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Soutenez la rénovation du Mur des noms du Mémorial de la Shoah

Mise à jour le 21/06/2018
Mémorial de la Shoah
Le Mémorial de la Shoah (4e) lance une campagne de financement participatif pour rénover le Mur où sont inscrits les noms des 76.000 Juifs déportés de France vers les camps d'extermination pendant la Seconde mondiale. Jacques Fredj, directeur du Mémorial, nous explique son importance historique et symbolique.
Rue Geoffroy-l'Asnier (4e), trois murs de pierre accueillent les visiteurs du Mémorial de la Shoah depuis 2005. Les noms, prénoms et années de naissance des 76000 Juifs (dont 11400 enfants) déportés de France vers les camps d'extermination y sont gravés. Depuis 13 ans, les équipes du Mémorial rassemblent des centaines de corrections et ajouts, grâce à l'aide des familles et des archives : une rénovation globale est donc nécessaire. Vous pouvez y contribuer, en finançant cette restauration sur un site dédié. Rencontre avec Jacques Fredj, directeur du Mémorial.
Jacques Fredj, directeur du Mémorial de la Shoah
Jacques Fredj, directeur du Mémorial de la Shoah
Crédit photo : F. Grunberg/Mairie de Paris

Comment est né le Mur des noms ?

Le Mur des noms a été créé lors de l'agrandissement du Mémorial de la Shoah : il a été inauguré par Simone Veil en janvier 2005. La première pierre du Mémorial a, elle, été posée en 1953. L'institution trouve son origine dans la clandestinité, avec la création en 1943 d'un fonds d’archives visant à rassembler les preuves de la persécution des Juifs.
Le Mur est une pierre tombale à la mémoire des 76.000 Juifs déportés depuis la France. Nous avons gravé leurs noms pour que chacun puisse avoir un contact physique avec toutes ces personnes. Nous avons choisi de la pierre de Jérusalem, car elle résiste bien aux intempéries. C'est une pierre claire, qui change d'allure quand il pleut par exemple.
Le Mur des noms au Mémorial de la Shoah
Le Mur des noms au Mémorial de la Shoah
Crédit photo : F. Grunberg/Mairie de Paris

Comment s'est déroulée la collecte des noms ?

Depuis sa naissance, le Mémorial a accumulé les archives. La France est l'un des rares pays d'Europe où l'on a pu récupérer les listes des personnes déportées. Nous avons notamment croisé ces informations avec les fiches de la Préfecture de police. Dès 2005, nous savions qu'il y aurait des corrections à apporter : des fautes d'orthographes ou des noms à corriger, comme ceux des personnes déportées sous un nom d'emprunt. Puis, on a demandé aux familles de nous aider pour compléter les listes, les corriger… Notre but est de n'avoir aucune erreur historique sur le Mur.

Pourquoi lancez-vous une rénovation globale ?

Nous avions prévu des espaces vierges pour les corrections, à la fin de chaque année de déportation. Mais après plus de 10 ans de corrections, une rénovation était devenue nécessaire. Si vous ajoutez un nom sur une pierre gravée, il faut décaler les autres noms, et donc refaire l'ensemble. On va notamment déposer toutes les dalles, refaire le sol, installer un nouvel éclairage et refaire tout graver. C'est un long travail de gravure en atelier, qui va prendre une année, à partir du 2e semestre 2019.

Ci-dessous, un extrait du Mur : au centre le nom du syndicaliste Henri Krasucki, déporté en juin 1943, résistant au sein de la section juive de la Main-d'œuvre immigrée (FTP-MOI) du Parti communiste.

Détail du Mur des noms avec le nom d'Henri Krasucki
Détail du Mur des noms avec le nom d'Henri Krasucki
Crédit photo : F. Grunberg/Mairie de Paris

Le Mur est aussi un témoignage historique exceptionnel…

Pour les familles de personnes déportées, le Mur est un lien très fort. Chaque année, nous lisons les 76.000 noms pendant 24 heures lors de Yom HaShoah. Pour le public scolaire, qui visite le Mémorial, le Mur fait prendre conscience de ce qu'est un génocide. On peut nommer les gens : ce n'est plus un concept.

Comment le Mémorial travaille-t-il sur l'Histoire des génocides ?

Depuis 2005, nous travaillons non seulement sur la Shoah, mais aussi sur le génocides des Herero et des Nama (Ndlr : exterminés par l'armée allemande au début du 20e siècle dans le sud ouest de l'Afrique), des Arméniens, des Tziganes, des Tutsis… Nous montrons, à travers des expositions ou encore des conférences, les conséquences du racisme et de l'antisémitisme. Nous aidons aussi les enseignants à travailler avec leurs élèves sur l'histoire de la Shoah, à travers de nombreux outils pédagogiques en ligne. On apprend aux plus jeunes à lire une information, on leur montre des archives, on décrypte avec eux les stéréotypes… Nous avons un devoir de mémoire pour l'avenir.
76000 Juifs déportés et très peu de survivants

L'immense majorité des 76000 Juifs déportés depuis la France (dont 11400 enfants) ne sont jamais revenus des camps de la mort. Entre 4 et 5% d'entre eux ont survécu, tels Simone Veil (à retrouver sur le Mur sous son nom de jeune fille, Simone Jacob) ou encore Henri Krasucki, futur dirigeant de la CGT.

Comment soutenir la rénovation du Mur ?

Le Mémorial de la Shoah a lancé une opération de financement participatif pour la rénovation du Mur des noms.
Vous pouvez y contribuer sur un site dédié.
Mémorial de la Shoah, 17 rue Geoffroy-l'Asnier (4e). Métro : Saint Paul ou Pont Marie.
Entrée libre.

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