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Walid, de Benghazi à la porte de la Chapelle

Mise à jour le 28/12/2016
Walid, jeune libyen de 24 ans, a trouvé refuge au centre d’accueil humanitaire pour réfugiés, porte de la Chapelle (18e). Rencontre.
«Je me sens enfin considéré comme un être humain sur cette terre». C’est la gorge nouée, que Walid, 24 ans, les yeux remplis de larmes, confie ses premiers mots, dans le centre du boulevard Ney, dans lequel il vient tout juste d’être pris en charge. «C’est comme une renaissance. Une nouvelle vie», ajoute-t-il immédiatement, cette fois dans un large sourire. Ce jeune libyen est parti de Benghazi, il y a voilà deux mois pour un interminable périple. Traversant la Méditerranée sur une embarcation de fortune pour l’Italie puis la France. «C’était un chemin de mort», ajoute-t-il le regard perdu. «Dans mon pays, il n’y a plus d’espoir, plus de sécurité… je ne savais plus vers qui me tourner… Mes parents sont décédés, mes frères tués à la guerre… ».

L’inquiétude laisse place à de larges sourires

Arrivé depuis quelques jours à Paris, Walid a été orienté –comme tous les autres migrants qui arrivent chaque jour dans la capitale– vers le centre d’accueil humanitaire pour réfugiés, ouvert en novembre sous l’impulsion de la Ville de Paris.
Ce jour-là, dans le froid et sous une pluie glacée, Walid a patienté comme tant d’autres devant l’entrée du camp, avant qu’une place ne se libère et que les portes ne s’ouvrent.
Très vite, il est pris en charge par les nombreux bénévoles travaillant sur le site, notamment ceux d’Emmaüs Solidarité. Walid parle quelques mots d’anglais, mais c’est en arabe qu’il va pouvoir communiquer par l’intermédiaire des nombreux traducteurs.
Sous la bulle géante du hall d’accueil, Walid est très rapidement mis à l’aise par les bénévoles. Peu à peu –et malgré la fatigue– l’inquiétude laisse place à de larges sourires. Walid semble soulagé d’être enfin ici dans ce lieu dans lequel il va pouvoir se «poser» pour une période de cinq à dix jours. Un dispositif transitoire qui a trois objectifs: accueillir, informer au plus juste et orienter vers d’autres lieux selon leur situation comme des accueils de jour et des centres d’accueil ou d’orientation (CAO).
Walid est reçu par Ahmed pour un entretien administratif.
Crédit photo : Emilie Chaix / Mairie de Paris

Entretien administratif et examen médical

Tout d’abord Walid est reçu par Ahmed, bénévole d’Emmaüs Solidarité, pour un entretien administratif. Une dizaine de minutes pendant lesquelles le jeune libyen, attentif, donne les renseignements sur son identité, son parcours, afin de constituer les premiers éléments d’un dossier de demande d’asile. Un échange également pour lui expliquer les modalités de fonctionnement du centre.
Ensuite, c’est Lucile, une autre bénévole, étudiante de 22 ans, qui a la charge de l’accompagner à travers le centre pour cette visite initiale. Cette fois-ci, c’est par le langage des signes, et dans la bonne humeur que se fait la communication.
Lucile fait découvrir à Walid la chambre qu'il va occuper.
Crédit photo : Emilie Chaix / Mairie de Paris.

Se poser et se reposer

Walid se voit proposer –s’il le désire– un entretien avec un psychologue et prend rendez-vous pour un examen médical. Lucile et Walid reprennent ensuite leur visite. Le jeune libyen reçoit un kit hygiène, puis les clefs de sa chambre où il cohabitera avec trois autres personnes. Il sera placé dans la zone orange, l’un des huit quartiers aux couleurs vives. Un système qui permet rapidement aux réfugiés de trouver leurs repères. Ici, chacun des quartiers comporte un kiosque d’accueil avec wifi, un espace de restauration, un lieu d’activités sportives et des douches.
Une fois installé, Lucile emmène Walid à l’espace de vêtements, où il pourra recevoir des habits chauds.
Ce tour des lieux aura duré environ une trentaine de minutes. Lucile et Walid se quittent avec émotions, se remerciant et se souhaitant bonne chance.
Walid va ainsi pouvoir rester quelques jours sur place pour se poser et se reposer. Dignement.

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