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Actualité

Paris solidaire à l’international : l’exemple du projet WATSAN de l’association Kynarou

Mise à jour le 13/06/2023
Dans le cadre de la loi Oudin-Santini, la Ville de Paris accompagne depuis plus de dix ans de nombreux projets à l’international dans le domaine de l’eau et de l’assainissement: 850 000 euros y ont ainsi été consacrés en 2017.
Parmi les projets lauréats de l’appel à projets SOLIDAE 2017-2018 votés au Conseil de Paris de juillet 2018, le projet « WATSAN* 2» de l’association parisienne Kynarou a reçu une subvention de 213.500€, qui lui permettra la mise en œuvre d’infrastructures d’assainissement et d’accès à l’eau au Tamil Nadu (Inde du Sud), avec un fort impact économique, social, sanitaire et environnemental.

Au programme:
  • la construction de complexes sanitaires et de collecte des déchets ménagers,
  • l'installation de filtres à eau dans plusieurs écoles ainsi que de filtres à sable dans les villages du Tamil Nadu (Inde du Sud).
* WATSAN (WATer and SANitation: eau et assainissement)
La loi Oudin-Santini

La loi Oudin-Santini autorise les collectivités territoriales françaises, les établissements publics intercommunaux et les syndicats des eaux et/ou d’assainissement à mobiliser jusqu'à 1% de leur budget eau et assainissement pour financer des actions de coopération internationale dans ces secteurs. Ainsi, chaque foyer contribue à hauteur de 0,60 euros pour une famille de 4 personnes par an pour soutenir l’accès aux services essentiels dans les pays en développement.

L’association Kynarou

L’équipe locale de l’association, composée de 19 personnes, vient en aide à une communauté en situation de grande précarité : 100 000 personnes, pour la plupart de la caste des Intouchables (« ou « Dalits »), répartis sur 50 villages. Dans cette zone, située en périphérie de la ville de Théni, l’association agit sur plusieurs fronts : sensibilisation et formation aux enjeux sanitaires, installation des systèmes de filtration de l’eau (l’eau disponible est impropre à la consommation), ou en latrines (souvent inexistantes ou insalubres), formation de la population à la bonne maintenance des équipements…
La caste des Intouchables (ou "Dalits")…

Pauvre et rurale, cette population n’est pas ou peu éduquée, sans emploi, et généralement très éloignée des services essentiels. Elle est victime de fortes discriminations partout dans le pays. Les Dalits seraient plus de 200 millions en Inde, soit plus de 16% de la population.
Sur ce large territoire, où le traitement des déchets est très lacunaire et sommairement remplacé par le brûlage et les décharges sauvages, l’association améliore aussi la gestion des déchets avec des tricycles de collecte, la distribution de poubelles, la création d’aires de stockage, la mise en place du vermicompostage, avec réutilisation des matières organiques en engrais. Des peintures murales, des calendriers, des actions dans les écoles, et la présentation de pièces de théâtre en rue accompagnent ces actions pour sensibiliser au mieux les riverains.
Bloc sanitaire
Crédit photo : Ville de Paris, Yann Bhogal

Chiffres clés du projet

  • 10 villages équipés de blocs sanitaires
  • 28 filtres à sables installés
  • 5 forages ont été rénovés et équipés
  • 76 filtres dans 64 écoles et 12 crèches
  • 30.000 bénéficiaires entre 2013 et 2017
Un projet intégré dans un ambitieux programme national

La « Clean India Mission », politique nationale lancée en 2014 par le gouvernement indien, poursuit un objectif ambitieux : équiper le pays de 130 millions de latrines d’ici 2019.

Le sous-équipement en latrines est en effet un vrai problème en Inde : au-delà des questions de santé publique, d’environnement, etc., le coût de l’inaction en matière d’accès à l’assainissement s’estime chaque année à plusieurs milliards de dollars !

Un enjeu économique, social, sanitaire et environnemental

Les systèmes de potabilisation, s’effectuant grâce à des filtres à sable, permettent d’éliminer germes et bactéries et de distribuer aux usagers une eau saine. En complément, l’installation de blocs sanitaires permet de prévenir la pollution des sols et eaux, avec lesquels la population est en contact direct. Les activités dans le domaine des déchets permettent de leur côté de réduire la formation de décharges sauvages et le brûlage des déchets, tout en fournissant un revenu aux bénéficiaires avec la vente de compost et de la fraction plastique.
Pour les populations bénéficiaires dépourvues de ces systèmes, les maladies diarrhéiques peuvent toucher une même famille jusqu’à 3 fois par mois et ainsi représenter un poste de dépenses important. Au-delà de l’aspect sanitaire, l’installation de latrines permet de réduire significativement le risque d’agressions des femmes la nuit.
La gestion communautaire des installations d’eau et d’assainissement repose exclusivement sur les femmes, organisées en comités et en groupes d’entraides. Ces derniers reposent sur le principe de la tontine et permet à leur membres d’épargner ou d’emprunter pour développer des activités génératrices de revenu, ou pour subvenir aux besoins des villages, tels que la réparation ou la création d’infrastructures.
groupe de bénéficiaires du projet Watsan
Crédit photo : Ville de Paris, Yann Bhogal

Un projet soutenu dans la durée

La ville de Paris soutient l'association Kynarou depuis 2013. Une mission d'experts, composée de deux ingénieurs de la Direction de la Propreté et de l'Eau et des Relations internationales, a permis de contrôler en mars 2018 les importantes retombées du projet sur le terrain.

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