Actualité

Gilets jaunes : Discours d’Anne Hidalgo à la veille de la journée de manifestations

Mise à jour le 11/12/2018
À la veille de la journée de manifestations, la Maire de Paris, Anne Hidalgo a rappelé avec force et gravité que le droit de manifester n’est en aucun cas le droit de violenter et de casser. Retrouvez le discours.
Gilets Jaunes : Discours d’Anne Hidalgo à la veille de la journée de manifestations
Crédit photo : Joséphine Brueder/Ville de Paris
Seul le prononcé fait foi.
« Mesdames, Messieurs,
La crise que nous traversons est une crise majeure.
Ce midi, en tant que Maire de Paris, je tiens à rappeler avec force et gravité que le droit de manifester n’est en aucun cas le droit de violenter et de casser.
Les violences et les dégradations que nous avons connues ces deux derniers samedis, à Paris et dans de nombreuses autres villes de France, ne peuvent pas et ne doivent pas se reproduire.
J’ai une pensée très forte pour les forces de police et de gendarmerie qui assurent notre sécurité, celle des Parisiens comme celle des manifestants, face aux casseurs.
J’ai aussi une pensée pour les sapeurs-pompiers de Paris et l’ensemble des forces de secours. Ces femmes et ces hommes prennent des risques importants pour nous protéger. Ne l’oublions pas, remercions-les.
Maires d’arrondissements, conseillers de Paris : depuis le début de cette crise, nous avons été unis aux côtés des Parisiens qui ont été durement touchés.
Nous sommes mobilisés et déterminés à anticiper au maximum les débordements, pour assurer leur protection, aux côtés de la Préfecture de Police et de l’ensemble des services de l’État.
C’est pourquoi l’ensemble des services municipaux seront encore mobilisés demain, et en particulier nos agents de la propreté, dont je veux ici saluer le travail dans des conditions très difficiles.
Et c’est aussi pourquoi j’ai décidé d’activer pendant toute la journée de samedi la cellule de crise de la Ville de Paris, qui suivra en temps réel et en lien étroit avec la Préfecture de Police l’évolution de la situation.
Nos équipes municipales travaillent en ce moment même d’arrache-pied pour prévenir au maximum les dégradations à Paris.
Nous avons, à partir des prescriptions émises par la Préfecture de Police, et dans la mesure du possible compte tenu des délais très réduits, enlevé plus de 2.000 éléments de mobilier urbain dans les zones les plus à risque, pour éviter qu’ils ne soient utilisés comme des armes par les casseurs.
Des centaines de grilles d’arbres, des centaines de barrières de chantiers, plus de 200 colonnes à verre. 300 agents municipaux de la direction de la voirie ont été mobilisés à temps plein toute cette semaine pour mettre en œuvre ces mesures de sécurisation.
J’ai également acté avec les maires d’arrondissement la fermeture préventive des bâtiments municipaux qui accueillent du public dans les zones les plus exposées : des musées, des centres culturels, des centres sociaux, des gymnases, des stades… Neuf marchés alimentaires devant se tenir samedi sont également annulés.
La liste complète des équipements et des événements impactés est consultable sur paris.fr. Et elle sera complétée en temps réel, aujourd’hui et demain.
J’ai par ailleurs indiqué aux maires d’arrondissement qu’ils peuvent bien sûr décider de fermetures préventives complémentaires, au regard des spécificités de leur arrondissement et de leur expérience du terrain.
Les concessionnaires de la Ville de Paris, tout comme les entreprises de transports partagés sont également mobilisés. À titre d’exemple, 158 stations Vélib’ seront fermées à titre préventif.
Les commerçants mais aussi les établissements de nuit situés dans des zones à risque ont quant à eux reçu des prescriptions de sécurité de la part de la Préfecture de Police. Je les remercie pour leur mobilisation et leur sens des responsabilités.
Je leur redis mon soutien le plus total, car je sais l’impact négatif de ces violences et de ces dégradations sur leur activité, sur l’emploi local et sur l’image de Paris.
Je veux à présenter m’adresser directement aux Parisiennes et aux Parisiens. Je connais et je partage l’amour que vous portez à notre ville. Je connais aussi votre solidarité face aux difficultés, dans les moments de crise, et nous en avons connu beaucoup ces quatre dernières années.
Nous sommes, élus parisiens, de la majorité et de l’opposition, services de la Ville, unis à vos côtés dans ces moments de vive inquiétude. Nous sommes unis pour que Paris soit rassemblée, dans les valeurs de respect, de tolérance et de fraternité qui fondent son identité.
Paris est la capitale de la France, mais elle est aussi une ville peuplée de 2,3 millions d’habitants, en grande majorité de classes moyennes et populaires.
Je vous invite toutes et tous à faire preuve samedi de prudence, de sérénité et de sang-froid, et à vous informer régulièrement sur le site internet de la Ville de Paris, paris.fr, celui de la Préfecture de Police et sur les panneaux d’information qui sont dans les rues.
C’est évidemment une tristesse immense que de voir demain notre ville en partie à l’arrêt. Mais votre sécurité est la priorité absolue.
Je veux enfin m’adresser à celles et ceux qui manifesteront demain. Nous entendons gronder une colère légitime. La colère de ceux qui ne parviennent pas à boucler leurs fins de mois et qui se sentent oubliés par la République. À ce titre, s’exprimer et manifester est un droit, et je le respecte sincèrement.
Je l’ai dit et répété depuis de nombreux jours : la meilleure réponse que le gouvernement peut apporter à cette crise, ce sont des mesures sociales fortes, en faveur du pouvoir d’achat et de la réduction des inégalités. Car la République est aussi une République sociale.
Mais ces revendications et ces luttes sont d’autant mieux entendues qu’elles s’expriment dans le calme et dans la responsabilité. La violence est contraire aux valeurs de notre République.
Samedi, prenez soin de Paris car Paris appartient à tous les Français. Notre ville s’est construite au fil des siècles sur des revendications sociales, sur des luttes en faveur de l’égalité, sur le goût de la liberté et de la démocratie.
Notre ville est aussi à la pointe des combats universels. Elle a donné son nom à l’Accord de Paris sur le Climat et elle s’est engagée résolument dans la transition écologique, une transition nécessairement sociale et solidaire. Vous y êtes attachés.
La mobilisation de samedi ne doit pas nous dresser les uns contre les autres.
J’en appelle au calme et au respect de chacun.
Je vous remercie. »
Anne Hidalgo
Maire de Paris

Paris.fr ne fait aucun suivi publicitaire et ne collecte aucune donnée personnelle. Des cookies sont utilisés à des fins statistiques ou de fonctionnement, ainsi que d'analyse (que vous pouvez refuser ici), nous permettant d'améliorer le site en continu.

Plus d'informations