droit de fixer le sens du mot. C’est à moi qu’il incomba de le faire, car le Manifeste du surréalisme d’André Breton écrit pendant l’été 1924 est postérieur à un texte de moi lequel s’appelle Une vague de rêves… »
Aragon parle avec Dominique Arban, 1968.
C’est en 1924 que tout s’accélère et tout se fonde.
Paraissent coup sur coup Une vague de rêves d’Aragon puis le Manifeste
du surréalisme de Breton. Le second entend fixer le canon théorique de ce
mouvement qui chemine depuis plusieurs années. Le premier, dans le même
mouvement, entreprend tout à la fois de définir, de raconter et, ce faisant,
d’illustrer le surréalisme.
Avec Philippe Soupault et André Breton, Aragon en fut un
des créateurs au lendemain de la Première Guerre mondiale. Il en sera un des
plus grands auteurs pendant une décennie flamboyante.
Spécialistes du massif aragonien, Dominique Massonnaud et
Adrien Cavallaro brossent le portrait d’Aragon surréaliste avec la complicité
de la comédienne Pauline Belle, lectrice, le temps d’une soirée, de cette
centenaire Vague de rêves opportunément rééditée par les éditions
Seghers.
Pauline Belle, ancienne élève du Conservatoire national
supérieur d’art dramatique, a joué Shakespeare comme Edward Bond, Annie Ernaux
comme Corneille, Caroll ou Claudel. Au théâtre au cinéma, elle a joué sous la
direction de Dominique Valadié, Christophe Honoré, Cécile Backès, Didier Long…
Elle joue en 2024 sous la direction d’Alain Françon.
Adrien Cavallaro est maître de conférences en littérature
française à l’université de Grenoble-Alpes. Il a notamment publié Aragon.
L’amour en ruines (Le Bord de l’eau, 2023).
Dominique Massonnaud est professeure de littérature française
à l’université de Haute-Alsace. Elle a participé à la réédition de La Chasse
au snark de Lewis Caroll (traduction d’Aragon – Seghers, 2023) et contribue
notamment à l’édition des Essais d’Aragon pour la Bibliothèque de la
Pléiade (Gallimard, 2024).
Soirée proposée avec la Maison Elsa Triolet-Aragon dans le
cadre du cycle « 1924-2024 – Aragon – 100 ans de surréalisme ».