S’appuyant sur un certain nombre d’œuvres du peintre Jean-Jacques Henner (1829-1905), l’une des figures majeures des Alsaciens de Paris, l’exposition interroge la manière dont se construit et se diffuse l’image de l’Alsace depuis la capitale entre 1871 et 1914.
Un ensemble d’œuvres variées (peintures, sculptures, objets d’art et du quotidien, dessins, affiches, estampes…), réparties en cinq sections, offre à la fois des représentations pittoresques, historiques et populaires de l’Alsace, et la vision intime de Jean-Jacques Henner. En partant d’une image spectaculaire de la guerre de 1870 et de ses conséquences – la perte d’une partie du territoire national –, est abordée la manière dont s’est construit le mythe de l’« Alsace, province perdue ». Au deuil de la « petite patrie » succède l’image de l’exil ou le mythe d’une résistance sans faille à l’envahisseur.
Sont évoqués les réseaux de sociabilité des Alsaciens de Paris et leur impact important sur la vie culturelle, politique et économique française. La notion de revanche est également abordée. Une salle spécifique est consacrée à la diffusion et à l’instrumentalisation de l’image des provinces perdues dans la culture populaire (objets de la vie quotidienne, jouets, produits publicitaires…).
Cette exposition prend place dans le contexte des commémorations des 150 ans de la guerre franco-prussienne et du souvenir des 150 ans du traité de Francfort (mai 1871), par lequel la France vaincue céda à l’Allemagne l’Alsace et la Moselle.
Par ailleurs, le musée Henner célèbre également les 150 ans de sa « Joconde alsacienne », L’Alsace. Elle attend, tableau si souvent reproduit dans les manuels scolaires et diffusé abondamment par la gravure.